Chapitre huit

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48 heures plus tard.

Allongée sur ce sol froid et douloureux, je m'étais endormie, épuisée de cette maltraitance, malheureusement je fus réveillée par un lourd fracas. Ne sachant pas à quoi m'attendre je m'étais recroquevillée dans un coin de la pièce comme tant de fois depuis que je suis ici, et j'attendais dans un silence soudainement devenu pesant. Personne n'osait faire de bruit et je les comprenais en me tenant à carreau aussi. Ce silence fut brisé par des éclats de verre suivit par d'autres bruits que je ne saurai caractériser puis soudain, la porte de mon côté s'ouvrit laissant apparaître une folle lumière, brisant mes pupilles de douleur. Il me fallut plusieurs secondes, trop même, pour m'habituer à cette lumière. Une paire de main me souleva brusquement en me faisant toujours aussi mal, et cette personne me poussait rapidement en dehors de la pièce où je me trouvais. Où vais-je? J'essayais d'analyser le maximum d'indices pour les livrer à Nate quand j'arriverai à sortir d'ici mais cette idée tomba à l'eau quand je le vis face à moi, les sourcils froncés, accompagné d'une dizaine d'homme armés jusqu'aux dents, postés derrière lui, prêts à attaquer. Poussée par un élan d'amour, de joie ainsi que de soulagement je m'avançais vers lui mais je fus vite ramenée à la réalité quand un bras se bloquait à ma gorge m'empêchant de plus avancer ou bien même de respirer comme il faut. Je vis son visage se déformer de colère et dans un temps que je ne vis pas passer, il levait son arme sur la personne derrière moi, le menaçant de le tuer, mais en contre partie, la froideur du métal d'une arme se retrouvait sur ma tempe m'immobilisant totalement, la peur attrapant mon corps en une fraction de seconde. C'est en ce moment précis que toute assurance vous tombe aux pieds vous mettant à nu devant le monde entier, à supplier l'impardonnable alors que vous n'avez passer votre vie qu'à subir les conséquences du pardon. Vous repensez à votre famille, à vos amis, et à l'amour de votre vie. A ce qu'il deviendront quand vous ne serez plus parmi eux. Et puis viens le moment où vous pensez à cette étrange lumière blanche que vous avez tant convoité et qui vous intrigue tellement. Qu'il y a-t-il après la mort? Que ressentons-nous dans l'haut-delà, si il y en a un? pourquoi tant s'interroger quand il n'y a plus d'issue? C'est exactement ce que je me demandais quand ce flingue était méchamment appuyé sur ma tempe pour une durée indéterminée. Je cherchais désespérément les yeux de Nate mais les siens étaient trop occupés à scruter le visage de l'homme me retenant. 

Qu'elle ironie du sort, mon ancien kidnappeur devenu l'homme que j'aime regardant ainsi mon kidnappeur. Cette situation est tellement bizarre que j'ai du mal à mettre un mot dessus. 

Quand ses yeux se portèrent enfin sur moi je ne pus retenir les larmes qui menaçaient de couler depuis tant de temps. Je vis son visage devenir inquiet. J'aimerai tellement être forte pour lui, mais je ne peux pas. Cette douleur me ronge intérieurement et je ne pourrai plus jamais être forte.

-Laisse là en dehors de ça Jack. Articulait Nate, la mâchoire nettement fermée, les yeux tueurs.

Ce rire bien trop cruel à mon goût retentit dans la pièce précédent cette voix insupportable.

-Qu'es-ce que tu crois? Tu ne m'as pas donné ce que je voulais, alors je t'ai enlever ton chère amour. Je t'avais clairement avertis. Et maintenant que tu es là, tu vas pouvoir la voir mourir à tes pieds. 

 Il appuyait plus fortement le pistolet ce qui me fit légèrement crier. Mes genoux lâchèrent quand un coup de feu partit. Je tombais à terre les mains sur mes oreilles, suffoquant. Je me roulais en boule et je n'osais pas lever les yeux. Après ce vacarme le silence revint hanter mes plus sombres cauchemars. Les bras si réconfortants de Nate me soulevèrent et je m'accrochais à son cou aussi rapidement que je pus, par peur d'être séparée de lui, de nouveau. Sa barbe me chatouillant le visage, je me réconfortais à son odeur et à sa présence. 

-Je t'avais dis que je viendrai te chercher, mon amour. 

Et sur cette douceur je me laissais tomber dans ce trou noir m'attirant depuis bien trop longtemps. 

****

POINT DE VUE DE NATE.

Elle était là, allongée dans les draps, en murmurant de l'aider. Cette nuit l'a bouleversée et j'ai peur qu'elle ne s'en remette pas. Ce fils de pute lui avait faire revivre ce cauchemar que je lui avais déjà fais vivre auparavant. La culpabilité me ronge chaque jours qui passent mais son amour m'aide à mon sortir. Si seulement le miens pouvais faire de même... Je baissais la tête sur mes doigts croisés. J'aimerai la prendre dans mes bras et lui dire que tout va bien, mais ce n'est pas le cas. Elle restera à tout jamais touchée de ce qui lui arrive, à cause de moi. Si je n'étais pas entré dans sa vie, elle n'aurait jamais autant souffert et elle aurait enfin pu être heureuse. La malheureuse idée de partir, de nouveau, me vint à l'esprit mais je m'y refusais immédiatement. Elle en souffrirait encore plus et moi dans le lot. Comment pourrais-je laisser la femme que j'aime avec ma progéniture, seules? J'ai besoin d'elles dans ma vie. Je dois les rendre heureuses une fois pour toute et je vais laisser le temps à Anna de se reconstruire à mes côtés. La voir sourire me rend heureux, la voir m'aimer me rend plus attendris. J'aimerai lui montrer mon amour tel qu'il est, puissant, plus fort que tout. Mais tout ça est bien trop nouveau pour moi. Même si je l'aime depuis le début, je ne sais pas comment faire. Mais sans le savoir, elle m'apprend. Elle m'apprend à l'aimer tel quelle devrait l'être, quand elle rit, quand elle me regarde profondément, quand elle gémie mon prénom, quand elle me supplie de ne pas la laisser, quand elle murmure des mots doux dans mon oreille la nuit, quand elle m'aime tout simplement. 

Elle remuait son corps doucement et prudemment dans les draps, quand elle se mit à se débattre dans le vide. Je me levais rapidement pour me mettre à ses côtés. Quand elle sentit ma présence elle ouvrit les yeux, affolée mais elle se calma quand elle posait ses yeux sur moi. 

-Hey ma belle, qu'est-ce qu'il se passe? Murmurais-je doucement pour ne pas plus lui faire peur.

-Oh Nate. Soufflait-elle en s'accrochant au col de mon tee-shirt. Elle enfouissait sa tête dans mon cou comme tant de fois et elle huma mon odeur longuement. J'enroulais mes bras autour de son fin corps et je la berçais tranquillement. 

-Ne me laisse pas, s'il te plaît. Me supplia-t-elle comme toujours. 

-Aie confiance Anna, je ne te laisserai plus jamais, je te le promet. 

-Je t'aime. Soufflait-elle en s'agrippant plus fortement à moi. 

Je pris le temps de regarder son doux visage si beau, trop beau pour moi. Elle m'aime, et je vais tout faire pour tout lui faire oublier. 

-Je t'aime. Dis-je le plus assurément possible même si ces quelques mots semblent encore étranges à mon goût. 

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Bonjouuuuuuuuur! Eh oui dans ce chapitre on a (enfin) un point de vue de Nate. C'est vrais que ses sentiments sont difficiles à cerner mais dans son point de vue j'espère vous avoir un peu plus éclairé! J'espère aussi que ce chapitre vous aura plus! Je vous embrasse fort xx

Alexia 

Innocence -TomeII-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant