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-Des gobelins ? fit Willlow qui se demandait si elle devait rire, soupirer un bon coup, ou peut-être pleurer.

La créature verte du nom de Kull fit quelques pas dans sa direction. Le bruit de son armure accompagnait chacun de ses mouvements. Il renifla et observa Willow de la tête aux pieds en souriant de ses dents jaunies.

-C'est bien ça. J'ai entendu dire qu'il n'y avait aucune personne de notre espèce dans l'Autre Monde, j'imagine que vous réalisez l'honneur que représente le fait d'en rencontrer le chef.

-Peut-être dans d'autres conditions, lança Cale.

-Ah ! Oui, je me dois de m'excuser pour toute cette mise en scène, elle est malheureusement nécessaire. Voyez-vous, je ne serais évidemment pas allé vous chercher au château, alors en vous isolant seuls, de votre plein gré en plein milieu de la forêt et sans protection vous nous avez offert une occasion en or qu'on ne pouvait pas laisser passer. Mais pour me faire pardonner je vous promets de vous inviter à l'un de mes banquets, lorsque j'aurais retrouvé ma place sur le trône.

Tous les gobelins autour d'eux acclamèrent de joie, tapant des mains et levant leurs armes en l'air en ovationnant leur chef. Un « vive le roi Kull » se fit entendre du fond de la pièce alors que le concerné, du haut de sa cagette en bois, conviait ses semblables au silence avec un sourire suffisant.

Willow en profita pour observer la pièce autour d'eux. Elle était grande, du moins elle était de taille normale pour des humains moyens. En pierres et sans ouvertures, elle était éclairée seulement à la lumière des nombreuses bougies et torches dispersées un peu partout. Des dessins vieillis par le temps apparaissaient sur les murs et le meublier ridiculement petit était à peine visible sous la masse de gobelins, qui était grimpés là où ils le pouvaient pour ne rien manquer du spectacle.

-Votre place sur le trône ? Demanda Cale dans un soupire d'exaspération. 

Bien qu'ils étaient dos à dos, Willow pouvait l'imaginer arquer un sourcil.

-Le trône du royaume d'Azkadel bien sûr. Tout le monde sait que mon père aurait dû s'y asseoir après le déclin de la reine Isabelle. Je compte donc bien récupéré ce qui me revient de droit en me servant de vous.

-Et comment ?

-En se servant de nous comme moyen de pression, intervint la jeune fille.

Cale voulu se retourner vers sa camarade mais ses liens l'en empêchèrent. Kull pointa sa petite épée vers Willow en souriant.

-Exactement. Votre vie sauve en échange du trône. L'échange me paraît raisonnable. Notre très chère reine choisira la vie de sa fille et les gobelins auront enfin la place qu'ils méritent.

-Je ne suis pas familier avec les règles d'ici, mais s'en prendre à la royauté ce n'est pas interdit ? tenta-Cale.

-Ce n'est pas un problème, puisque je suis la royauté. Et bientôt tout le continent sera au courant. En attendant, je vais de ce pas envoyer un courrier à votre mère.

Un gobelin grimpa sur les jambes de Willow avec un couteau à la main. Elle essaya de s'en débarrasser d'un coup de genoux sans succès. Il se maintaint en'accrochant à ses vêtement de ses petites doigs verts et pottelés au bout dequels se trouvaient de petits ongles crochus, lui prit une mèche de cheveux et la lui coupa avant de repartir pendant que Kull concluait son discours.

-En attendant l'échange j'espère que vous passerez un bon séjour parmi nous.

Il claqua des doigts après avoir rangé son épée et un groupe de gobelins, comme un seul homme, l'aidèrent à descendre de son podium non sans mal, puis tous s'éclipsèrent par la seule sortie de la pièce, qui, de ce que Willow pouvait aperçcevoir, donnait sur une galerie.

Les Chroniques d'AzkadelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant