Chapitre 2 : Discussion et auditions

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« Ah ! J'appelle Maman, elle attendait ton appel !
_ Merci ma chérie. »
, fit la jeune femme.

Elle entendit en fond sa petite sœur s'éloigner en courant.
Quelques secondes plus tard, sa mère pris le combiné :

« Midja ? Tout va bien ? Tu as trouvé l'appart ? Tu t'es pas trompée au moins ? Cet immeuble est tellement grand... , dit-t-elle dans un soupir.
_ C'est bon, j'y suis... Merci pour le tuyau d'ailleurs.
_ Je t'en prie... Il a juste fallu que j'appelle ton père, pas le meilleur moment de la semaine que j'ai passé, je te l'avoue...
, soupira-t-elle encore une fois.
_ Désolée... Mais il était le seul moyen de me trouver quelque part où dormir... et je m'en excuse encore... ,répondis la jeune femme dans un rire.
_ Mouais..., fit sa mère d'un ton ironique. Et sinon, tu as reconnu des quartiers de Séoul ? Après quinze ans, tu dois bien te souvenir de quelque chose...
_ C'est vrai qu'il me semble avoir déjà vu quelques buildings... » 

La jeune fille marqua un silence et regarda les rues de la capitale coréenne illuminée, d'un air mélancolique. Sa mère sembla le remarquer, car elle reprit rapidement la parole :

« Tu es prête pour l'audition de demain ? Je sais c'était une bonne opportunité pour retourner dans le pays de ton père mais...
_ La décision de mon départ n'a aucun rapport avec Xavier, si c'est que tu veux dire. »
, l'interrompit immédiatement Midja.

Elle entendit sa mère soupirer à l'autre bout du fil :

« Je sais bien, mais... Tu t'es décidée très vite, tu ne trouves pas ?, lui demanda-t-elle.
_ Disons que notre rupture a précipité mon départ. Et je te répète que c'était le choix sur lequel je m'était arrêtée de toute façon, affirma sa fille.
_ Je sais ma chérie... J'ai seulement du mal à me dire que ma grande fille a quitté le nid... Et pour aller si loin... dit-t-elle d'une voix lasse.

Midja sourit aux mots de sa mère avant de répliquer :

« Je ne pouvait pas rester toute ma vie à Paris une fois mes études finies ! C'est surtout toi qui doit apprendre à te débrouiller sans moi. » 

Midja perçu un rire à travers le téléphone. Elle imaginait sa mère sourire, de l'autre côté du monde, tranquillement assise dans le canapé qu'elles avaient si souvent partagé. Avec un sourire triste, elle reprit :

« Bon, je dois te laisser... Ici, il est 19h30 et je dois me coucher tôt si je veux réussir à me lever demain. » 

Sa mère lui répondit :

« Bien sûr ! Excuse-moi d'avoir pris tant de temps... Surtout repose toi bien et bonne chance pour demain. » 

Après quelques derniers mots échangés, Midja raccrocha. Elle se mit en tête de préparer le lit afin de se coucher le plus tôt possible. Cette chose faite, elle se rappela qu'elle devait aussi informer ses amis de sa survie au voyage. Les messages envoyés à ses amis les plus proches, elle descendit dans son répertoire et tomba sur le contact « Xavier ». Après quelques secondes d'hésitation, elle éteignit son portable et se dirigea vers la chambre. Épuisée, elle posa son téléphone sur la table de chevet avant de se laisser tomber de tout son long sur le grand lit. Presque immédiatement, elle s'endormit, sans même avoir pris la peine de se changer ou de manger.


Le lendemain, elle se réveilla, tiraillée par la faim. Elle se retourna difficilement pour regarder quelle heure était indiquée sur son portable. 5h05...

Les auditions commençaient à 7h, elle calcula -non sans peine- qu'il lui restait deux heures pour manger, se laver et se préparer. Midja s'extirpa lentement de son lit et se dirigea vers la salle de bain. Après quelques instants sous la douche, elle s'habilla avec des vêtements adéquats pour une séance d'efforts : leggings noir, haut blanc lâche et des baskets grisées. Ainsi vêtue, elle se rendit dans la petite salle vide afin de répéter son enchaînement. 45 minutes plus tard, ses exercices terminés, elle se rendit dans la cuisine et entreprit de remplir les papiers officiels contenus dans l'enveloppe. Un moment plus tard, Midja vérifia son téléphone et se rendit compte qu'il était près de 6h30. Elle failli cracher le café qu'elle était descendue s'acheter et se jeta - littéralement - sur son manteau.

Les papiers dans une main et son sac dans l'autre, elle se précipita dans les escaliers après avoir vu que l'ascenseur se trouvait au douzième étage, soit neuf au-dessus d'elle.

Elle déboula dans les rues de Séoul et se dépêcha de s'engouffrer dans le premier taxi qui s'arrêtait devant elle . Midja pris enfin le temps de souffler après avoir indiqué l'adresse. Le siège de l'agence se trouvait un peu plus loin dans la périphérie de la capitale. Fatiguée d'avoir autant couru, elle se mit à observer par la fenêtre ce qu'elle pouvait apercevoir, à cette vitesse, de Séoul. Elle pu voir la quantité impressionnante de personnes qui y vivaient et y travaillaient. Dans ses souvenirs, le flux piétonnier et routier était moins intense.

Ce fut à ce moment précis que le chauffeur se gara sur le bas-côté afin qu'elle puisse descendre. Midja sortit de la voiture et remercia dans un coréen parfait le chauffeur. Celui-ci redémarra à la seconde, laissant la jeune femme, seule devant l'énorme bâtiment, où on pouvait y lire : Big Hit . Déjà elle voyait des personnes s'y engouffrer avec empressement. Elle jeta un coup d'œil à son téléphone et réalisa qu'il restait seulement dix minutes avant que l'accueil ne ferme.

Comme ses camarades, elle se précipita dans le bâtiment et arriva à une queue de plusieurs personnes. Elle commençait à désespérer lorsque ce fut enfin son tour :

« Bonjour, je viens pour l'audition de-
_ Comme pour les autres ; premier étage, troisième porte à gauche. »

Midja balbutia un « merci » confus, troublée par le ton aussi froid et impoli de l'employé. Ce dernier détail fut presque aussitôt chassé de son esprit, puisqu'une voix se fit entendre :

" Il est prié aux retardataires de se dépêcher, le studio va bientôt devoir fermer ses portes."

À ces mots, la jeune femme se dirigea en urgence vers l'ascenseur, sans un regard de compassion pour les malheureux restés bloqués à l'accueil.

Dans le petit espace, elle se retrouva avec trois autres jeunes personnes, et tous trépignaient, priant l'ascenseur de se dépêcher. Lorsque les portes s'ouvrirent, ils se jetèrent d'un seul homme hors de la pièce et arrivèrent en catastrophe dans le studio indiqué par l'accueil. Aussitôt qu'ils furent à l'intérieur, des hommes fermèrent la porte derrière eux.

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