Chapitre 58.

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Point de vue de Louis

Je roule dangereusement, je double chaque voiture devant moi, j'accélère.

Je ne sais pas ce que j'ai, je n'ai pas bu pourtant.

Je veux aller vite, j'adore ça la vitesse et l'adrénaline qui augmente à l'intérieur de mon corps.

Comme mon père, défunt depuis quinze ans.

"Je suis comme toi, papa. Avide de sensations fortes et ce besoin constant d'adrénaline." Je murmure à voix haute.

Je me concentre sur la route et freine brusquement mais je percute quand même le motard et son petit garçon.

Mon cœur est sur le point de sortir de ma poitrine, tellement il bat vite.

Je sors de ma voiture, je tremble.

La moto est au sol, le motard tient fermement son fils contre lui.

« Je suis vraiment désolé, je roulais beaucoup trop vite.. ça va ? »

« Appelez une ambulance! Vite! » Sanglote le père.

Je baisse mon regard et les genoux du motard baignent dans du sang.

Son fils saigne abondamment.

Je le nomme 'le motard' mais en réalité, il n'en a pas l'allure.

Je le fixe sans bouger, puis doucement, je sors mon portable de ma poche pour appeler les secours, tout se déroule au ralenti, j'imagine mon père à la place de cet homme, le soir de son accident.

J'avais insisté pour venir avec lui, ce soir là.

J'appelle les secours d'une voix tremblante, en ne quittant pas la scène des yeux.

Je suis monstrueux.

Les secours arrivent et emmènent d'urgence les deux blessés.

Derrière les ambulanciers, approchent deux policiers, je ne réagis pas, ils me passent les menottes et m'embarquent.

Une dépanneuse viendra chercher ma voiture, m'a t-on dit.

Assis à l'arrière de la voiture de police, je colle mon front contre l'appui tête du siège passager et sanglote.

Je suis monstrueux.

Et maintenant, je vais devoir aller en cellule.

J'explose, n'ai-je pas le droit d'être heureux ?

Arrivé au commissariat, l'un des deux policiers me demande de descendre de la voiture et de le suivre.

Je ne dis rien et fais ce que l'on me demande, je suis bien trop sous le choc pour m'imposer.

J'entre dans une salle, une petite salle avec une fenêtre seulement.

Les mains menottées dans le dos, on me demande de m'asseoir sur une chaise, face à un bureau, je sais déjà ce qui m'attend.

L'officier s'asseye en face de moi et allume l'ordinateur, les sourcils froncés.

« Je vais commencer par vous questionner sur votre identité, avez-vous un casier judiciaire ? »

« Oui mais il est vierge, enfin..jusqu'à aujourd'hui. Je peux vous poser à mon tour une question ? »

« Je vous écoute ? »

« Pouvez-vous me retirer les menottes ? Ça commence à me faire mal. »

« Je peux vous les desserrer, éventuellement. Tendez moi vos mains. »

Unhealthy love  [Zouis] (terminée✔️)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant