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Ce qui passa ensuite restait un peu flou dans l'esprit de Willow. Sa mère s'était approchée et l'avait prise dans ses bras, bien que la jeune fille ne se souvînt pas lui avoir rendu son étreinte. Elle se souvenait être restée de marbre face à sa mère en pleurs. Puis cette dernière l'avait guidé avec une main sur l'épaule vers l'intérieur du château. Elles montèrent des escaliers en colimaçon étroits, les personnes arrivant en sens inverse s'arrêtant pour les laisser passer en se collant contre les murs en leur donnant un mouvement de tête respectueux et un 'Votre Majesté". Puis mère et fille longèrent un couloir avant de monter un autre escalier qui menait à une porte unique, gardée par deux hommes.

La femme entra à l'intérieur de la pièce suivit de Willow. C'était une chambre, grande, très élégante et pourtant modeste à la fois.Face à la porte se trouvait un grand lit à baldaquin au bois sombre et sculpté, avec de magnifiques draps brodés bleu roi. À sa droite se tenaient de grandes bibliothèques débordantes de livres et sur la gauche, se trouvait une petite table et deux fauteuils dans lesquels se blottir auprès du feux qui crépitait doucement dans la cheminée incrustée dans le mur en pierre.

Willow suivit sa mère dans cette direction et prit place dans un fauteuil.Elle regarda les flammes sans les voir. Sa  mère prit place dans l'autre fauteuil et servit deux tasses de thé bouillantes avec le service qui se trouvait sur la petite table. Elles'éclaircit la gorge et regarda Willow avec un sourire timide.

-Je suppose que tu dois avoir beaucoup de questions.

Un rire nerveux échappa à Willow. La vérité était qu'elle pensait être folle et était au bord des larmes.

-C'est un euphémisme.

Sa mère sembla se renfrogner un peu mais elle ne s'en formalisa pas. Willow garda son regard sur la cheminée n'ayant ni le courage ni la force de supporter quoi que ce soit d'incompréhensible de plus. Elle voulait retourner dans la forêt pour retrouver son professeur de sport, rentrer à LeagleTown pour rattraper son devoir d'algèbre qu'elle avait tant révisé, rentrer chez sa tante, avaler un grand vers d'eau et d'aller se coucher dans son lit, dans sa chambre, dans une normalité des plus normales.

-Commençons déjà par revenir sur ce que tu sais déj...

Willow la coupa avant même qu'elle ne puisse finir sa phrase :

-Comment ça ce que je sais déjà ? Je comprends rien de ce qui se passe!

-Ta tante t'a bien parlé de tes origines.

Il y eut une pause.

-Tante Jeanne ?

Willow ria nerveusement à nouveau. Elle ne s'était jamais senti aussi proche de la crise de nerfs.

-Tante Jeanne, elle..., elle m'a dit ce que j'ai toujours cru être vrai : Mon père est parti avant ma naissance et tu es morte dans un accident de voiture ! Voilà ce qu'elle m'a dit.

-Dans un accident ? Oh, Jeanne... déplora-t-elle à sa sœur malgré son absence. 

Elle déposa sa tasse de thé fumante sur la petite table pour se frotter les mains sur sa robe. Elle cherchait par quoi commencer. Isabelle s'était bien doutée que les retrouvailles avec sa fille ne seraient pas aussi simples, mais elle ne pensait pas que ce serait à ce point. Jeanne avait vraiment compliqué les choses en préférant ne rien révéler du tout à la jeune fille.

-Je ne sais même pas pour où commencer pour être tout à fait franche avec toi, fit-elle en relevant un regard désolé vers Willow.

La jeune fille décida donc de poser la première question :

Les Chroniques d'AzkadelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant