Chapitre 26.

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Point de vue de Zayn

Je suis en retard une fois de plus, cette fois c'était une panne de réveil. Je passe les portes du collège et vois M.Tomlinson qui rit aux éclats avec son collègue qu'entre nous soit dit, je n'apprécie pas forcément. Je ne sais pas pourquoi mais je sens la colère monter, mes poings et ma mâchoire se serrent; je n'aime pas voir mon psychologue rire avec quelqu'un d'autre que moi. C'est moi qui le fait rire aux éclats d'habitude. Je souffle un bon coup et leur passe devant sans les saluer.

"Bonjour Zayn, qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as l'air... énervé." Demande M.Tomlinson en arquant un sourcil.

"Ne vous inquiétez pas, vous m'avez l'air bien plus occupé à rire avec votre collègue de toute façon." Je réponds froidement et continue mon chemin.

Je m'apprête à poser un pied sur la première marche de l'escalier quand je sens soudainement une main se poser sur mon épaule. Je me retourne et mes prunelles dorées rencontrent celles bleues de M.Tomlinson. On reste quelques instants comme ça, sans dire un mot. Du moins, je veux parler mais les mots ne me viennent pas. Je suis hypnotisé par ses yeux, ils sont d'un bleu à couper le souffle. Ce n'est pas la première fois que cette scène se passe, vous remarquerez, mais c'est toujours aussi... gênant je dirais.

"Oui...?" Je demande pour briser ce silence qui commençait à se faire long.

"J-je... hum tout va bien Zayn ?" Il demande, ça s'entend qu'il est déstabilisé, vu le ton de sa voix.

"Tout va bien pourquoi cette question ?"

"Juste comme ça..." Dit-il toujours avec ce ton déstabilisé.

"Bon et bien... bonne journée Zayn."

"Bonne journée également..."

M. Henderson observe la scène de loin, ça se voit sur son visage qu'il ne comprend pas ce qu'il se passe. M. Tomlinson part le rejoindre et tous deux s'en vont. M. Henderson lance des regards d'incompréhension à M. Tomlinson, ce à quoi il répond un simple "qu'est-ce qu'il y a ?" en arquant un sourcil. Je suis loin d'eux, mais j'arrive tout de même à entendre leur discussion.

"Il s'est passé quelque chose avec cet élève Louis ?"

"Qui, Zayn ? Il ne s'est rien passé du tout d'où tu me sors ça ?"

"J'avais l'impression que... je sais pas dans la manière de vous regarder, il y avait quelque chose."

"Je ne vois pas de quoi tu parles, il n'y a rien de spécial."

Les larmes déferlent sur mes joues, je me précipite aux toilettes et m'y enferme. Ça fait très mal ce que je viens d'entendre.

"Qui ? Zayn? Il ne s'est rien passé du tout d'où tu me sors ça ?"

"J'avais l'impression que... je ne sais pas dans la manière de vous regarder, il y avait quelque chose."

"Je ne vois pas de quoi tu parles, il n'y a rien de spécial."

Il n'y a rien de spécial, il ne s'est rien passé du tout ? Alors c'est ça ? Tout ce qu'il s'est passé ces derniers mois, ça ne signifie rien pour lui ? Et les baisers, c'était du vent, ce n'était rien de spécial ça aussi ? Moi qui m'étais attaché à lui, et bien je le regrette, je n'aurais pas dû. Je pensais que lui au moins, ne me blesserait pas. Et bien j'ai eu tort. Il m'a blessé et ça fait bien plus mal que les remarques haineuses que j'ai pu recevoir, ça fait bien plus mal que les coups que je reçois depuis le début de l'année, ça fait bien plus mal parce que ces paroles sortent de la bouche de quelqu'un à qui je tiens. C'est comme si je recevais des coups de couteau dans l'estomac, les uns après les autres, celui qui suit est bien plus douloureux que le précédent. Je sors des toilettes, essuie mes larmes et me rince la figure au robinet. Je me sens nauséeux, j'ai l'estomac au bord des lèvres, j'ai mal au ventre.
Je me rince encore une fois la figure et sors. Je monte lentement les escaliers qui mènent au premier étage, où mon cours de géographie se déroule en ce moment même. Je toque à la porte et entre avant d'aller m'asseoir à ma place, c'est à dire devant, vers la porte. J'essaie tant bien que mal de me concentrer en ignorant les messes basses et en ne pensant plus à ce qu'il vient de se passer avec les deux psychologues.

La matinée a passé rapidement, j'ai réussi à me concentrer sur mes cours et non sur le reste. La sonnerie retentit et annonce la pause de midi, je prends mon sac à dos et sors une fois que tout le monde est sortit de la classe, c'est toujours moi le dernier de toute façon. Je descends les escaliers et vais à mon casier pour poser mes affaires de la matinée vu que je n'en ai plus besoin.

"Zayn, tu as cinq minutes ?" Je me retourne et vois M. Tomlinson venir vers moi.

Pourquoi faut-il que je le croise partout ?

"Qu'est-ce que vous me voulez ?" Je demande froidement.

Il est d'abord assez surpris de la façon dont je lui parle mais se ressaisit rapidement.

"Tu pourrais passer au bureau à la fin de la journée ?"

"Et si j'veux pas, vous allez faire quoi ?" Je réponds toujours aussi froidement.

"Mais qu'est-ce qui t'arrives depuis ce matin ? Tu ne me salues pas, et ensuite tu es aussi froid qu'un iceberg quand je te parle."

C'était la chose à ne pas dire.

Mes poings se serrent, je souffle et ferme les yeux pour éviter d'exploser de rage.

"Je crois que c'est mieux si on n'en parle pas maintenant monsieur. Au revoir."

Je dis avant de tourner les talons et de partir. Je ne veux pas en parler maintenant, je préfère attendre un peu. Je rentre chez moi en bus, je mange et regarde un film avant de retourner en cours. Une fois le film terminé, j'enfourche mon sac et cours pour attraper mon bus.
Une fois arrivé je me dirige à mon cours d'anglais et ignore M.Tomlinson en passant. Je n'aime pas quand je l'ignore mais il faut qu'il comprenne que ce qu'il a dit m'a blessé. Je l'ai à nouveau croisé pendant la pause et encore une fois à la fin de la journée mais je l'ai ignoré.
Je rentre chez moi, et la première chose qui me vient à l'esprit c'est ma lame. Je la cherche dans mon sac et la trouve quelques instants plus tard. Je remonte la manche de mon sweat-shirt et marque ma peau plusieurs fois. Dire que je n'ai pas mal serait mentir, mais disons que ce n'est pas la première fois que je le fais alors je commence à m'habituer à la douleur. Je laisse les larmes prendre possession de mon visage et je reste là, adossé contre le mur de ma chambre. Dès que je ne vais pas bien, c'est la première chose qui me vient à l'esprit, c'est de me mutiler. Tout ceci n'est pas très joyeux, je vous l'accorde mais... c'est ma façon à moi de me soulager.

Mon portable vibre et un message de mon psychologue s'affiche sur l'écran :

"Je ne sais pas ce que tu avais aujourd'hui mais j'espère que ça va mieux, je voulais que tu viennes au bureau pour que justement tu me dises ce qui n'allait pas mais tu n'as pas voulu.
J'espère que ça va mieux et que si je suis la raison de ton attitude froide et distante, sache que je suis désolé." - Mr.Tomlinson.

Je verrouille et le pose au sol. Je ne vais pas lui répondre pour le moment, je me lève et vais me faire un bandage au bras.
J

'aimerais bien voir s'il se rend compte du fait qu'il m'a blessé...

Unhealthy love  [Zouis] (terminée✔️)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant