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Cale et Willow ne bougeaient pas. Les personnes -parce qu'ils étaient plusieurs- s'approchaient tout doucement. Le bruit de leurs pas dans les branchages, et la lueur de peu-importe-ce-qui-les-éclairait était plus proche chaque seconde et accompagnée de murmures.

«  Je suis sûr d'avoir entendu des gens parler  »

«  Et moi je suis sûr que tu as encore rêvé, ça devait être des animaux.  »

«  Les animaux ne parlent pas.  »

«  Rappelle-moi ce qu'on fait ici dé-aïe  ! Bale tu me marches sur le pied  !  »

«  Ne crie pas comme ça  ! Tu veux réveiller les gobelins  ?  »

«  M'en fiche de ça. Qu'ils ne commencent pas à me chercher eux.  »

«  Chut, Thorn, je crois que j'ai entendu un truc.  »

Willow se crispa encore plus. Elle aurait dû se sentir soulagée d'entendre des personnes après en avoir cherché toute la journée. Mais bizarrement elle ne se sentait pas complètement à l'aise à l'idée d'en rencontrer, là, de parfaits inconnus, en plein milieu de la nuit et de la forêt.

Elle les aperçu enfin. Ils étaient deux. Et ils étaient grands. Très grands. Une bonne demi-taille de plus que les deux camarades. Elle n'avait jamais vu ça. Ils avaient de vieux vêtements, comme les fermiers dans les vieux contes, avec un pantalon brun abîmé et une chemise en lin. Ils portaient chacun plusieurs tronçons de bois calés sous un bras, et dans l'autre main une torche allumée, mais pas une lampe torche classique fonctionnant avec des piles, non. Une torche en bois enflammée.

Les deux hommes s'arrêtèrent quand ils se retrouvèrent face à Willow et Cale.

-Bonjour vous. Vous êtes perdus  ?

Comme ni elle, ni Cale ne répondit. Les deux grands hommes échangèrent un regard curieux et amusé à la fois. Willow remarqua que l'un d'eux avait une cicatrice qui lui barrait le visage et, au delà de ça, la ressemblance entre les deux hommes la frappa. Ils étaient probablement frères. Probablement jumeaux. 

-Peut-être qu'ils ne peuvent pas parler ?

-Ou alors ils ne parlent pas notre langue.

-Ça doit être ça, en plus regarde leur vêtements, ils ne sont pas d'ici.

-Tu penses qu'ils viennent de Maliorne ? la saison des truites commence bientôt.

-Non plus loin, peut-être Lebdaros.

Puis leurs regards se posèrent à nouveau sur les deux jeunes gens et ce fût à Willow et Cale d'en échanger un.

-On..., on parle votre langue, tenta Cale hésitant.

-Super  ! S'exclama l'un des grands hommes. Alors d'où venez-vous  ?

-LegealTown.

-Où ça  ? Demanda l'autre.

-Dans.. dans le Maine. On est toujours dans le Maine j'imagine ?

Celui à la cicatrice haussa les épaules.

-Je connais pas. Vous devez venir de loin.

-Ils ont l'air fatigués, fit remarquer l'autre.

Puis ils s'adressa directement aux intéressés  :

-On habite pas très loin d'ici. Vous pouvez passer et vous reposer, peu importe ce que vous voulez ou cherchez, ça peut bien attendre demain.

Puis il se tourna à nouveau vers l'homme à la cicatrice  :

Les Chroniques d'AzkadelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant