TROISIÈME

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CE N'EST UN MENSONGE POUR PERSONNE, si j'étais devenu ce que je suis aujourd'hui c'est parce que quelqu'un m'a aidé

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CE N'EST UN MENSONGE POUR PERSONNE, si j'étais devenu ce que je suis aujourd'hui c'est parce que quelqu'un m'a aidé. Je n'étais pas assez fort mentalement pour m'aider tout seul, je préférais ne pas penser à ma situation dans le but de ne pas aggraver ma perception sur mon corps.

Mais j'aurais dû penser à moi sans que personne n'ait à le faire.

C'était donc chez Louis que j'avais rencontré mon héros ou plutôt, mon héroïne, non pas parce qu'elle était le personnage principal de ma propre vie mais parce qu'elle m'a sauvé et quand on fait une bonne action, on est un héros.

— Byulyi, je t'ai pas invité pour que tu nous ramènes ton grand frère, déclara Louis.
— Ferme ta gueule, c'est mon petit frère, corrigea-t-elle. Et t'es mal placé pour me reprocher quoi que ce soit, tu me dois du fric.

Louis faisait ma taille mais son orgueil lui faisait croire qu'il se trouvait au-dessus de moi par le biais d'une échelle imaginaire. Il était brun avec des yeux aussi bleus que les profondeurs de l'océan, j'ai toujours eu l'impression que chacun avait une particularité sauf moi, être brun aux yeux marrons était la combinaison génétique la plus courante au monde. Si on oubliait mon surpoids, j'étais considéré comme "Monsieur Tout Le Monde".

Il ignora la remarque saignante de mon aînée et partit se réfugier dans la cuisine, j'avais toujours eu de mauvais rapport avec les autres et particulièrement avec les garçons. Les filles me trouvaient inoffensif quand bien même que j'étais la seule personne du sexe opposé dont elles n'avaient pas peur de s'approcher. Tandis que les mecs... j'étais légèrement considéré comme une tapette: j'avais peur de tout et de rien puis j'avais des goûts qu'ils qualifieraient de "féminin".

Seulement, les choses n'ont pas de sexe. Il n'y a aucune activité où il est étiqueté "POUR LES FILLES" et une autre "POUR LES GARÇONS", bon OK, je parle comme un "vrai" L mais en même temps, les livres ça ouvrent l'esprit donc c'est pour ça qu'on a des spécimens dans nos classes ce qui est introuvable dans les autres filières. On a nos clichés bien à nous (quand j'y repense, j'ai l'impression d'avoir fait parti d'une secte).

— Je vais chercher des trucs à manger, fit la fille aux dreads à ma sœur.
— Ça m'étonnerait que Louis ait fait les courses, rétorqua-t-elle.
— Bon, qui vient avec moi chercher de la bouffe ? Proposa le grand bouclé.

Ah, maintenant que j'y pense, il y avait toujours cette supérette en ville que Maïa et moi adorions fréquenter, le magasin était ouvert jusqu'à pas d'heures et je crois que c'est le truc qui me manque le plus dans mon adolescence.

Le garçon aux bouclettes bordeaux était nommé Carson et la fille aux dreads se surnommait "M-LO", je ne me souviens même plus de son vrai prénom mais elle était gentille, c'était la seule qui ne me choquait pas contrairement à ma sœur et Louis qui avaient une façon de se parler plutôt violente.

Je m'étais donc retrouver seul, je ne savais pas ce que le brun faisait mais aucun bruit n'était perceptible. J'étais plutôt mal à l'aise, je connaissais mal les amis de Byulyi et ne me sentais pas de faire comme chez moi, je suis donc resté debout. Je détaillais le peu d'objets m'entourant.

Les murs étaient ornés de magnifiques tableaux bien qu'abstrait, des peintures, des mosaïques, de la calligraphie Arabe, chinoise ou thaïlandaise, je ne sais toujours pas s'il s'agit d'un mythe mais on dit qu'un lieu reflète son propriétaire donc je suppose que Louis était une personne qui aimait voyager et... qui aimait énormément les femmes.

Ah oui, les femmes parce que, plus tard dans la soirée, j'avais découvert plusieurs magasines pornographiques féminins et aussi, qu'il peignait des corps de femmes, grosses cuisses et petits seins, apparemment, c'est comme ça qu'il les aimait.

