Chapitre 11.

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Point de vue de Louis

Pour me faire pardonner de cette "moquerie" même si je sais bien que Zayn s'est vexé pour de faux, il s'est levé et m'a demandé de faire de même, avant qu'il vienne me serrer dans ses bras. Ce serait mentir si je vous disais que je n'aimais pas le fait qu'il me fasse un câlin... Mais le seul problème, c'est que je n'ai pas le droit, je fais partit du corps enseignant et il y a certaines règles que je me dois de respecter. Si quelqu'un me surprend avec un élève dans les bras, je peux dire adieu à ma carrière. J'ai bossé tellement dur pour y arriver, je ne veux pas que ça parte en fumée.

"Zayn..." je dis en chuchotant. Comme réponse, le jeune homme me serre un peu plus contre lui. "Zayn" je répète cette fois-ci un peu plus fort. Il relève la tête et me regarde dans les yeux.

"Oui?" Il a dû voir dans mon regard qu'il devait stopper le câlin puisque qu'il s'écarte immédiatement. "Désolé.. j'aurais pas dû.." dit-il en se mordant la lèvre inférieure,les mains croisées dans le dos et les yeux rivés sur le sol. "J- je vais y aller..." ajoute le jeune homme en mettant sa veste et en rajustant son sac sur le dos.

"Au revoir Zayn."
Il se retourne, hoche simplement la tête et sort.

Le lendemain, lorsque je croise Zayn durant la pause, il ne m'a même pas regardé ou adressé la parole. Je sais qu'il a été blessé mais je pensais qu'il allait au moins me dire bonjour... Il faut qu'il comprenne que ce n'est pas moi qui ne veux pas, je ne peux pas, je n'ai pas le droit. C'est comme ça, je peux rien y faire. Le fait qu'il m'ait ignoré m'a un peu blessé, même si je ne le montre pas. Je ne peux pas le montrer, du moins pas quand je suis à mon lieu de travail. C'est loin d'être facile, ne pas montrer ce que tu ressens, n'avoir aucune émotion sur le visage, être neutre. Je sais bien que c'est comme ça pour d'autres métiers, mais en ce qui concerne le mien, c'est nettement plus dur parce que même si dans la vie intime c'est le bordel, tu dois toujours être souriant, chaleureux, et suivant ce que te raconte le patient qui est assis en face, tu dois avoir les nerfs très solides. J'ai bossé dur pour y arriver, c'est ce que je voulais faire alors j'en connais les conséquences.
Beaucoup pensent que lorsqu'on est psychologue, la vie qu'on mène est parfaite, tout va bien dans le meilleur des mondes alors que c'est parfois le cas contraire. Moi par exemple, à 25 ans, je n'ai plus aucun de mes parents, et j'ai même dû aller en cure de désintoxication pour mon alcoolémie. Souvent, ceux qui souhaitent exercer ce métier le font tout d'abord par envie et intérêt mais il ne faut pas oublier que certains le font pour se soigner eux-mêmes. Personnellement, j'adore mon métier mais je le fais pour me soigner justement. Je ne sais pas si c'est une judicieuse décision, peut-être bien que ça marchera.

De retour à mon bureau, je remarque un briquet par terre. "C'est sûrement à Zayn, ça" me suis-je dit. Je prends l'objet en main en me redressant. Au même moment, on toque à la porte de mon bureau.

Tiens, quand on parle du loup.

"Bonjour, je viens juste récupérer mon briquet." dit-il calmement mais je sens bien qu'il est tendu. J'inspire un bon coup avant de lui demander d'entrer et de s'asseoir.

"Je vois bien que tu es blessé par rapport à ce qui s'est passé hier, mais il faut que tu comprennes que ce n'est pas contre toi." Il arque un sourcil, visiblement il ne comprend pas où je veux en venir. "Ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas que tu le prennes personnellement. Ce n'est pas contre toi."

Il regarde par la fenêtre et triture ses mains avant de baisser son regard sur le sol.

"Je peux récupérer mon briquet maintenant ?" demande t-il en tendant la main.

"Tu as compris ce que je t'ai dit ?"

"Répondez d'abord à ma question."

"Ne joue pas à ça avec moi." dis-je fermement.

"Mais, je ne joue pas." répond-t-il avec un ton joueur et un sourire malicieux se dessinant sur ses lèvres.

Mon regard se noircit et son sourire malicieux ne fait que s'agrandir.

"Vous savez Monsieur, vous énerver ne sert strictement à rien. Regardez-moi, j'ai l'air énervé ? Je suis calme."

" Tu t'es décidé à répondre à ma question?"

"Et vous, à la mienne ?"

Il me teste. Il teste mes limites. Respire Louis, respire...

Il sourit, fier de voir que son petit jeu fonctionne.

"Vous semblez tendu, tout va bien monsieur ?" continue le basané avec un petit rire.

"Si tu croyais que ton petit jeu allait fonctionner avec moi, tu t'es mis le doigt dans l'œil."

En réalité, je vois bien qu'il teste mes nerfs et ça marche. Mais si je le lui montre, ce serait bien trop facile.

"Pourtant moi, j'ai bien l'impression qu'il fonctionne."

"Pourtant, je te dis que tu te trompes."

"Maintenant je peux récupérer ce que je suis venu chercher ?"

"Ça dépend, tu as compris ce que-" la sonnerie qui annonce la fin de la pause retentit et par conséquent, m'interrompt. Zayn saisit son briquet, posé sur mon bureau.

"Merci, au revoir monsieur" dit-il avec un sourire satisfait et il retourne en cours.

Putain. Non seulement il a joué avec mes nerfs et il a réussi, mais je suis même prêt à parier qu'il y a pris un malin plaisir. Et moi je suis là, assis comme un con parce que je n'ai pas obtenu ce que je veux. Je ne sais pas si le mot frustré est le bon mais c'est ce que je ressens actuellement. Je suis frustré.

Point de vue de Zayn

J'ai bien aimé jouer avec les nerfs de mon psychologue, c'est marrant de le voir bouillir de rage alors que moi j'ai été très calme. En ce qui concerne le câlin, je l'ai mal pris pour être honnête. C'est comme si je me fais rejeté une fois de plus mais c'est dix fois plus douloureux car c'est de la part de quelqu'un à qui je tiens. Oui je tiens à lui, même très fort (au delà du fait qu'il soit très séduisant comme homme).

Une fois que je suis rentré, je vais directement sous la douche. Le visage de M. Tomlinson fait irruption dans mon esprit, puis il apparaît entièrement nu. Je me sens durcir. Sans pouvoir me contrôler, ma main agrippe mon entre-jambe et commence de lents et agréables vas-et-viens. Mes gestes s'accélèrent et ma respiration est de plus en plus saccadée. "Dieu que c'est bon..." Je vais bientôt venir, je ne tiens plus. Et quelques secondes plus tard c'est le cas. Je me laisse glisser le long du mur en reprenant ma respiration. Si on m'avait dit qu'un jour, j'aurais envie de me découvrir en pensant à mon psychologue je n'y aurais absolument pas cru...

Unhealthy love  [Zouis] (terminée✔️)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant