Chapitre 7

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Plus personnes ne parlaient depuis maintenant un certain temps. Tous tenaient fermement leurs armes, le cœur battant, prêts à bondir sur l'étrange bête qui rodait autour de leur camp. Les bruits de pas se rapprochaient lentement. Les grognements s'accentuaient. De grands yeux rouges étaient parfois perceptibles derrière les buissons qui bougeait. Puis tout s'arrêta. Les Enfants Perdus attendait un signal, un ordre. Mais Peter restait silencieux. D'abord les oiseaux, ensuite cette créature... Il se questionnait, réfléchissait. L'île avait visiblement bien changée. Que c'était-il donc passé ? Cette question tournait en boucle dans son esprit, et toutes les réponses qu'il tentait de trouver ne lui convenait pas. Toutes, annonçaient hélas un terrible danger.

Alors qu'ils ne s'y attendaient pas, la mystérieuse bête sortie calmement de la pénombre. Il s'agissait d'un félin à la fourrure noire. Seulement, il était tellement maigre que ses os étaient facilement perceptibles sous sa peaux. Ses côtes, se dessinaient parfaitement, ainsi que sa colonne vertébrale. Il ouvrait grand la gueule, d'immenses crocs blancs et tranchants comme des couteaux se présentant aux Enfants Perdus. Ses griffes étaient recouvertes de sang sec, ce que ne manqua pas de remarquer Peter :

"Qu'est que vous attendez ? Attrapez le moi. Et je le veux VIVANT, précise-t-il avant que les adolescents ne passent à l'action.

Ils jetèrent un immense filet fait de liane sur la pauvre bête qui tentait tant bien que mal de le déchirer. Le félin donnait des coups de griffes dans les airs, à l'aveuglette, touchant parfois un enfant qui s'était approché un peu trop près. Malgré les ordres de Peter, l'animal reçus plusieurs coups. Certains n'avaient pas hésités à dégainer leurs couteaux pour le blesser, et le rendre ainsi encore plus faible qu'il ne l'était déjà. Chaque gouttes de sang qui tombaient au sol rendaient le sourire mauvais de Peter plus grand qu'il ne l'était déjà. Lorsque l'animal, admettant sa défaite, arrêta de se débattre, il ordonna :

- Allez réveiller les petits. N'oubliez pas notre invitée. J'ai... Un cadeau de bienvenue pour notre chère Jones.

Surpris, un groupe montèrent alors prévenir les plus jeunes que tout était bon, ne cherchant pas vraiment à comprendre. Tristan, qui n'avait pas participé à la capture de la bête, les accompagnait. L'idée de faire du mal pour le plaisir à un être vivant qui n'avait pas fait preuve d'agressivité le répugnait. Evidemment, il savait que ça lui coûterait une sanction ainsi que des moqueries de la part de ses camarades. Mais ce qui l'inquiétait surtout, c'était la réaction de la jeune fille. Peut-être n'allait-elle rien dire, qu'elle se contenterait de regarder la scène sans un mot, mais il en doutait. Lorsqu'ils arrivèrent à la cabane, ils ouvrirent la porte et virent avec stupeur que les enfants ne dormaient pas, contrairement à se qu'ils pensaient tous.

Tous avaient enfilés des costumes d'Indiens et s'étaient maquillés, faisant semblant à se tirer dessus avec des arcs et des flèches invisibles. Deux clans se partageaient la pièce : celui du côté gauche ayant pour drapeaux un slip blanc, et celui de droite un vieux doudou délavé. Même Aerin s'était laissée prendre par le jeu. Elle avait autorisé Jean à lui dessiner grâce à de la poudre rouge, deux bandes sur chaque joue. Sa tête était ornée de plumes rouges, jaunes et oranges.

- On vous aura, clan des Doudous-moisis ! Criait Jean.

- Même pas dans vos rêves, clan des Slips-à-l'envers ! Répondait un de ses amis.

Tristan ne pût s'empêcher de rire en voyant Aerin qui, touchée par une flèche, simulait sa mort. Puis, il se reprit et appela à l'ordre, prévenant tout le monde que Peter les autorisaient à descendre. Les petits indiens poussèrent un cris de joie avant de partir en courant, sans pour autant arrêter le jeu. Aerin se leva, un petit sourire sur le visage et les suivit.

Peter Pan - Le prix à payer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant