Chapitre 15.

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Mon réveil sonne, je tâtonne pour le trouver et l'éteindre. Je remonte mon duvet le long de mon corps et retourne le coté frais de l'oreiller avant de refermer les yeux. Je n'ai aucunement l'envie de me lever, vous n'imaginez même pas. Mon réveil sonne une nouvelle fois. D'un bon, je me lève pour débrancher l'œuvre de Satan et de l'envoyer à l'autre bout de la pièce et de me recoucher.

Je me réveille en sursaut, en jetant un rapide coup d'œil à ma montre posée sur ma table de nuit, je réalise que je suis en retard. Ni une ni deux, j'enfile mon habituel costard noir,mes chaussures, c'est à peine si j'ai le temps d'avaler un croissant et une gorgée de café. Je m'empare de mon sac où sont toutes sortes de dossiers pour finalement prendre le volant et me rendre à mon lieu de travail.
Arrivé au pas de la porte de mon bureau, je fouille dans les poches de mon pantalon pour trouver mes clés. Le temps de les trouver, je repère Zayn assis sur le banc situé à côté de mon bureau, sac sur le dos et écouteurs aux oreilles.

"Bonjour Zayn" dis-je souriant alors que je viens de trouver ce que je cherche.

"Bonjour Monsieur." sourit-il à son tour.

J'ouvre la porte et range mes clés, "qu'est-ce que tu fais là, tu ne devrais pas être en anglais ?"

"Je vous attendais, je peux entrer?" demande-t-il en arrêtant la musique qu'il écoute et rangeant ses écouteurs.

"Bien-sûr."

Nous entrons et prenons place sur deux des chaises.

"J'aurais juste besoin d'une carte qui dit que je suis bien en séance,pour la prochaine fois."

"Tu n'en as pas besoin, tu sais quand tu dois venir pourtant ."

"J'vous explique : le prof pense qu'au lieu que je sois à mon heure de séance, bah je sèche. Du coup je me suis pris une heure de colle."

"J'en parlerai avec lui. Je vais te faire un mot pour dire que tu étais à mon bureau, et si il y a un problème avec ça, tu pourras lui dire qu'il vienne me voir."

Je lui tends la carte de consultation avec à côté un mot disant qu'il était à mon bureau un moment ce matin. Il repart en me remerciant et se met à courir pour ne pas être plus en retard qu'il ne l'est déjà.

J'en profite pour aller à la salle des maîtres me chercher un café pour me réveiller, sans ça je ne sais pas si je vais réussir à tenir la journée.

En revenant à mon bureau qui est bien évidemment fermé à clé, je saisis mon portable rangé dans un tiroir lui aussi fermé à doubles tours. Je vois que l'hôpital à essayé de m'appeler. Attendez.. l'hôpital?

Pourquoi l'hôpital? À ma connaissance, aucunes des personnes qui me sont chères ne sont hospitalisées.. je décide quand même de rappeler, on verra bien.

-Conversation téléphonique-

"Bonjour, vous êtes bien Louis Tomlinson?"

"C'est bien moi, vous avez essayé de me joindre, je crois non ?"

"Effectivement, car un certain Niall Horan a été il y a peu, victime d'un accident de voiture."

Je dois rêver. Niall victime d'un accident de voiture. Je sens les larmes monter et mon cœur se broyer. Pas Niall. Non s'il vous plaît pas lui. Pas mon meilleur ami.

"Comment vous avez eu mon numéro ?" je demande sanglotant

"Ses parents me l'ont fourni car ils m'ont dit que vous étiez le seul à pouvoir venir, ils ont affirmé ne pas être en mesure de le faire."

"Très bien, j-je serai là dans dix minutes.." dis-je avant de raccrocher.

-Fin de la conversation téléphonique -

Je m'effondre en larmes en me laissant tomber de tout mon poids sur les genoux. Niall mon meilleur ami depuis gamin, mon pilier, mon confident, mon frère de cœur, est entre la vie et la mort.

J'enfile ma veste et prends mon sac avant de sortir et de fermer la porte à clé. Je me dirige ensuite au secrétariat pour informer les secrétaires que j'ai une urgence à l'extérieur. Elles prennent note puis je repars jusqu'au parking prendre ma voiture. Je conduis en essayant de ne pas avoir d'accident parce qu'à la vitesse à laquelle je vais, c'est une grande probabilité. Je me gare devant l'hôpital et sors de ma voiture, je suis un peu un habitué des lieux si je puis dire. Je venais assez souvent pour rendre visites à mes parents quand ils étaient ici avant qu'ils ne décèdent. Enfin, plutôt ma mère car comme vous le savez sûrement déjà, mon père est décédé sur la route. Passons les petites anecdotes, ce n'est pas le sujet maintenant. Je me présente à l'accueil en précisant que je suis un ami de Niall et j'obtiens le numéro de sa chambre. Je m'y rends tout en essayant d'oublier la boule qui s'est formée dans mon estomac. J'entre en faisant le moins de bruit possible, je m'assieds sur une des chaises vers le lit. La vision que j'ai est juste horrible. Niall est allongé dans un lit, une perfusion au bras, un masque respiratoire au visage, ainsi qu'un goûte-à goûte branché au même bras que la perfusion. Il est pâle, très pâle.



"Niall" chuchoté-je en posant ma main sur la sienne, "Niall... réveille toi vieux, j'veux pas te perdre.." dis-je cette fois en éclatant en sanglots.



Ça fait tellement mal, j'ai l'impression de faire un bon dans le passé et de me retrouver à côté de ma génitrice il y a plus de dix ans. C'est comme si la blessure s'est remise à saigner et que je ne peux pas l'arrêter. Les larmes coulent encore et encore. Pourquoi ? Pourquoi faut que ça tombe sur moi? J'ai déjà eu un passé pas franchement amusant, pourquoi toujours rajouter une épreuve de plus à surmonter ?J'ai pas le droit d'être bien, ça m'est interdit ?

Après être resté en tout cas deux bonnes heures à côté de Niall à pleurer, je décide de rentrer. Je reprends ma voiture, je ne suis pas concentré sur la route, loin de là. J'arrive tout de même chez moi en un seul morceau. Une fois déshabillé et douché, je vais dans une vitrine où il n'y a que de l'alcool et des liqueurs. Surtout de l'alcool. Et certains que je possède sont plutôt forts. Sans porter d'importance à celui que je prends, je saisis la bouteille et un verre de l'autre, je verse le liquide et bois. Ça me brûle la gorge, mais en temps qu'ancien alcoolique, j'ai l'habitude. Plus je bois, plus je sens ma tête tourner, les larmes me montent, j'éclate en sanglots. Donc vous voyez même nous, les psychologues, nous avons nos moments de faiblesse, nous aussi nous avons des défaites amoureuses, nous aussi nous pouvons être blessés à certaines paroles, nous aussi nous avons des nerfs, des sentiments, des peurs, des angoisses, des doutes. Alors s'il vous plaît, arrêtez ces préjugés à la con, comme quoi, nous sommes des êtres insensibles et froids. Ce n'est pas le cas, pas pour tous. Nous ne montrons pas nos émotions car c'est dans le cadre de notre travail, notre but étant d'aider la personne en face de nous. Ce n'est pourtant pas compliqué à comprendre. Vous savez nous aussi, nous sommes humains.

Unhealthy love  [Zouis] (terminée✔️)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant