My F*cking Boss. ( Publié chez &H)

Chapitre 1♦

[Version Réécrite.]

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– Mademoiselle Bridgestone !

– C'est moi, tonné-je en me levant brusquement du fauteuil dans lequel j'étais assise le temps de patienter que vienne mon tour.

Dans ma précipitation, je n'ai pas fait attention et ai carrément oublié d'avoir laissé mon sac à moitié ouvert sur mes cuisses. Résultat de cet élan de précipitation: le contenu de mon sac en cuir besace s'éparpille au sol, et c'est totalement honteuse que je m'agenouille pour remettre à la va-vite, mon kit de maquillage, deux tampons, et d'autres babioles inutiles pour le commun des mortels mais essentiels pour moi.

Mes joues brûlent tandis que je sens quelques regards curieux et moqueurs s'attarder sur moi. Je me relève en ramassant au passage ma pauvre petite dignité et me dirige vers l'accueil de réception, en essayant d'ignorer la sacrée honte que je viens de me taper.

Si les choses commencent ainsi, je ne donne pas cher de ma peau.

Lorsque j'arrive à la hauteur de la réceptionniste, qui soit dit en passant n'a pas loupé une miette de mon petit cinéma, elle m'adresse un sourire navré, et déclare par la suite:

– Le rendez-vous de Monsieur Lockwood vient de se terminer, vous pouvez y aller.

Enfin! Je manque de le dire à haute voix, mais me retiens in-extremis. Tout en me passant un badge que j'épingle en haut de mon chemisier, du côté gauche elle m'explique:

– Vous devrez le porter durant le temps nécessaire que vous passerez dans nos locaux, c'est en quelque sorte le laissez-passer pour pouvoir déambuler dans notre entreprise, et s'il vous plaît, n'oubliez pas de me le remettre avant votre départ.

– Comptez sur moi.

– Bien, sourit-elle, monsieur Lockwood vous attend, prenez cet ascenseur qui vous conduira au trentième étage, une autre secrétaire vous y accueillera.

Je la remercie et fais claquer mes talons sur le marbre du hall de l'entrée. Tout dans cette entreprise m'impressionne, en commençant par sa carcasse de verre. Je suis le chemin qu'elle m'a indiqué et j'ai tout juste le temps d'entrer dans l'ascenseur avant que les parois ne se referment.

Une autre femme s'y trouve déjà, blonde, chevelure carrée, visage strict. Malgré mon état anxieux avancé, je lui dédie un petit sourire par pure courtoisie.

– Bonjour, lancé-je.

Elle relève la tête de son téléphone, m'observe un bref instant avant de se concentrer à nouveau sur l'objet qu'elle tient entre ses mains, sans même prendre la peine de me renvoyer ma salutation.

Beh dis-donc, les gens à New-York, ils sont très chaleureux. On dirait!

Je me concentre sur les numéros, et plus je les vois défiler, plus j'ai une subite et irrépressible envie d'aller régurgiter mon petit-déjeuner dans les toilettes. J'ai les mains tremblantes et moites, et je suis obligée de les essuyer sur mon pantalon mauve tailleur, pour m'occuper.

Ma fille, ressaisis-toi, qu'est-ce qui t'arrive? Tu n'as jamais été si peu confiante.

Justement parce que je n'ai jamais passé d'entretien d'embauche, ce sera la première fois et pour couronner le tout, il a fallu que ce soit dans cette entreprise. Honnêtement, je ne pensais pas que ma candidature allait être prise en considération, car il faut bien se l'avouer, on dit de cette entreprise qu'elle figure parmi les firmes les plus importantes de New-York, et que son PDG est un homme influent et intimidant, terriblement exigeant qui n'hésite pas à vous briser la carrière d'un simple claquement de doigts.