Les enfants de Gotham -Tome 2 : l'enquête-

CHAPITRE 1

Chapitre 1

Ils étaient alignés contre le bureau, les bras croisés. L'ambiance de la salle en aurait fait fuir plus d'un, mais à force, leurs allées et venues les avaient habitués, et ce n'est pas une ambiance lugubre qui les ferait détaler comme des lapins. La forte carrure du justicier, pour une fois habillé autrement que dans un costard ou son costume, s'imposa face à eux, nettoyant sans relâche avec un vieux chiffon une plaque d'armure.

<<-Donc, c'est Zsasz qui a attaqué ce soir là?>>

Tous acquiesce, unanime.

<<-C'est insensé, répète Lucy, soucieuse. Pourquoi est-ce que Falcone s'en prendrait à ces enfants alors qu'il a déjà plus de la moitié de Gotham à ses pieds?

-Peut-être parce que c'est juste Zsasz qui assouvie ses pulsions meurtrières, propose Lylle.

-Impossible, rétorque automatiquement Bruce, il s'est rangé chez Falcone et Mario tient son chien en laisse, il ne tolèrerait pas de tels écarts.>>

Ils réfléchissent alors, silencieux, à chaque possibilités.

<<-Que savons-nous de Mario, questionne Priscilla.>>

Et, d'instinct, Damian répond :

<<-Il a l'air pour le moins réglo' et honnête, en dehors de ses "affaires". Mais, la fois où on lui a rendu visite...

-Vous lui avez rendu visite, coupe Bruce, étonné et enragé.>>

mais personne ne répond, offrant un silence affirmatif. Contenant a colère, et se rappelant maintes et maintes fois que ce ne sont plus des enfants, il se pince l'arrête du nez, attentif à la suite.

<<-Il avait l'air de cacher quelque chose, poursuit le jeune millionnaire. Dès que j'ai entamé le sujet des meurtres, il semblait...soucieux. Et fermé, sur la question.

-'Y a anguille sous roche, ajoute la blonde.>>

Quand soudain, les jumeaux sourient, comme une illumination.

<<-On le fait chanter, ils proposent à l'unisson, comme une évidence.

-Je pense que vous avez raison, avoue Bruce. C'est la solution la plus plausible.>>

Flattés, les deux sourient de toutes leurs dents.

L'horrible sonnerie résonnait désormais à tout rompre dans les couloirs. Et très vites, ces derniers fourmillèrent d'élèves. Ils se précipitaient tous dans un brouhaha terrible vers leurs salles de classes, sac à dos sur l'épaule, riant démesurément.

Damian et Lucy entraient dans leur salle de physique, l'un collé à l'autre. Tous les deux se posèrent à la même paillasse. La salle avait des airs de laboratoire, tout d'un blanc lactescent et parfait, qui aurait pu vite monter à la tête, si les élèves n'étaient pas là pour apporter de la couleur.

<<-Alors?

-Je propose qu'on aille le plus tôt possible chez Falcone lui en toucher deux mots, répond Damian.

-J'informe les autres.>>

Et aussitôt, elle sort de sa poche son portable pour pianoter un message informatif pour Priscilla, renommer "ma rouquine" dans son répertoire.

De son coté, lorsque Priscilla reçoit le message, elle est entouré des jumeaux qui se chamaillent encore. Une fois dans leur salle de français, ils s'installent, Priscilla à sa table, les Kyle sur leurs chaises devant, tournés vers la rouquine.

<<-Il à quoi, Lylle?

-Sport.

-Le pauvre, déjà qu'il est claqué avec l'entrainement, se moque Karl.>>

A ce moment, la professeure entre dans la classe, les bras chargés de livres. Elle déversent ses bouquins sur son bureau, essoufflée, avant de tirer le rideau blanc et d'allumer le vidéo-projecteur, pendant que tous les élèves se mettent à leur table. Au tableau est projeter un extrait d'un roman sur lequel travaille la classe depuis une semaine.

Quand soudain, la porte de la classe claque à la volée dans la pièce. Entre dans la salle un imposante et effrayante musculature de plus d'une tonne, et d'une taille d'environ deux mètres. Au même moment, les vitres explosent, laissant jaillir dans la classe une grande flamme vermeille. Tous se jettent au sol afin d'éviter à la pluie de verre et de feu qui s'abattait sur eux. A ce moment, un homme en combinaison thermique, le casque semblable au crâne d'un insecte, et un jet-pack dans le dos, atterrissait près des tables, un lance-flamme à deux mains.

Ailleurs, dans la salle de physique, ils suivaient normalement le cours qui venait de débuter. Quand la sonnerie incendie retentit, assourdissant tout l'établissement, ainsi que les autres bâtiments. La porte de la classe s'ouvre lentement, dévoilant sur le chambranle le fou à la peau zébrée, une arme lourde à rafale en bout de bras, et le sourire sur les lèvres.

<<-Allez, cachez-vous sous les tables! Pour une fois que ce n'est pas un exercice...>>