Innocence -TomeII-

Chapitre cinq

Sans le vouloir, sans le contrôler, une larme s'échappait de mes yeux pour s'écouler dangereusement sur ma joue rougie. Il est là. Qu'est-ce qu'il fait ici? Il ne m'a pas assez fait souffrir comme ça? Je détourne mon regard du siens et je laisse mes yeux se reposer en regardant le carrelage froid de la pièce. Je ne dois pas rester ici, je ne dois pas rester près de lui, encore une seule minute. Le douloureux souvenir de mon bonheur partagé à ses côté vint me perturber. Non pas maintenant. Nate est là pour moi et je ne dois pas le laisser tomber pour un homme qui ne sait pas la définition du respect. Et moi qui pensais ne plus jamais le revoir. Je tombe de bien haut. Il faut que je parte mais mes jambes sont paralysées. Je n'arrive pas à faire un geste. Tout ce que je peux faire à présent, c'est respirer doucement mais surement. Personne ne parle ou n'ose parler. La tension est palpable dans la chambre mais je me décide enfin à reprendre contrôle de mon corps et de me lever du lit. J'attrape mon sac à main et je me penche pour embrasser Ethan en lui soufflant un léger "Je t'aime" avant de sortir de la pièce sans me retourner. Malheureusement Elijah n'est pas d'accord avec le fait de ne pas se parler alors il décidait de me suivre et de me rattraper dans ma marche rapide dans les longs couloirs presque vides. Je secoue la tête ne voulant pas me confronter à lui. Mais j'ai bien peur de le devoir.

-Tu ne pouvais pas rester loin de moi? Me laisse refaire ma vie? Non c'est bien trop difficile pour toi! Criais-je en me tournant vers lui, la colère prenant le dessus de tout. Merde, mais qu'est-ce que tu fous ici?

Il ne tarda pas à me répondre en me regardant dans les yeux.

-Anna, je suis tellement désolé. C'était un gros mal entendu. Je n'avais pas l'intention de te tromper ni de te faire du mal. Crois-moi c'est la dernière des choses que je souhaites pour toi. Dit-il, une once de culpabilité rongeant sa voix, toujours en tenant mon bras que je retirais rapidement avant de le regarder avec tout le dégoût que je peux avoir envers une personne.

-Comment oses-tu m'appeler comme ça. Tu as perdu toute confiance et tout respect que j'avais envers toi. Et moi qui pensais que tu m'aimais.

Cette horrible douleur refit surface et je baissais les yeux pour ne pas montrer les larmes voulant de nouveaux couler. Mon corps est bien trop fragile. Je n'ai plus besoin de ça. Tout est silencieux jusqu'à ce qu'il prit la parole brisant le calme qui s'était installé.

-Je suis ici à la demande d'Ethan. Il m'a appelé pensant que nous entions toujours ensembles et voulant me remercier. J'emménage à Seattle pour de bon, seul. Alors si un jour tu as besoin de parler, malgré ce que j'ai bien pus te faire, je serais là. Je n'ai pas jouer de toi, je t'ai vraiment aimé Annabella. Toi et toi seule.

Je secoue la tête ne pouvant pas l'entendre plus.

-Non, je suis désolée Elijah. Je ne veux pas t'entendre me mentir, encore une fois. C'est beaucoup trop douloureux. J'ai refais ma vie, loin de toi et je veux être heureuse. Alors pars, s'il te plait. Fais une chose pour mon bien.

Il plonge ses yeux légèrement vitreux dans les miens puis il les porta derrière moi. Merde mais qui es-ce que ça peut être encore? Je me retourne et mon cœur chuta de dix étages quand je vis Nate, les bras croisés, les sourcils froncés, m'attendant d'un pas décidé et surement énervé.

-Il va falloir qu'on parle Anna.

Et c'est à ce moment précis que je compris à quel point je me trouvais dans la merde.

****

Nate me tire par le bras dehors sans me laisser le temps de riposter. Sa poigne me tire la peau et ça me fait mal. J'essaie de le lui dire mais il ne cesse de me couper par ses profonds regards brutaux. Je pense qu'il est vraiment énervé mais ce n'est pas une raison pour me traîner comme ça. Une fois arrêtés je retire avec force mon bras de son emprise et je masse ma peau endolorie, les larmes me montants aux yeux. Cette colère le rend dangereux, trop dangereux. Et je n'ose pas imaginer la suite. Que vais-je lui dire? Il ne me croira jamais. Nous nous trouvons tout deux, au centre du parking presque vide, englobés dans la nuit de Seattle. Malgré le peu de lumière je peux voir son lourd regard qui en dit long, sans qu'il n'ai à ouvrir la bouche. Pendant quelques instants, aucun de nous deux ne parla. Ce silence devient trop pesant et il prit enfin la parole.