[Version réécrite.]
Après quatorze heures de vol, je peux enfin retrouver la terre ferme. Je crois que je vais vomir. Le tournis me gagne peu à peu, mes jambes flageolantes sont prêtes à succomber à la fatigue, et ça ne m'étonnerait pas que je tombe dans les pommes d’un instant à l’autre.
J'avais oublié que le vol jusqu'au Japon était long. Bon sang de bonsoir ! J'ai cru qu'on n'allait jamais arriver, et de plus avec ce décalage horaire de treize heures, mon esprit vaseux a toujours du mal à s’en remettre.
Et comme si les heures passées dans l'air ne suffisaient pas, il a fallu qu'on emprunte un ascenseur pour rejoindre le quarante-et-unième étage de la tour Shinjuku qui frôle environ cinquante-deux niveaux. C'est bon, j'ai eu mon compte des sensations vertigineuses. Je suis blasée et… éreintée.
Dès que les portes de l'appareil s'ouvrent, je perds tout mot ingrat qui s'apprêtait à franchir la barrière de mes lèvres. Nom de Dieu ! Mais c'est merveilleux. Mes yeux tombent sur un jardin de bambous soigneusement installé au milieu de l'endroit qui a un effet immédiat de sérénité, d'apaisement. Une lumière naturelle se diffuse à travers l'atrium de verres qui compose le Peak Lounge, considéré comme étant le lieu de vie de l'hôtel.
Margerita et moi échangeons des regards émerveillés tout en nous attardant sur l'aspect épuré de l'hôtel. Nous sommes descendus au Park Hyatt Tokyo qui est réputé comme étant un hôtel cinq étoiles de tous les temps. Il était apparu dans « Lost in Translation » un film réalisé par Sofia Coppola, et alors que j'admirais le jeu d'acteur de Scarlett Johansson, je ne m'étais pas imaginée un seul instant qu'à mon tour, j'y mettrais les pieds.
Ce qui m'a impressionné dans cet hôtel est non seulement son imposante structure presque dominante, mais aussi l'accueil qu'on nous a réservé à notre arrivée. Des bouteilles d'eau minérale offertes ainsi que des petits cadeaux de bienvenue. Le mien est dans mon sac, je l'ouvrirai à tête reposée.
Encore secouée et totalement béate, la tête immergée dans une bulle d'euphorie, je mets du temps à me rendre compte que Margerita a récupéré nos cartes magnétiques, puisqu'elle s'est chargée de faire les réservations.
Tout le monde semble occupé. Raphaël a le téléphone collé à son oreille, Cassandra ne fait rien d'intéressant à part observer ses ongles. Quant à moi, je bâille comme une sauvageonne pour la millième fois.
Le décalage horaire joue en ma défaveur. Et j'ai vraiment sommeil.
— Tout est OK, commente la rouquine en trottinant jusqu'à nous.
Au même moment, mon patron se mêle au troupeau, gardant la même expression sévère qu’il porte ostensiblement en tout temps.
— T'as nos chambres ?
Margerita acquiesce puis passe à la distribution des clefs sous forme de cartes magnétiques. Je la remercie et nous quittons le hall pour rejoindre un autre ascenseur. Mon estomac se retourne, et j'affiche une tête d'enterrement dégoûtée à l'idée de m'envoler une fois de plus.
L'ascension se fait dans un silence, qui à mon plus grand étonnement n'a rien de perturbant. Toutes nos chambres sont situées sur le même étage. Margerita étouffe un bâillement derrière sa paume et m'adresse un petit signe de la main avant de s'engouffrer dans la sienne. Devant la porte de ma chambre, je marque une pause. Du coin de l'œil, j'épie Cassandra qui murmure des mots à l'oreille de Raphaël, mais ce dernier affiche un masque irrité et vu comment le visage de la blonde s'effrite, il ne semble pas lui répondre agréablement. Donc je conclus qu'il vient de la rembarrer. Elle tourne les talons, et nos regards se croisent. Le sien devient plus dur, limite meurtrier alors qu'elle foule le sol pour rejoindre son antre.
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My F*cking Boss. ( Publié chez &H)
RomanceSortie prévue : 5 mai 2021 Vous pouvez d'ores et déjà retrouver l'intégralité de l'histoire sur toutes les plateformes de vente en ligne en version papier et ebook. Elle le déteste Elle le désire Raphael Lockwood est un enfoiré hautain, méprisant e...