10. LA VENTE

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               Ils sont de plus en plus nombreux à bousculer sa cage. Il ne parvient plus a reprendre son équilibre et son souffle. Il n’arrive plus a se redresser. Les bruits deviennent sourds. Sa vue se brouille. Son souffles est court voir inexistant par moment. Sa vie le quitte petit à petit. Tous les trafiquants sont maintenant arrivés. Ils fixent Matt qui devient bleu. Max voyant l’état de Matt, desserre le collier et décroche la chaine maintenant Matt debout. Celui-ci s’effondre le sol de la cage. Lorsque l’air pénètre dans ses poumons, une toux rauque apparait. Il tousse, crache. Il revient progressivement à lui. Il se met a genou au centre de la cage. Il observe un à un chaque trafiquant. Il se rappelle de chaque cas. Il sait que chacun à quelque chose à lui reprocher. Il ne peut pas savoir pour les trois trafiquants qui sont tapis dans l’ombre mais s’ils sont là c’est qu’ils ont un contentieux avec lui.

                 Giuseppe prend la parole afin d’attaquer la vente. Il s’installe juste à côté de la cage et commence.

              - « Messieurs, vous avez été conviés à une vente aux enchères un peu particulière. Effectivement, c’est la première fois qu’une telle vente se produit. Le prix du début des enchères a été fixé à cinq cent mille dollars lors de nos derniers mails. La surenchère sera de cinquante mille dollars. Avez-vous bien compris ? »

              Tous les trafiquants se regardent afin d’étudier les éventuelles adversaires. Un grand oui se fait entendre lorsqu’ils répondent tous ensembles.

             - « Je déclare la première vente aux enchères de flic ouvertes. La première surenchère est à ma droite . nous en sommes déjà à sept cent mille dollars pour l’homme au chapeau au fond. »

             Les enchères s’enchainent à un rythme effrénés. Le montant de la vente augmente très vite et très rapidement. Ça en donne le tournis. Tant d’argent pour un homme, c’est hallucinant. Matt, lui, n’a pas la force de se relever. Il est toujours à genoux dans sa cage. Il n’ose pas regarder ce qu’il se passe. Il entend les chiffres augmenter très rapidement. Il est à bout de nerf et de fatigue. Son destin est malheureusement tout tracé et la ligne n’est finalement pas très longue. Il tente de se déconnecter de la réalité mais celle-ci lui revient en pleine face sans cesse. Il va mourir, il en est sûr. On ne paye pas une grosse somme pour rien.

             - « Nous avons un million six cent cinquante mille dollars pour l’homme au chapeau au fond. Quelqu’un souhaite-t-il renchérir ? »

             Tout le monde se regarde. Matt essaye d’apercevoir l’homme au chapeau mais celui-ci se trouve dans la pénombre. Il ne peut pas distinguer le visage de cet homme. Cela fait maintenant trois heures trente que tout ce beau monde cherche à se payer la tête de Matt. La réponse à la question de Matt est sur le point d’être annoncée. Quel genre d’individu est prêt à dépenser une telle somme pour avoir sa peau ?

                 - « Un million six cent cinquante mille, une fois… un million six cent cinquante mille, deux fois… un million six cent cinquante mille, trois fois. Adjugez à l’homme au chapeau dans le fond. Félicitations ! Monsieur, veuillez vous avancer vers nous ! Venez dans la lumière pour que tout le monde puisse vous voir ! »

               L’homme d’une trentaine d’années s’avance jusqu’à la cage. Il est d’une élégance digne d’une bonne famille. Matt lève les yeux vers cet homme. Il ne le connait pas mais lui à l’air de bien  le connaitre. L’homme, accompagné de deux gardes du corps s’avance vers Matt puis commence  à discuter avec Matt.

              - « Tu ne me connais pas, mais moi si ! Cela fait des mois et des mois que j’attends une opportunité comme celle-ci. Tu vas regretter de t’être trouvé sur ma route, il y a de cela  trois ans et quatre mois. J’ai beaucoup mûri. Ma vengeance y a contribué. »
                   - « Je ne sais pas qui vous êtes ! Vous devez faire erreur. Je ne vous connais ni d’Eve ni d’Adam. »
                   - « Bien sûr que si ! Tu me connais mais à l’époque, je ne trempais pas dans ce milieu. J’étais plus jeune et insouciant. Je ne pensais qu’à m’amuser. Par contre, tu as très bien connu mes parents José et Pénélope Guerrero. »

              A l’énonciation de ces deux noms, Matt devient pâle. Il connait maintenant le nom de la personne  en face de lui. Il s’agit de Ricardo Guerrero. Il avait vingt cinq ans à l’époque. Il était insouciant, ne pensait qu’à faire la fête avec ses amis. Matt avait travaillé en sous marin pour José Guerrero. Il avait obtenu sa confiance en travaillant pour lui durant quatre longs mois. Le jour de la transaction, la police avait confisqué une très grosse quantité de drogue, la plus grosse qu’il n’avait jamais réussi à récupérer en une seule fois. José s’était enfui et avait tenté de tuer Matt peu de temps après. En se défendant, celui-ci avait tiré à plusieurs reprises sur le véhicule à bord duquel José et Pénélope se trouvaient. Il avait tué José mais aussi Pénélope qui se trouvait sur le siège passager. C’est ce que l’on appelle un dommage collatéral. Matt avait mis du temps à se remettre d’une telle bavure même s’il n’avait pas été puni pour ce meurtre.

              - « Je vois à ton regard que tu te souviens de ma famille. On aura du temps tous les deux pour en discuter plus personnellement. Tu as tué mon père alors qu’il te faisait confiance. Et ma mère ? Pourquoi elle ? Elle n’avait rien à voir avec tout ça. »
               - « Ton père a cherché à me tuer, je n’ai fais que me défendre. Pour ta mère, c’est un accident. Je suis désolé. Elle n’aurait pas du être là. »
               - « Ca suffit ! Bâillonnez-le ! Je ne veux plus t’entendre te justifier. Je veux juste t’entendre me supplier lorsque je m’occuperai de toi. »

             A ces mots, deux hommes  soulève un côté de la cage faisant basculer Matt. Celui-ci vient s’écraser sur les barreaux. Il est plaqué dos contre les barreaux. Il n’a pas le temps de bouger qu’un autre homme arrive juste derrière, passe son bras droit à travers les barreaux. Il le maintient contre les barreaux en passant son bras droit au niveau de son cou. Matt est immobilisé. On lui enfile un morceau de tissus propre de force dans la bouche puis on lui applique un ruban adhésif très large pour maintenir le tout. Lorsqu’il est bâillonné, l’homme relâche son étreinte. Les deux autres lâche brutalement la cage qui ondule violemment. Matt, ne pouvant se retenir, se trouve éjecté de l’autre côté de la cage. Son épaule vient alors s’écraser sur les barreaux, lui arrachant un cri de douleur étouffé par le tissus. Des larmes roulent sur ses joues. Ricardo est heureux. Il voit dans les yeux de Matt, la peur et la douleur.

            Giuseppe et Ricardo partent ensemble pour remplir les formalités de la vente. Les autres trafiquants quittent le hangar tranquillement. Certains crachent de nouveaux sur Matt, d’autres lui disent que s’il s’en sort, il aura affaire à eux. Quand tout le monde est parti, l’argent est amené par un des hommes de mains de Ricardo.

              - « C’est un plaisir de faire des affaires avec vous, señor. Je suis riche grâce à vous. Ça rapporte plus que la drogue. Je crois que je vais monter un petit business comme celui-ci finalement. »
             - « Méfiez-vous !les personnes qui n’ont pas obtenu gain de cause pourraient avoir envie de se venger ou tout simplement de vous dénoncer. Faites-vous très petit durant quelques jours. Quant à moi, vous ne m’avez jamais vu, entendu ! Si j’apprends que vous m’avez vendu, je reviendrai pour vous. »
              - « pas de problème. Mes lèvres resteront scellées. Bonne continuation. Amusez vous avec votre nouveau jouet. »

                 Sur ces paroles, Giuseppe lui tend les clés des menottes de Matt. Ils se rendent ensuite jusqu’à la cage, en sortent Matt. Ricardo sort de sa poche un étui avec une seringue. Il la plante dans la veine de l’avant bras de Matt pendant que celui-ci est immobilisé par trois hommes. Matt lutte pour que la drogue ne pénètre pas son organisme mais c’est peine perdue. La drogue envahit son corps. Il ne lutte plus. Il s’effondre, inconscient. Ricardo lui enfile une cagoule noire l’empêchant de voir au cas où il se réveillerait sur le trajet. Mais est trainé jusqu’à un coffre de voiture. Il est jeté à l’intérieur de celui-ci comme un vulgaire sac de linge sale. La voiture démarre. Il quitte l’endroit sans s’en rendre compte. Ses collègues ne sont pas venus à son secours. Il est foutu.

message de mélanie
salut j'espère que l'histoire vous plait. n'hésitez pas a me laisser vos commentaire ou vvotre avis et surout n'oubliez pas de voté si cela vous plait.
bisous pour tout

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