-J'aimerais en savoir plus sur toi. Dis-je soudainement à Michael alors que je vois qu'il se perd dans ses pensées.
-Tu n'as cas me poser des questions. Dit-il amusé par mon comportement curieux.
-Parle-moi plus de tes parents. Dis-je en scrutant sa réaction.
Et je vois qu'il serre les dents, peu importe, je suis déterminée à savoir ce qu'il cache.-Bah on en a déjà parlé, ma mère est une femme très gentille, très marrante, et mon père un peu moins il nous cadre un peu, disons.
-C'est moi ou les mots '' un peu'' n'ont pas leur place ici, et le ''disons'' me paraît très curieux, explique-moi ta relation avec eux, leurs caractères. Dis-je méthodiquement.
Il tourne la tête vers moi l'air coupable, comme de la culpabilité, mais c'est autre chose.
-On est vraiment obligé de parler de ça ? Me demande-t-il un peu agacé.
-Je ne vois pas pourquoi ça te dérange. Dis-je prête à le piéger dans ses propres dires.
-C'est juste que je n'en vois pas l'intérêt.
-Ça suffit Michael tu me caches quelque chose, je le sais très bien, je ne suis pas idiote. Dis-je énervée.
Il soupire d'agacement et détourne son regard du mien. Au bord de la crise de nerfs, je me lève très silencieusement et emprunte le chemin en courant pour rentrer chez moi.
-EMMY MAIS OÙ VAS-TU?! Entendis-je derrière moi.
Je continue ma route cette fois en pleurant, les seules pensées qui me passent par la tête sont : il ne me fait pas confiance, il ne veut pas se confier à moi, parce qu'il n'a aucune confiance en moi.
J'arrive à l'intérieur de ma maison et cours dans ma chambre, je pleure dans mes draps, quand soudain j'entends un cognement régulier à ma fenêtre. Je vois Michael qui me regarde triste, je m'approche de la fenêtre, les joues pleines de larmes, des dents serrées, le regard douloureux, je le regarde dans les yeux quelques secondes et ferme les rideaux.
Je n'en peux plus, je lui ai tout dit, je lui fais confiance et lui ne veut même pas faire de même pour moi. C'est injuste.
Mon père entre dans la chambre et me prend dans ses bras.
-Qu'est-ce qui va pas ma chérie. Me demande-t-il inquiet.
Je lui raconte alors tout, le fait que je me sois confiée à Michael quand je n'allais pas bien parce que lui et maman se disputaient, et qu'il ne voulait pas se confier à moi tout à l'heure.
-Tu sais ma chérie, Michael vit peut-être des choses pas facile lui aussi, et parfois ce n'est pas une question de confiance, parfois c'est juste que ce n'est pas facile d'en parler, et on ne veut pas inquiéter les gens qu'on aime.
Pas facile d'en parler? Ne pas inquiéter les gens que l'on aime? Je suis plus qu'inquiète-moi maintenant, parce que ça veut dire que Michael vit des moments difficiles et que je ne peux même pas l'aider. Je me sens tellement inutile. Je l'aime tellement je veux l'aider. Il est tellement gentil il mérite de l'aide.
J'ai difficilement dormi cette nuit, j'ai beaucoup pleuré, j'ai pensé à Michael, je ne fais que penser à Michael.
Mon père entre dans ma chambre pour venir me réveiller mais voit que je le suis déjà.
-T'es déjà réveillée mon cœur ?
-oui.
-Comment ça se fait ? Tu as fait un cauchemar ?
-Non.-Bon d'accord, viens, il faut aller déjeuner.
Je me lève sans dire un mot et me rends dans la cuisine. Je bois comme d'habitude mon chocolat chaud et pars m'habiller. Je ne suis pas d'humeur à une jupe, je mets un jean noir serré au corps, personnellement je trouve ça plus confortable, et un t-shirt blanc. J'attache mes cheveux en queue de cheval, je me regarde dans le miroir, j'ai vraiment une mine sévère ce matin.
Je me dirige vers mon père mon sac à dos avec moi, prête à partir.
-On y va papa?
Il détourne son regard de son journal pour poser les yeux sur moi, il me dévisage et me sourit nerveusement.
-Oui oui on y va.
On sort tous les deux de la maison et montons dans la voiture. Je me demande à quoi cette journée va ressembler, je veux juste que ce ne soit pas trop long. Surtout que connaissant les gens de ma classe, vu mon visage vêtu de cette sévérité et une mine de colère et de mauvaise humeur ils vont sûrement me regarder bizarrement.
Mon père s'arrête devant l'école.
-Je peux aller au portail toute seule, bisou papa à ce soir. Dis-je d'un ton neutre.Je sors de la voiture et me dirige vers l'entrée, je regarde autour de moi, les élèves heureux, j'ai juste envie de les frapper, mais bien sûr je suis bien trop gentille pour ça.
Je marche dans la cours, et sans le vouloir mon regard cerné croise celui qui perturbe mes nuits, Michael m'observe honteux, je l'observe dans les yeux tout en marchant, le regard noir, je détourne finalement le regard parce que j'ai pas que ça à faire, j'imagine qu'en voyant les cernes que j'ai, et même tout simplement mon visage crevé, il a dû comprendre que cette mine est de sa faute, c'est évident.
En classe je dessine sur mon cahier de brouillon, je dessine un monstre qui s'apprête à manger une petite fille qui dort.
-Mademoiselle Sanderson, mais qu'est-ce que c'est que... Dit-elle en prenant mon cahier de brouillon et en le regardant choquée.
La classe entière me regarde curieuse, pour une fois que ça m'est égale.
-Mademoiselle Sanderson, est-ce que tout va bien? Me demande ma maîtresse en levant les yeux de mon cahier pour les poser sur moi.
Je prends quelques secondes de réflexion à sa demande, moi? Est-ce que je vais bien? Euh... non.
Je suis tellement triste tout à coup, les larmes me montent soudainement aux yeux.
-Emmy que vous arrive-t-il? Me demande la maîtresse inquiète.
Après quelques secondes de réflexion en plus je me lève violemment de ma chaise et cours en pleurant à l'extérieur de la salle. Je cours dans le long couloir et m'arrête à bout de souffle, je me pose contre le mur et me recroqueville, pour une fois que je peux me le permettre, je pleure encore, j'aimerais juste qu'une fois dans ma vie, une personne soit honnête envers moi, et qu'elle me fasse confiance, oui, j'ai quelque chose à prouver, je suis digne de confiance et je le sais, mais personne ne veut l'entendre.
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I'll Be There
FanfictionJe suis Emmy, et j'ai 10 ans, je commence ma nouvelle année de CM2. Sauf que j'arrive dans une nouvelle école, et je n'ai aucun ami, mais il y a ce garçon, il est aussi seul que moi, et si je devenais ami avec lui, je suis sûr qu'on s'entendra bien...