Elle devait être en train de rêver. C'était la seule explication.
Willow se trouvait sur un cheval, tenu par la sangle par un homme qu'elle ne connaissait pas. Elle traversait une ville qui lui était inconnue et se dirigeait vers un château dont elle n'avait jamais entendu parler de l'existence.
Elle jeta un regard derrière elle, à son camarade Cale, lui aussi sur un cheval.
Bien inférieurs en nombre, ils avaient décidé de ne pas s'opposer à ces personnes qui ne vivaient visiblement pas dans le même siècle que le leur. Ils s'étaient montrés polis, même respectueux envers les deux nouveaux venus et les avaient même laissés prendre leurs sacs à dos sans même les fouiller auparavant.
Sur le chemin, les gens s'arrêtaient pour les laisser passer mais surtout pour les observer. Ils les suivaient du regard, surpris et curieux.
Willow, fatiguée de sa courte -et tout aussi étrange- nuit et complètement prise au dépourvu de tout ce qui se passait depuis bientôt 24h, était prise entre l'envie de pleurer et de réclamer sa tante, et celle de sauter du cheval et de se mettre à courir en hurlant jusqu'à tomber sur le prochain signe de civilisation du 21ème siècle.
Ils s'approchaient du château au moment où Willow réussit à se convaincre qu'elle finirait bien par trouver une solution. Le fait que Cale était dans cette galère avec elle la rassurait, au moins elle n'était pas seule.
L'entrée dans le château fut une encore toute autre expérience. Cette fois les gens ne la regardait plus avec étonnement et curiosité, ils faisaient une révérence à son passage.
La cours était aussi grande et aussi belle que la bâtisse le laisser penser. Elle était propre malgré les chevaux qui y circulaient probablement régulièrement, et la vie qui y battait son plein rendait l'endroit incroyablement accueillant.
On pouvait, sur la gauche, y trouver un cuisinier dont l'odeur du poulet qu'il faisait cuire à la broche donnait l'eau à la bouche, juste à côté, un boulanger qui vendait son pain à une femme et de nombreux autres petits commerces qui s'entassaient les uns à côté des autres sur toutes cette partie de la bâtisse, embaumaient l'endroit des plus délicieuses senteurs que Willow n'avait jamais eu l'occasion de connaître.
De l'intérieur de la cours, on pouvait voir le château différemment. On y apercevait les nombreuses tours dans lesquelles se trouvaient probablement des escaliers en colimaçons qui devaient, en vue de leur hauteur, donner un des plus grand tournis à celui qui s'aventurerait à tout monter en vitesse. En levant les yeux, il était également possible de voir les grandes mezzanines qui menaient d'une pièce à une autre depuis l'extérieur.
Sur la droite, un grand bloc se détachait du château, et semblait couper les nombreuses tours rondes tout autant qu'il s'y fondait harmonieusement, ce bloc était presque totalement recouvert de feuilles qui semblaient à la fois d'un dorés éblouissant et d'un vert parfait. Surplombé d'un balcon, il semblait contenir un escalier menait directement à l'un des étages supérieurs.
Devant elle, Willow pouvait observer ce qui était sûrement la plus grande et la plus vertigineusement haute tour du château.
Tout était si grand, si beau, si élégant et royal à la fois que Willow ne savait même pas où poser les yeux. Tout attirait son regard et dans son observation, elle ne manqua pas que tout les autres étaient attirés vers elle, d'autant que, malgré la surveillance tenue devant les grandes portes, tout le monde semblait pouvoir accéder à cette cour.
L'homme la fit descendre du cheval et en profita pour attirer définitivement l'attention vers elle.
Tout le monde s'arrêta de faire ce qu'il faisait et un silence s'imposa, seul les hennissements des chevaux se faisaient entendre.
« Poussez-vous, poussez-vous ! »
Willow se tourna vers les voix, elle venait du gros bloc couvert de feuilles. La foule se sépara pour créer un passage et une femme apparue, affolée, rouge et décoiffée comme si elle venait de courir un marathon, le tout dans une élégante robe bleu clair.
Elle traversa la moitié de la cour dans leur direction et s'arrêta lorsque ses yeux rencontrèrent ceux de Willow.
La jeune fille la regarda avec attention, avec le sentiment de connaître la femme qui se trouvait devant elle. Ces longs cheveux bruns, ce visage fin aux pommettes hautes, ces lèvres fines et ces yeux pétillants de gentillesse. Oui, Willow l'avait déjà vu.
En photo uniquement.
Une boule se format dans sa gorge et elle eut du mal à articuler le faible mot qui sortit échappa ses lèvres :
-Maman ?
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Voilà un chapitre très court de transition pour la reprise ! :D
-Léa