-À ce soir poussinette. Me dit mon père.
-À ce soir. Dis-je avant d'entrer dans l'école.
Je marche dans la cours, je vois une foule d'élèves regroupée autour de quelque chose, je m'y dirige curieusement, et plus je m'approche plus des élèves se retournent vers moi.
-Emmy viens. Me dit une fille de ma classe en me prenant par le bras.
Elle m'entraîne dans la foule où tout le monde me regarde passer, je me retrouve ensuite dans l'arc de cercle formé autour du banc où je m'assois habituellement, et Michael est là, assit sur le banc, quelques plaies et bleus sur le visage.
Je m'approche de lui, m'assois à ses côtés sous les yeux des élèves perturbés. Il tourne timidement son visage vers le mien, les larmes aux yeux, je le prends dans mes bras, tandis qu'il pleure à chaudes larmes contre moi.-Je suis là Michael, ça va aller, je suis là. Essayai-je de le rassurer.
Il me serre fort contre lui et continue à pleurer, le voir dans un tel état me brise tellement que je me mets également à pleurer silencieusement.
-Je serais là Michael, je suis là pour toi, ça va aller je suis là. Lui dis-je la voix tremblotante.
Après ma phrase il se redresse vers moi et colle ses lèvres aux miennes, malgré la surprise grandiose que ça me fait, je ferme les yeux et le garde dans mes bras. J'ai comme oubliée que l'école quasiment entière nous regarde, mais ils ne disent rien, il se détache de moi et vient me serrer fortement contre lui, le visage dans mon cou, pendant que je caresse ses cheveux délicatement pour le rassurer.
Je ne suis pas sûre de réaliser ce qu'il vient de faire, il m'a embrassée? Exactement. Je ne peux pas lui en vouloir, peut-être que dans son moment de détresse il avait besoin de donner de l'affection?La sonnerie retentit, comme toujours. J'aide Michael à se lever, et nous montons les escaliers main dans la main, Michael a un peu de mal à marcher, alors je l'aide à monter.
Je le dépose à sa place et par à la mienne.Je n'arrive pas à me concentrer et pour la première fois de ma vie, j'écoute ce que me dit ma voisine.
-Qu'est-ce qui est arrivé à Michael? Me demande-t-elle.
-J'en sais rien pour l'instant.
-Le pauvre, peut-être qu'il s'est fait agresser.
Je réfléchi de nouveau seul, qui a fait ça à Michael? Est-ce qu'il s'est fait agresser? Est-ce que ce baiser voulait dire quelque chose? Trop de question sans réponse j'en peux plus.
Les élèves autour de moi se lèvent et sortent de la classe, je relève la tête et je réalise que ça a sonné. Je me lève précipitamment et sors de la classe.Je rattrape Michael qui boite un peu le long du couloir et je l'aide à marcher jusqu'à la cours de récréation. Nous nous asseyons sur notre banc et je fixe Michael.
Je me rapproche de lui et caresse sa joue rouge, mon dieu on lui a fait tellement de mal.
-Qui t'a fait ça Michael. Lui Demandai-je, le faisant baisser les yeux.
-Je crois que c'est le moment d'être prêt c'est ça.
Mais qu'est-ce que ça veut dire? Est-ce que c'est... non
-Qui t'a fait ça? Demandai-je plus en colère.
-C'est mon père, j'ai mal interprété la chorégraphie qu'il nous avait demandé de faire pour une de nos chansons et il s'est énervé. M'explique-t-il.
Je n'arrive pas à y croire, son propre père, la battu parce qu'il a loupé un pas de danse, c'est une blague!
-Ton père t'a fait ça... juste pour une chorégraphie? Dis-je les dents serrées.
-Oui, mais je n'aurais pas dû la louper, je connais cette chorégraphie, et je ne sais pas, j'ai croisé le regard de mon père et j'ai perdu mes moyens.
-Mais Michael, ce n'est pas de ta faute, ton père n'a pas le droit de faire ça, c'est injuste.
Il pleure silencieusement contre mon épaule tout comme moi d'ailleurs.
Nous restons ainsi, lui la tête posée sur mon épaule, et la mienne posée sur sa tête, ensemble en pleurant dans un silence qui appelle la justice à revenir vaincre.Certains élèves viennent vers nous et compatissent à nos larmes et notre peine, certains s'assoient près du banc en tailleur et restent près de nous, et viennent de plus en plus nombreux, finalement on est un peu tous uni. Les adultes nous observent étrangement, comme si nous faisions quelque chose d'incroyable, mais non, nous sommes des enfants.
La sonnerie retentit et les élèves se lèvent en silence, et partent dans leur rang, jusqu'à rendre l'entourage visuel dans une impression que rien ne venait de se produire, que tout ceci n'était qu'une simple hallucination.
Michael se lève suivit de moi, il prend ma main et m'entraîne vers la classe qui commence à partir.
Je travaille un peu plus sereine, mais aussi inquiète, est-ce que ce genre de chose arrive souvent à Michael? Je n'espère pas, c'est juste ignoble de faire ça à un enfant.
-Mademoiselle Sanderson, pouvez-vous venir au tableau. Me demande la maîtresse me faisant sortir de mes pensées.
Je me lève et vais au tableau, elle me donne une craie, et je lis la consigne.
Soulignez le verbe, et entourez le sujet, dans la phrase:
"Le canapé en cuir est confortable"
Je souligne donc le mot "est" et entoure le mot "canapé"-C'est bien Emmy, peux-tu me dire qui est l'adjectif?
-Confortable madame.
-Et dis-moi, c'est quoi alors "en cuir"?
-Un complément du nom.
-C'est bien, tu peux retourner à ta place, prenez tous la correction.
Je retourne à ma place, et écris ma propre correction, puisque je n'avais pas fait l'exercice étant trop dans mes pensées.
La sonnerie retentit, je range mes cahiers dans mon cartable et cours aider Michael.-Michael? L'interpellai-je pendant que nous marchions vers la sortie.
-Oui. Dit-il en me regardant.
-Si il y a un souci, le moindre problème, tu peux venir chez moi tu sais.
Il me sourit légèrement et acquiesce. J'espère vraiment qu'il le fera et qu'il ne restera pas dans son coin, il a besoin d'aide.
VOUS LISEZ
I'll Be There
FanfictionJe suis Emmy, et j'ai 10 ans, je commence ma nouvelle année de CM2. Sauf que j'arrive dans une nouvelle école, et je n'ai aucun ami, mais il y a ce garçon, il est aussi seul que moi, et si je devenais ami avec lui, je suis sûr qu'on s'entendra bien...