6: Félix.

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•Snow patrol, Run.

   La lumière s'allume brusquement. J'observe mon frère prit sur le vif, frottant ses yeux rougis, essayant de s'habituer à la lumière vive de l'entrée de notre grande maison.

"C'est à cette heure là que tu rentres?"

Il soupire, enlevant ses chaussures en s'appuyant contre la porte de l'entrée. Je m'avance vers lui, haussant légèrement le ton.

"Eh, je te parle!
-C'est bon calme toi, il n'est pas si tard.
-tu rigoles?! Il est trois heures du matin! On a un devoir d'histoire demain, je te signale."

Il soupire à nouveau, visiblement très agacé.

"Et toi, qu'est-ce que tu fais debout aussi tard ?
-Je révisais, moi. Et je t'attendais, histoire de vérifier que tu allais bien rentrer et en vie.
-T'exagère, je sais prendre soin de moi.
-Bien sûr, et tout ces bleus sur ton corps sont apparus tout seuls c'est ça?"

Il fronce les sourcils et me bouscule alors qu'il se dirige vers sa chambre.

"Occupe-toi de tes affaires pour une fois, j'ai pas besoin de toi.
-T'es mon petit frère, c'est normal que je m'inquiète !
-On est jumeaux, idiot.
-Je suis sorti en premier.
-On se ressemble même pas, je suis sûr que t'as été adopté. Et puis, Félix? C'est quoi ce nom?!"

Je sais qu'il essaye de blaguer pour contourner le sujet ; je décide de ne pas rentrer dans son jeu pour une fois, et de tenter de le confronter.

"Sérieusement, Charlie. Tu ne devrais pas sortir aussi tard en semaine, surtout sans prévenir, ni dire où tu vas. S'il t'arrivait quelque chose, papa et maman me tueraient.
-C'est leur problème, il ne sont jamais là. T'as pas à jouer leur rôle à leur place.
-T'es dur avec eux.
-Juste réaliste."

Il entre dans sa chambre ; je pousse la porte afin de poursuivre la discussion, fermant derrière moi en l'observant ranger le bordel qui règne dans sa chambre.

"Tu pourrais me prévenir! Je suis toujours inquiet, t'es jamais à la maison, et quand tu passes la soirée ici tu t'eclipses chez Delilah ou vas faire je ne sais quoi avec Jonathan ou le reste de la bande...tu ne peux pas continuer comme ça, c'est ton avenir et surtout ta santé qui est en jeu."

Il ricane et se retourne vers moi, les bras chargés de vêtements sales.

"Je vais très bien, merci. Je te signale que je sors car j'ai des insomnies, et je déprime quand je suis seul. Je suis heureux avec mes amis et je ne reste pas enfermé dans ma chambre, c'est mieux que la plupart des jeunes de mon âges non?"

Je n'ai pas le temps de répliquer qu'il me coupe:

"Et pour mon avenir, je ne remet rien en jeu du tout. Tu sais très bien que je n'ai pas envie de faire de grandes études ; ça c'est ton trip, pas le mien.
-Si seulement tu t'en donnais les moyens...Tu es doué Charlie, tu ne travailles jamais car tu as des facilités, tu t'en sors toujours avec la moyenne sans aucun effort. Si seulement tu travaillais un peu plus, il n'est pas trop tard...
-Bon, t'as terminé? Je voudrais bien aller me coucher, j'ai cours demain."

Je lève les yeux au ciel face au ton condescendant qu'il a employé  ; je suis allé trop loin, et toute communication est rompue. Bien joué Félix.
Je lui lance un regard perçant et sors de sa chambre en claquant la porte derrière moi. Je retourne dans ma chambre, décidant de rester éveillé une heure de plus. Je n'ai pas cours de la matinée demain ; je sais que Charlie a des cours de langues, le matin. Nous n'avons pas les mêmes options et ainsi, avons un emploi du temps très différent.

Friendship's blindOù les histoires vivent. Découvrez maintenant