C'était une pièce magnifique. De nombreuses personnes étaient rassemblées, venant de tous les pays, de toutes les classes sociales. Il y avait dans cette pièce, de nombreux enfants, s'interrogeant sur la politique, cherchant à comprendre les attentats, les guerres et autres calamités de ce monde. Il y avait, dans cette pièce, une dizaine d'adultes, qui regardaient la télévision, rigolant bouche ouverte, ne pouvant se retenir, devant l'hilarité et la débilité enfantine du programme. Il se trouvait, dans un coin, une jolie petite fille, jouant avec les camions de pompiers et s'amusant avec les outils de bricolage en plastique. Il se trouvait, dans le coin juste à côté, un petit garçon aux jolis yeux bleus, dialoguant longuement avec une petite poupée rousse, et préparant méticuleusement le thé pour celle ci. Il dormait, au centre de la pièce, un vieux sans abris, préférant se faire appeler vagabond, plus poétique d'après lui. Un vieux vagabond, au visage usé par le temps mais au sourire toujours aussi éclatant. Cette pièce était belle. Tant de mixité, tant de préjugés abolis dans un unique endroit me donnait des frissons. Il ne manquait qu'une seule chose. Indispensable d'après certains. La réalité. Et cela venait de temps en temps à créer un vide, misérable moment de flottement pendant lequel chacun repensait à ses actes, jugés inadaptés en fonction de ce qu'il fut. Puis tout redevenait normal. Les adultes se remettaient à rire, les enfants à débattre et réfléchir, les garçons à jouer à la poupée, les filles à s'essayer au bricolage, les vagabonds à dormir sereinement. Et la véritable vie, celle qui faisait du bien au monde, reprenait son cours, comblant le vide par la beauté des âmes présentes.
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Les mots perdus
PoesíaQuelques textes qui traînent au détour d'une note ou dans une boulette de papier. Des mots en bordel et des idées qui pourraient (ne jamais) servir.