Le Gendre Idéal

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1. Choc / Déni

En cet heureux jour de mai, Drago Malefoy et Ronald Weasley ignoraient encore qu'ils se dirigeaient vers la même destination. Tous deux suivaient leurs chemins séparés, en compagnie de leurs épouses respectives, jusqu'à ce que, fatalement, le destin ne les amène à se retrouver sur le perron du 32A Upton Lane, Newham, Londres. L'espace d'une seconde absurde, les deux hommes se dévisagèrent, incrédules, incapables de réaliser la présence de l'autre.

- Malefoy ?! s'exclama Weasley.

- Weasley ?! s'exclama Malefoy.

Leurs épouses, elles, se saluèrent avec une complicité qui aurait dû mettre la puce à l'oreille de leurs époux. Mais tous deux étaient bien trop absorbés par leur propre surprise pour le remarquer :

- Mais qu'est-ce que tu fous là ? s'écrièrent-ils en chœur.

Drago fut le premier à se reprendre :

- Mon fils nous a invités à prendre le thé, déclara-t-il, très digne, en lissant la jaquette de son complet noir Armani. Il doit nous présenter son petit ami aujourd'hui.

Ron écarquilla les yeux, interloqué :

- Ça par exemple ! s'écria-t-il. Notre fils aussi nous a invités à prendre le thé ! Et pour rencontrer son petit ami ! Ton fils aussi vit à Upton Lane ?

Drago fut le premier des deux à comprendre. Le premier des deux à réaliser cette idée toute simple, ridicule, et à la nier en bloc :

- Non... Non, dites-moi que ce n'est pas possible.

Comme à son habitude, Ron, lui, fut un peu plus long à la détente. Mais l'air décomposé de Malefoy le mit sur la voie :

- Non, ne me dis pas que...

A cet instant, la porte du 32A Upton Lane s'ouvrit sur un Hugo Weasley tout sourire. Avec à ses côtés, une main enserrant joyeusement sa taille, Scorpius Hypérion Malefoy.

2. Colère

Assis dans le minuscule appartement d'Upton Lane, Drago Malefoy s'efforçait de rentrer ses jambes dans le vide. La table de camping déployée pour l'occasion était bien trop petite pour un homme de sa stature, et il était hors de question que ses chaussures Méphisto s'approchent à moins de dix centimètres de Ronald Weasley.

Ron, quant à lui, fixait sa tasse de thé comme s'il espérait s'y noyer. Depuis qu'il était entré – environ dix minutes plus tôt – il n'avait cessé d'ajouter du sucre au liquide, à tel point qu'une petite pile de mélasse commençait à affleurer à la surface. Assise à côté de lui, Hermione tentait vainement de lui faire lâcher la pince à sucre :

- Chéri, articulait-elle en forçant sur son poing contracté. Il faut te détendre maintenant.

Astoria, elle, guettait les réactions de son mari avec une nervosité non dissimulée. Seuls Hugo et Scorpius, souriants et décontractés, agissaient comme si de rien n'était. Ils allaient et venaient dans la cuisine avec l'aisance d'un couple habitué à vivre ensemble. L'un après l'autre, ils déposaient théière et petits fours, serviettes et napperons. Effaré, Drago vit son fils profiter d'un moment d'inattention pour déposer un baiser rapide sur les lèvres d'Hugo Weasley. Quelque chose se brisa dans la pièce. C'était la tasse de Drago.

- Chéri ! s'exclama Astoria.

- Ne t'en fais pas belle-maman, je vais arranger ça, se précipita aussitôt Hugo, armé d'une balayette.

Recueil d'OS (supposément) drôlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant