Chapitre 13

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  Elle ne dormait plus. Ne mangeait plus. Ne s'arrêtait plus. Telle un automate, elle marchait, analysait, marchait de nouveau, pestait, pleurait, criait, frappait son bureau, puis recommençait. La pièce était sans dessus dessous. Le panneau d'affichage se noyait sous les images et les postites, qui étaient tous reliés par un Labyrinthe de fil en laine rouge, alors que le bureau lui étouffait et s'écrasait et agonisait sous la montagne de dossier qui le recouvrait. Dans la petite cellule, le lit destiné aux prisonniers servait essentiellement de " fourre-tout " à la jeune mère. Des vêtements, des chaussures, une brossé à dent, une peluche, une serviette de bain encore trempée... C'était le chaos, l'anarchie totale. Le bureau de shérif, n'était plus le bureau du shérif. Et pourtant, c'était un clarifiant bordel : sans lui, Emma perdait tout ses repères.

  On la lui avait prise. Enlevée, kidnappée. Son petit ange aux cheveux de jais et aux yeux semblables à deux petits diamants bleus. Sa petite fille.

  Elle s'arrêta un instant devant la fenêtre, le regard vide de toute émotion. Elle regardait la pluie s'abattre contre la vitre, et écoutait le grognement de l'orage retentir au dessus de la ville de Storybrooke. Lentement, sa vue commença à se brouiller, et des larmes à couler. Elle imaginait à quelle point elle devait avoir peur, là-bas, dans cette jungle hostile au milieu des sauvages et des Enfants Perdus. Elle imaginait sa fille, dans une cage faite de bois, attendre désespérément que ses parents viennent la chercher. Alors elle cherchait, cherchait, consacrait tout son temps à cela ! Mais que faire ? Ils n'avaient plus de bateaux, et plus de haricots magiques depuis des années. Sa tristesse se changea en colère. Contre elle même, contre tous.

  Contre Pan.

  Sa haine envers lui ne cessait d'augmenter. Chaque jours, chaque heures, chaques minutes et chaque petites secondes. Il devait prendre un malin plaisir à la voir se torturer l'esprit. Rien que le fait de l'imaginer toucher à un seul cheveux de sa fille, la mettait dans une rage incontrôlable :

" Très chère, vous devriez apprendre à contrôler vos émotions.

  Elle ne prit pas la peine de se tourner vers lui. Pourquoi faire ? Elle ne le connaissait que trop bien. Et savoir que le sang de celui qui lui avait prit sa fille coulait dans ses veines attisait sa colère.

- Sortez. Je ne veux voir personne. Et encore moins vous.

- Oh, je suis vraiment blessé... Tant pis. Je me rendrais au Pays Imaginaire sans vous dans ce cas... Dit-il en se dirigeant vers la porte... Qui se claqua violemment sous son nez.

- Ah. J'ai enfin votre attention.

  Emma se tourna vers lui, le regard aussi noir et brûlant que les flammes de l'Enfer.

- Parlez. "


***

- C'est une blague n'est-ce pas ?

- Je te vois bien avec un soutien-gorge coquillage...

- C'est de la folie.

- Tu préfères resté là à ne rien faire ?

- Tu sais très bien que je ne lui fais pas confiance.

- Et bien il va falloir serrer les dents, parce que moi j'y vais.

- Qui te dit qu'il ne nous tend pas un piège ? Il s'agit de son fils !

- Et aussi de la vie de notre fille !

- Foncer tête baissée ne nous mènera à rien.

- Et boire des litres et des litres de Rum, tu crois que ça va faire revenir Aerin ?! Kilian, dit la jeune fille en soupirant. Il est temps d'agir. Chaque petit moment qu'elle passe là-bas la met encore plus en danger...

Peter Pan - Le prix à payer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant