Chapitre 12.

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Point de vue de Zayn

Le lendemain, je suis comme muet. Je n'ai pas prononcé un mot, même pendant les cours moi qui ai l'habitude de lever la main, en ignorant bien-sûr les messes basses, aujourd'hui c'est différent. Rongé par la honte de l'épisode d'hier sous la douche.

La dernière sonnerie de la journée retentit et annonce donc la fin des cours. Lorsque je sors de l'établissement, il n'y a plus personne. Enfin, c'est ce qui me semblait. Je remarque M. Tomlinson assis sur les marches d'escalier situé juste devant le collège. "Bonjour" me dit-il souriant. Il sort une cigarette et l'allume à l'aide de son briquet. Il fronce les sourcils en portant son regard sur moi. "Ça n'a pas l'air d'aller". Il regarde au alentours avant d'ajouter en chuchotant, "viens t'asseoir."
J'hésite un instant avant de moi aussi scruter les alentours pour m'assurer que nous sommes bien seuls. Je prends place à ses côtés sur les marches faites de pierre. Je sors une cigarette de ma poche et l'allume.

"C'est pas franchement permis ce qu'on fait là, vous le savez au moins ?" demandé-je en recrachant une bouffée de fumée.

"On ne fait que parler, rien de bien méchant."

"Et si on se fait choper?"

"On ne se fera pas choper et si ça devait arriver, je m'occuperai d'y régler. Assez tourner autour du pot, qu'est-ce qui te tracasse petit ?"

"Petit ? Vous vous foutez de moi là ?" Il rit face à ma réaction. "Je fais si gamin que ça?"

"Tu ne vas pas te vexer encore une fois. Je plaisantais." continue-t-il en rigolant.

Un petit sourire se dessine aux coins de mes lèvres. Même si il a réussi à me faire sourire, la honte me ronge toujours. J'ai honte de ce qui est arrivé hier, je ne trouve pas ça normal. Il est mon psychologue, je suis son élève. Et ça s'arrête là. Le truc c'est qu'il est séduisant, très séduisant. Il m'attire. Beaucoup. Et c'est ça mon problème. Je ne peux m'empêcher de sourire lorsque je le croise, même quand je l'ignore, au fond j'ai envie de lui sourire parce que ... pour la premiere fois, c'est un vrai sourire qu'il y a sur mes lèvres. Je souris devant les autres mais ce sourire n'est qu'un masque. Tandis qu'avec M. Tomlinson, ce sourire est sincère. En fait, il pourrait même me raconter des blagues complètement nulles, je sourirais (peut-être que je m'efforcerais de rire juste pour lui faire plaisir) mais parce que c'est lui qui les raconte.

Jamais au grand jamais je n'aurais pensé que quelqu'un me ferait sentir comme cela.

Nous terminons nos cigarettes avant d'en rallumer d'autres. Au fil des cigarettes qu'on consume, s'ajoutent blagues, anecdotes (parfois embarrassantes), rires et surtout la bonne humeur. Et ça a duré jusqu'à tard... très tard. Il fait maintenant nuit noire, j'ignore l'heure qu'il est enfin, je pourrais le savoir si mon portable ne s'était pas vidé de sa batterie.

"Génial, et comment je fais moi pour savoir quelle heure il est?!"
Le psychologue sort son portable pour regarder l'heure et le range l'instant d'après.

"Il est tard, j'espère que tu as prévenu ta maman comme quoi tu n'es pas à la maison."

"J'aurais aimé le faire, si mon portable n'avait pas décidé de me lâcher. M'sieur je dois vraiment y aller à dem-"

"Tu crois quand même pas que je vais te laisser rentrer seul, à cette heure-ci dans la nuit noire ?" s'exclame t-il en m'attrapant le bras.

"Vous avez une autre solution? Dans ce cas, je vous écoute."

"Je vais commencer par avertir ta maman." dit-il en composant son numéro.

"N-non... pourquoi faire ?" S'il la prévient, je risque de passer un sale quart d'heure. "Ce n'est pas la peine, j...je l'ai prévenu y'a un moment." Je mens.

"Mais tu viens de me dire que ton portable était déchargé."

Je roule des yeux, il le fait exprès ou quoi ?

"Je l'ai prévenu quand mon portable avait encore de la batterie."

"Tu sais que si ce que tu me dis là est faux et que quelqu'un sait que nous sommes restés aussi tard ici, sans n'avoir prévenu ta famille, moi, je peux avoir de sérieux problèmes ?"

"Je sais Monsieur, je sais..."

"Monte, je te raccompagne." dit-il alors que nous nous approchons de sa voiture.
Je prends place côté passager et mets mon sac à dos à mes pieds. Il prend place côté conducteur et démarre. Un silence s'installe. L'angoisse me gagne intérieurement parce que j'ai évidemment menti quand j'ai dit avoir prévenu ma mère. J'espère juste qu'elle est déjà couchée comme ça j'ai la nuit pour trouver une excuse ""potable"".

"Tu ne m'a toujours pas dit ce qui n'allait pas." dit le psychologue, concentré sur la route que seuls les fards éclairent.

"Peut-être parce qu'il n'y a rien à dire ?"

Si par malchance il apprenait le petit incident d'hier, -bien que j'ais apprécié- je crois que je déménage en Alaska pour toujours. J'ai tellement honte. S'il l'apprenait, Il me regarderait sûrement avec dégoût, chose compréhensible, je suis repoussant. Il me prendrait pour un fou, Il me ficherait dehors à coup de pied au cul sûrement, en criant que c'est innadmissible. Probablement,oui.
Autre chose me perturbait , si on peut dire ça comme ça, comme se fait-il qu'il connaisse mon adresse sans même qu'il me l'ait demandée?

"Comment vous connaissez mon adresse? Je ne vous l'ai pas donnée."

"Tu sais, il existe cette chose appelée GPS. Et pour répondre à ta question, oui tu m'as donné ton adresse tout à l'heure quand on discutait." À ces mots, il jette un rapide coup d'œil au GPS, puis se re-concentre sur la route. Un moment plus tard, il arrête de rouler.

"On est arrivé." Je prends mon sac à dos et sors du véhicule.

"C'est vraiment gentil,merci monsieur." dis-je en rajustant mon sac sur le dos, accompagné d'un sourire sincère.

"De rien." dit-il souriant.

Je referme la portière de la voiture et m'engouffre dans l'allée de mon immeuble, plongée dans le noir. Une fois arrivé sur le palier de mon appartement, je tourne le plus doucement possible la clef dans la serrure et ouvre la porte avec tout autant de douceur. J'entre sur la pointe des pieds et referme la porte après mon passage. La lumière du corridor est allumée ce qui signifie que ma mère ne dors pas, du moins pas encore.

" Maman ?"

"Je peux savoir où tu étais ?!" dit-elle alors qu'elle s'assoit sur le canapé du salon. Je vais m'asseoir à ses côtés. "Tu répondais ni aux messages, ni aux appels ! Tu te rends compte de l'angoisse dans laquelle j'étais ?!"

"Je suis désolé de ne pas t'avoir prévenue, mais mon portable est mort." Je dis en essayant de l'allumer pour lui prouver que je dis vrai.

"Tu aurais au moins pu m'avertir que tu rentrerais plus tard. Tu ne vas quand même pas me faire croire que ton portable n'avait plus de batterie de toute l'après-midi ?!"

"On peut en reparler demain ? Je suis vraiment crevé et je n'ai pas du tout envie de me prendre la tête ce soir." Sur ces mots, je me lève pour aller prendre une douche.

"Tu arrives à comprendre que je me suis faite du soucis pour toi ? Tu es mon fils, tu es tout ce que j'ai de plus cher au monde Zayn." Je m'arrête de marcher pour me retourner "Ton père serait tellement fier de toi..." continue t-elle

"Serait"? Mon père est vivant à ce que je sache, Il ne s'occupe pas de moi c'est tout... alors pourquoi en parler au passé ? C'est quoi cette histoire encore ?

Unhealthy love  [Zouis] (terminée✔️)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant