Les enfants de Gotham -Tome 2 : l'enquête-

Les enfants de Gotham 2 - Prologue

Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=Wnqbb3iyLRo

<<-Vous avez vu ça? S'époumone la rouquine en balançant sur la table le journal du jour.>>

Tous se penche sur l'amas de vieux papier trempé et froissé, surement récupéré à un mioche sur le chemin près des égouts. En première page, une photo d'eux réunis, un peu floue, prise alors qu'ils se bâtaient. Un jeune de la fête avait du prendre la photo avec son portable, et l'avait vendue aux médias locaux. En gros titre : "La Relève : Gotham est sauvée!" . 

<<-La relève? Ça me plait bien, assure Lylle, les pieds croisés sur la table.>>

La mine enragée, la jeune fille à la chevelure de feu fond sur lui, buttant violemment contre ses jambes pour les repousser de la table qu'elle venait de nettoyer, avant de s'asseoir sur la chaise à coté de lui. 

<<-Le problème est qu'on a pas fait gaffe! On aurait du être plus discret! Et s'ils apprenaient nos identités? On fait comment?

     -Calmes-toi, la rassure Lucy. C'est normal, on savait que ça arriverait. Maintenant, il faut juste qu'on fasse attention.>> 

Priscilla esquisse un demi-sourire, à moitié convaincue seulement. Quand soudain, le cellulaire dans la poche de jean de la blonde vibre. Lorsqu'elle s'y intéresse, elle y découvre un message d'Edward. "Il faudrait songer à rentrer". Il est vrai qu'elle avait passé toute la journée au Bad Joke, avec ses amis, et qu'il se faisait tard. Dans deux heures, ce serait un autre jour. rapidement, elle pianote une réponse disant qu'elle partait. Elle relève la tête vers son ami, qui, comme s'il suffisait d'une connexion entre ses prunelles émeraudes, et les siennes charbonneuses, hoche d'un signe de tête. Elle se relève alors, imitée par Damian, et tout deux s'excusent au près de leurs amis. 

<<-On va devoir rentrer.

     -Nous aussi d'ailleurs, s'exclame Karen.>>

Amusés, ils sourient, avant de s'adresser des signes d'au revoir, et de s'éclipser. Passant sur leurs épaules leurs manteaux, ils s'extirpent de l'établissement. 

Alors que l'horrible froid du début de janvier s'abat cruellement sur eux, ils se précipitent vers la belle voiture noire garée devant l'ancien bar, et s'engouffrent dans l'habitacle, se réfugiant au chaud. Tout en allumant le moteur, il active la radio qui laisse résonner désormais dans toute la voiture une musique entrainante au basses prononcées. Et alors le bolide déboule dans l'allée, en route vers le Diamond District. 

Doucement, et alors que la route était calme, bien que la pluie venait de s'abattre sur le bolide, Damian glisse sa main sur la cuisse de sa jeune compagne. D'un geste affectueux, le regard rivé sur le chemin, il trace des cercles de son pouce sur son jean. Cette dernière apprécie grandement ce geste, s'enfonçant dans son siège, les yeux clos. 

<<-C'est étrange tout de même.>>

Interloqué, il la questionne d'un bruit de bouche, tournant légèrement la tête vers elle. 

<<-Je veux dire, avec la pathologie de Zsasz, je comprend pas pourquoi il commettrait ces meurtres. Sa n'a pas de sens. 

    -Il est sous les services de Falcone, je te rappelle. 

    -Là non plus, sa colle pas! Il a déjà la moitié de Gotham à ces pieds, ça lui servirait à quoi? 

    -Ecraser Cobblepot?

    -Non, c'est pas dans ses habitudes. Il s'en prendrais au Pingouin en personne. >>

Désespérée, elle s'enfonce encore plus dans le cuir du siège, croisant les bras sur sa poitrine, l'air boudeuse. 

<<-Ce n'est pas logique, elle rechigne, agacée.>>

A ce moment, la voiture s'arrête devant le Penthouse d'un blanc parfait, dans lequel réside Lucy depuis ses dix ans. Et en grand gentleman, comme il l'a toujours été, il sort le premier, pour ouvrir à Lucy, et l'accompagne jusque le pas de la porte. Et alors qu'elle actionne la poignée, il s'apprête à repartir. Mais au dernier moment, elle le retient par la main. Il se tourne vers elle, le sourire aux lèvres. 

<<-Va te reposer, elle le gronde, l'air mesquin. La Relève aura encore besoin du Chevalier Noir.>>

Et sur ces mots, elle l'agrippe violemment au collet, de son poing, et plaque brutalement ses lèvres sur les siennes. Après une danse folle de leurs langues assidues et expertes désormais des faiblesses de l'autre, elle rompt le rapport au moment propice, où son compagnon est fou et pantelant, avant de disparaitre derrière les portes de sa maison. 

Et lui, les joues en feu, il ne peut réprimer un sourire, restant planté face au chambranle de la porte comme un idiot. 

Le fou, au crâne zébré, était face à la vitre, dans la pièce déjà sombre, à observer la pluie s'abattre lentement. Les bras croisé sur le poitrail, il attend calmement les ordres. 

<<-Retrouves-les. Et élimines-les au plus vite.>>

A cette demande, il esquisse un sourire carnassier, avant de s'exécuter.