— T'as peur que le canapé te mange ? Ria une personne derrière moi.

Je suppose que dans toute histoire se trouve un topos, bien que rencontrer une fille durant une soirée était loin d'être atypique, c'était comme ça que j'avais rencontré Maïa.

— N...Non, bégayai-je.

OK d'accord, j'avais carrément fait mauvaise impression.

Je m'étais précipitamment assis sur une chaise mais celle-ci glissa et mon fessier s'écrasa lourdement contre le carrelage froid, Maïa avait explosé de rire, je pense qu'elle croyait que j'avais fait exprès, que c'était une sorte de gag et que j'étais un petit rigolo.

C'est sûrement dans l'optique que je la rende heureuse qu'elle était venue m'aider à me relever, dans tous les sens du terme.

— Moi c'est Maïa, je savais pas que t'étais un pote à Louis, je t'ai jamais vu à la fac !
— M...Mais j...je suis pas un p...pote à Louis.

J'ai honte quand j'y repense, mon problème d'élocution était tellement élevé, je n'avais pas pour habitude de dialoguer avec beaucoup de personnes donc le fait qu'on me regardait quand je parlais me rendait mal à l'aise.

— Hein ? T'es un cambrioleur alors ?!
— N...non ! M'écriais-je en agitant les bras. Byulyi, corrigeais-je, je suis son frère !
— Je vois ! Vu comment t'étais nerveux, je pensais que t'avais un truc à te reprocher.

Tout le monde est beau lorsqu'il sourit, c'est la seule chose qui va à n'importe qui mais sur Maïa, c'était magnifique. On avait la même couleur de peau, elle était aussi foncée que moi mais c'était notre seul point commun, Maïa était grande avec un corps sculpté par l'athlétisme, le mien était juste rempli par la malbouffe.

On s'était simplement assis sur la moquette, je n'avais rien dit de l'heure. Mes hochements de tête lui assuraient seulement que je l'écoutais mais je ne m'étais pas opposé, n'avait pas rétorqué ni affirmé, j'avalais tout ce qu'elle me disait. De temps à autre, mes yeux détaillaient son visage grimaçant et souriant, elle avait les mimiques faciales les plus drôles au monde.

— T'es pas très bavard, tu m'as seulement dit ton nom, remarqua-t-elle.
— Je préfère t'écouter, assurais-je en souriant.

Gros mytho, j'avais surtout honte de parler.

— Moi aussi, j'aimerais bien t'écouter !

Elle s'était mise face à moi et avait légèrement rapproché sa tête de la mienne afin d'ancrer son regard noisette dans mes yeux ternes.

— Alors Minseok, qu'est-ce qu'il se passe là-dedans ? Demanda-t-elle en "toquant" sur mon crâne.
— Pas grand chose.

Je répondais par les phrases les plus courtes possible afin de limiter mes bredouillements, peut-être que si je ne bégayais pas et que j'avais pu normalement dialoguer avec elle, rien ne se serait passé de cette manière.

— Tu es tellement perturbant !
— Comment ça ?

Ah oui, Maïa parlait très très fort dans la vraie vie, c'est limite si elle ne criait pas lorsqu'elle m'adressait la parole. Ça témoignait d'un brin de folie sans pour autant dévoiler que cette nana était complètement tarée.

— Bien d'habitude, les gens adorent raconter leur vie pour qu'on leur prête attention mais toi, j'ai l'impression que t'es une coquille vide, expliqua-t-elle.

Il y avait réellement des gens qui se dévoilaient aussi facilement ? Je veux dire, Maïa n'était pas une psy, elle avait essayé de m'aider du mieux qu'elle le pouvait mais parce que c'était moi. Je doute que l'histoire de Untel l'aurait préoccupée.

Puis après, Byulyi avait fini par se disputer avec Louis, j'étais partie avec elle et plus rien, je ne me rappelle de rien d'autre avec Maïa durant la soirée. J'étais retourné au lycée, à la dure réalité.

HYPERPHAGIE ! +06/02/17.

hyperphagie ! minseokOù les histoires vivent. Découvrez maintenant