19. LA PRISON

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                   Lundi après midi, la psychothérapeute est de nouveau présente. Elle entre dans la chambre de Matt.


                  - « Bonjour, Mr Banning. Etes vous prêt pour une nouvelle séance. »
                  - « Oui, allons-y. Il faut en finir avec cette torture psychologique. »
                 - « Je sais que ce n’est pas facile pour vous. Il faut vous dire que tout ce que nous faisons sera peut-être bénéfique pour votre affaire. »
                  - « Je l’espère car si je revis tout cela pour rien, je ne crois pas que je le supporterai. »
                  - « Ok, on va y aller, Mr Banning. Concentrez vous sur mes paroles, sur ma voix. Laissez vous guider. Concentrez vous sur votre respiration. Détendez vous, laissez vos muscles se relâcher. Vous pouvez fermer les yeux. Ne pensez plus à rien sauf à ma voix et visualisez bien l’endroit où vous étiez lorsque nous avons terminé notre séance la dernière fois. »
                  - « je suis dans un coffre de berline, bâillonné, pieds et mains liés. Je n’ai pas de place. Je n’ai pas assez d’air et ce bâillon m’empêche de respirer. On arrive. Je prends un coup de cross derrière la tête, je pense. Lorsque je me réveil, je suis attaché sur un fauteuil. C’est la première fois que j’en vois un comme ça. Mes chevilles, mes poignets sont fixés aux accoudoirs et aux pieds du fauteuils. Une lanière en acier rigide avec des clous à l’intérieur m’encercle le cou. Je suis branché à une machine au niveau de mes avants bras. Il veut des réponses à ses questions. Il veut savoir où se trouve l’entrepôt qui contient les drogues saisies et il lui faut le code pour entrer dans l’entrepôt. Mais je ne suis pas disposer à lui donner. Il met en route la machine. Le courant passe. Ça brule. Ça picote mais c’est supportable. Je ne craque pas. Il s’énerve. Il augmente à fond le courant. Mon cœur s’emballe, je suffoque.  Il s’arrête. Ricardo fait repartir mon cœur avec un défibrillateur. C’est douloureux. Il n’est pas content. Il me plante deux couteaux métalliques reliés avec des fils. Lorsqu’il fait passer le courant, la souffrance est multiplié par mille. (A l’évocation de ce souvenir, il se contracte. Ses mains attrapent les draps, ses muscles se tétanisent, sa mâchoire se crispe). C’est comme être assis sur une chaise électrique. Je crois que mon cœur s’est arrêté deux ou trois fois mais à chaque fois, Ricardo me réanime. Il veut vraiment ces renseignements. La douleur est insoutenable. De plus, la lanière en acier me pénètre la peau à chaque fois qu’elle est resserrée. Je peux à peine respirer. Voyant que cela ne fonctionne toujours pas, il décide de m’arracher un ongle. Ce supplice est atroce. Je ne craquerai pas. Il m’annonce que je vais finir pas craquer, il n’est pas encore prêt mais il fabrique quelque chose de spécial pour moi depuis deux ans maintenant. La vente aux enchères a précipité sa vengeance mais ce n’est pas grave. J’ai mal, j’ai la tête qui tourne. Je ne sais pas si c’est parce que je n’ai rien mangé depuis un bon bout de temps, le manque d’oxygène dans mon corps ou tout simplement ces drogues qu’ils m’administrent continuellement. J’ai beau résister, elles finissent par se répandre en moi. Elles me soulagent un peu en fait. Je suis fatigué. Je ne peux pas dormir. (Il s’agite de plus en plus, Dakota est appelée pour lui administrer un petit tranquillisant. Ses doigts sont toujours contractés sur les draps. Ses jointures sont blanches. Il se calme sans pour autant se détendre totalement). Il revient à l’attaque mais cette fois  il a changé de tactique. Il me donne le choix. Je dois choisir entre donner les deux petits renseignements ou voir mourir mon fils Billy et sa mère Cathy. Mon cœur me dit de lui donner ce qu’il veut mais ma raison refuse d’obéir. Je suis un monstre. Je suis prêt à sacrifier la vie de mon fils, la plus belle chose qui m’ai été donné. Comment puis-je faire une chose pareille. Je suis égoïste. Si je dois mourir alors ils mourront avec  moi. Je vois dans ses yeux que je le dégoûte. D’ailleurs il me le chuchote à l’oreille. (Il pleure). Il y a un homme qui vient d’entrer dans la pièce. Il lui murmure quelque chose. Ricardo a le sourire. J’ai peur. Je crois qu’ils ont ramener mon fils et mon ex-femme. Il resserre un peu plus la lanière en acier qui me perfore le cou. Il m’annonce que la drogue qu’il faisait confectionné pour moi depuis deux ans est enfin prête ? elle agit comme un sérum de vérité. Je n’ai pas peur. Je me marre. J’ai déjà résisté au sérum de vérité. Il rit. Il déclare qu’elle possède également d’autres vertus qui vont faire de moi un homme brisé, un pantin. Je n’y crois pas. On m’injecte une première dose, rien puis une seconde, une troisième. Je lutte ce qui provoque de violente douleur dans tout mon corps. Je veux mourir. Laissez- moi mourir. On continue de m’injecter cette drogue à intervalle de temps régulier et puis je ne peux plus lutter. Je le voudrais mais mes forces s’épuisent. Je me sens libérer. J’ai l’impression d’être mort à l’intérieur. Je fixe le plafond sans rien pouvoir faire d’autre. Il me pose des questions. Je réponds sans pouvoir faire autrement. Je ne sais même pas ce qu’il me demande. On me détache mais je ne bouge pas. Seul ces ordres me font réagir. Comment est ce possible. Je ne suis que l’ombre de moi-même. Il me dit de me lever. Il m’emmène dans une pièce ou il y a un lit. Je me couche. Toutes les heures, je crois, on vient m’injecter cette drogue. Je le sens, elle me brule l’intérieur. Je suis devenu docile, un vrai toutou, une marionnette dirigé par Ricardo. Je ne peux pas lutter. Au réveil, on m’emmène à l’entrepôt. On m’a demandé d’aller ouvrir une porte à l’arrière. Je m’exécute. Les gardes se méfie. Ils ne me laissent pas passé. Je repars. Deux hommes arrivent et tirent sur les gardes. On me demande de taper le code. On entre. J’aide à charger lorsqu’on me dit de partir en courant. Je cours mais pas assez vite avec ma blessure. Je m’effondre, touché par les policiers. »
               - « C’est bon, Matthew. Il est temps de revenir parmi nous. Détendez-vous, vous êtes en sécurité. Je compte jusqu’à cinq. Un, deux, inspirez, expirez, trois, quatre, ouvrez les yeux lentement, cinq. Comment vous sentez-vous ? »
               - « Angoissé, stressé, plus bas que terre. Je ne mérite pas de vivre. Je me déteste. J’étais prêt à faire tuer mon fils. JE SUIS UN MONSTRE. JE ME HAIS. JE VEUX MOURIR. JE SUIS UN MONSTRE. JE ME HAIS. JE VEUX MOURIR. JE SUIS UN MONSTRE… »
               - « Infirmière, vite, il s’emporte. Il devient incontrôlable. S’il vous plait, dépêchez vous. »

Un Flic Aux Enchères Où les histoires vivent. Découvrez maintenant