•Drain, Day like to day
"Arrête t'es lourd!"
Je pouffe, lâchant les cheveux de Roxanne, que je m'amusais à tripoter. Elle s'éloigne de moi, se rapprochant de Félicie, qui dévore sa part de pizza avec ardeur. Assis par terre, je me serre une nouvelle part dans la boite fumante posée sur la table basse ; Charlie et Jonathan se sont déjà chargés de finir la première boîte, gisant au sol.
Je me tourne à nouveau vers Roxanne, l'observant alors qu'elle discute avec son amie ; je ne peux m'empêcher de l'observer tout le temps, souvent à son insu, si bien que je serais capable de décrire le moindre de ces gestes et de ses habitudes."Tu me passes une bière, Don?"
Je pioche dans le sac contenant les boissons placé derrière moi, et tends une bière à Jonathan ; son visage est encore légèrement parsemé d'hématomes dû à sa bagarre du début de semaine. Pour autant, un sourire est plaqué sur son visage, faisant ressortir ses yeux brillants. Ce petit éclat de bonheur est très probablement dû au fait que Delilah soit proche de lui au point de lui laisser l'occasion d'entourer sa taille de ses bras.
Il a de la chance. En public, même ici avec nos amis les plus proches, Roxanne ne me laisse pas l'approcher. Pourtant, nous nous fréquentons depuis presque deux ans ; deux ans qu'elle se sert de moi? Et, comme je suis un abruti fini, je me laisse faire sans broncher.
Je ne compte même plus le nombre de fois où, après une soirée arrosée, elle surgissait dans ma chambre, m'agrippant et m'envoutant ; le lendemain, elle m'ignorait, comme si rien ne s'était passé. Comme si je n'existais pas.
Pourtant, je sais qu'elle m'aime. Elle me l'a déjà dit et prouvé. Je ne peux m'approcher d'une autre sans qu'elle me fasse une scène.
Roxanne est juste fragile et instable, et mon but serait d'être le remède à tous ses maux.
Je dois hélas partager ce rôle avec Jonathan, qu'elle considère comme son frère ; parfois ce role devient ambigu, et je ne peux rien y changer."ça va mon pote?"
Charlie me fixe en souriant, tentant de me faire sortir de ma bulle, ce dont je ne peux que lui être reconnaissant.
"Allez viens, ne reste pas dans ton coin. Ça te dirait d'aller tirer quelques paniers demain matin?
-Oui, pourquoi pas."Il sait très bien que je ne peux jamais dire non au basket. Se penchant vers moi, il me parle du dernier match qu'il a vu en rediffusion, de ses impressions. Très vite, Jonathan rejoint la conversation, et nous nous retrouvons au centre du groupe, discutant et riants d'autres sujets divers et variés.
Charlie est toujours très attentif à ce qu'il se passe autour de lui ; il me connaît par cœur, et sait à quel point je peux me retrouver en retrait parfois. Sans son aide, je crois que je deviendrai quelqu'un d'invisible ; je crois même que Roxanne ne m'aurait jamais adressé la parole si je n'étais pas un ami proche de Charlie.
Oui, il est décidément l'un de mes meilleurs amis.
•
"Donovan, nous avons une urgence, il faut se rendre sur place. Un corps a été découvert par un fermier, probablement renversé.
-OK, je m'en occupe. Tu as contacté les ambulanciers ?
-Ils sont déjà en route, ainsi que le médecin légiste."Je remercie ma collègue, attrape ma veste, et avant de sortir frappe au bureau de Rosie, plongée dans une pile de dossiers.
"J'ai un cadavre sur les bras ; tu viens avec moi pour me donner ton expertise ?
-Thomas ne peut pas s'en occuper? Je suis débordée, et ne suis pas supposée prendre en charge de nouveaux dossiers.
-Il n'est pas venu ce matin, sa gosse est malade."
![](https://img.wattpad.com/cover/96477959-288-k58221.jpg)
VOUS LISEZ
Friendship's blind
Gizem / Gerilim(Everything that I left behind, or nostalgia) ->Nostalgie : (par analogie) Regrets, non seulement d'un pays, mais d'un milieu auquel on a cessé d'appartenir, d'un genre de vie qu'on a cessé de mener, d'amis qu'on a perdus, d'un passé qui ne reviendr...