Chapitre 9 🍃

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[Version réécrite.]

— Merci, lancé-je à la caissière en récupérant ma commande. 

Une fois hors du café, j'inspire profondément l'air automnal et reprends ma route d'un pas léger. Je ne comprends pas pourquoi je me sens autant sereine, pourtant c'est une nouvelle journée de supplice qui commence. Dans le hall de l'entreprise, je distribue des sourires à toute personne qui croise mon chemin. Il y'a des moments que je n'explique pas, comme celui-ci. Je suis juste joyeuse, sans raison particulière. 

Tu crois ? Moi je parie que ton humeur est liée à la découverte du penthouse de ton patron. 

Euh… qui t'a sonné toi ? 

J'arrive à l'étage où se trouve Margerita derrière son comptoir d'accueil, et lui tends son latte et un donut. 

— Merci, déclare-t-elle reconnaissante. Tu es vraiment un ange tombé du ciel. 

Mon sourire est plus large qu'une banane. 

— Tu vas me faire rougir, plaisanté-je. 

Elle rit aux éclats puis me tend une chemise noire. 

— Je t'ai un peu aidé avec les rendez-vous de monsieur Lockwood, tout ce que tu as à faire c'est de les lui communiquer. 

 Je lui lance un regard reconnaissant. 

— Et c'est moi que tu traites d'un ange ? Merci beaucoup ! 

— De rien. Entre copines, on s'entraide non ? 

— Toujours. 

Je lui adresse un dernier sourire avant de m'éclipser dans mon bureau. Une fois à l'intérieur, je n'ai pas le temps de retirer mon manteau que le rouge clignote sur le fixe. Je lève les yeux au plafond et marmonne un « putain » avant de sortir de la pièce et d'entrer dans son bureau comme une tornade. Devant son regard de marbre, je constate la boulette que je viens de faire. Frappez avant d'entrer. 

— Excusez-moi monsieur, m'empressé-je de dire en me dandinant d'un pied à l'autre mal à l'aise, mais quand j'ai vu le clignotant rouge… eh bien je n'ai pas réfléchi et je suis venue vous retrouver en trombe. 

Je termine mes bégaiements et me mordille la lèvre tandis qu'il me jauge de son regard dominateur. J'essaie de le soutenir, mais c'est impossible. Je suis inexorablement troublée. Bordel. Je devrais lui porter plainte pour avoir des yeux aussi incroyables. Ça ne devrait même pas exister. Éléments perturbateurs pour l'âme sensible que je suis. 

— La prochaine fois vous serez plus attentive, dit-il calmement mais impérieux. Asseyez-vous. 

Je ne fais pas plus de commentaire, et glisse docilement sur l'un des sièges en face de son secrétaire. 

— Avec quoi prendrez-vous les notes que je vais vous dicter ? poursuit-il s'attardant sur mes mains vides. 

Euh… il faut croire que dans ma précipitation je n'ai rien apporté, même pas la chemise que Margerita m'a remise plus tôt. 

Sa question est déguisée en un reproche. 

— Je vais aller chercher un bloc-notes, commencé-je en me levant mais il coupe court à mon geste. 

— Pas la peine, prêtez-moi juste vos deux oreilles. 

Quand il me fixe dans le blanc des yeux comme il le fait, je veux juste me transformer en souris et disparaître. À cause de lui, des picotements apparaissent sous mes aisselles et je me fais violence pour ne pas me gratter. 

My F*cking Boss. ( Publié chez &H)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant