Quatre jours étaient passés depuis le retour du roi à la cour, et peu de choses avaient changés pour Cale. Il se levait le matin, déambulait dans le château une bonne partie de la matinée à tel point qu'il commençait à y connaître tous les recoins, -du moins ceux qui lui étaient autorisés-, puis, l'après-midi, il s'aventurait un peu plus chaque jour dans la ville, sans pour autant s'éloigner des remparts, et enfin, le soir, il s'asseyait à quelques pas des écuries, face à la prairie et ruminait ses nouvelles découvertes de la journée, avant de prendre une demie heure pour en vouloir à la terre entière d'être coincé à Azkadel, puis vingts minutes pour remercier les forces supérieures responsables du fait qu'il n'avait plus besoin d'aller en cours ou même de rentrer chez lui, puis allait se coucher pour recommencer le lendemain.
Cale n'avait pas revu Willow depuis quatre jours. Il l'avait aperçu quelques fois dans la grande salle, de loin, mais ils ne s'étaient pas parlé. Elle avait bien d'autres choses à s'inquiéter à présent, des responsabilités même, probablement.
Il n'était toujours pas sûr du comment ni du pourquoi de sa présence ici, ni même de l'existence de cet endroit, mais il avait fait la paix avec toutes ces questions qui occupaient son esprit. Même s'il se demandait encore souvent s'il reverrait leur monde un jour, ou bien s'il finirait sa vie à Azkadel.
Cale descendit les escaliers menant de la grande salle à la cour en s'étirant, se préparant, comme les quatre jours précédent, à explorer le château.
-Eh, toi !
Il était arrivé en bas des escaliers et leva les yeux pour tomber sur le maître des armes, André, un grand sac en toile à la main et des pelles dans l'autre. Il le fixait.
-Tu as quelque chose à faire ? demanda l'homme.
-Moi ?
-Oui, toi.
Cale haussa les épaules.
-Rien de spécial.
-Alors, viens.
André se dirigea vers les portes du château menant aux écuries. Cale hésita un moment, puis le suivis, trottinant pour le rattraper. Une fois arrivé à sa hauteur il ne put s'empêcher de remarquer que le maître d'arme n'était pas très grand, pour un maître d'arme du moins. Un mètre soixante-dix estima le jeune homme qui le dépassait de bien dix centimètres. André n'en restait pas moins impressionnant et Cale n'avait clairement pas envie d'avoir de problème avec lui.
Sur le terrain d'entraînement, les futurs chevaliers avaient commencé leur entraînement comme tous les matins. Les épées en bois s'entrechoquaient, les batailles étant ponctuées de cris de rage ou de victoire. Quelques applaudissements discrets se faisaient entendre de temps à autre.
-Une équipe part très bientôt en mission à Breakon, informa André. On va avoir besoin de quelques mains en plus par ici. Tu as sûrement déjà nettoyé un box.
Il mit une pelle dans la main de Cale et l'entraîna à l'intérieur des écuries. Une forte odeur monta au nez de Cale qui se retint de faire une grimace.
-En fait, non, avoua-t-il à André qui lui pointait un box vide du doigt.
Ce dernier baissa les bras, arqua un sourcil et changea son poids de jambes en posant sa main libre sur sa hanche, il détailla Cale, surpris et intrigués.
-Ah non ? Et tu ne sais pas te battre, se rappela-t-il. Vous faites quoi exactement alors, dans l'Autre Monde ?
Cale haussa les épaules, cherchant une bonne réponse, s'il y en avait une.
