My F*cking Boss. ( Publié chez &H)

Chapitre 7 ◈

Version réécrite.

Je peux désormais me féliciter. Oui sachant que ça va bientôt faire trois semaines que je suis toujours en période d'essai dans la compagnie Lockwood. Trois semaines que je supporte les paroles venimeuses et ingrates de mon patron. Il n'est jamais content celui-là. Il a toujours quelque chose à redire sur ma façon de travailler, pourtant je fais des efforts considérables pour m'améliorer de jour en jour. C'est juste un petit con prétentieux en mal de sensations fortes. Et il n'a rien trouvé d'autres que passer sa frustration sur moi. Mais merde, je ne suis pas son valet d'écurie (généralement réservé aux hommes). 

En y repensant bien, c'est la peur de perdre mon boulot qui me fait encaisser le moindre mot dédaigneux de sa part. Il est vraiment insupportable. Et mon carnet intime ne fait que s'allonger de souffrances que je lui réserve. 

Un jour, j'aurai ma revanche. Je l’aurai ! (C'EST LA MAF QUE JE PRÉFÈRE. C'EST LA M-A-F) D'où me vient ce générique ?

Tu regardes trop de pub françaises. 

Aujourd'hui nous sommes samedi, et Alléluia je peux enfin souffler. Je bénis les week-ends car ils me permettent d'être loin de ce prétentieux pété de thunes et par-dessus tout très arrogant. Malheureusement, j'ai attrapé un petit rhume, vraiment petit, si ce n'est que je me coltine un paquet de Kleenex à longueur de journée. Après avoir passé une semaine épuisante entre les traductions à droite, les rendez-vous à organiser à gauche, les aller-retour chez le pressing en haut et le Café Service en bas, je suis au bout du rouleau. J'avais vraiment besoin de souffler. 

Je ne pense pas que j'aurais encaissé un mot de plus de sa part sans broncher. Il mérite, juste un peu, que je lui retourne le visage sur le côté. 

Oh. C'est ton Patron. Calme tes ardeurs sataniques. Tu ne vas rien faire du tout. Encaisse et ferme la. L'A-R-G-E-N-T. 

— Tiens avec ça, j'espère que tu iras mieux. 

Ryan dépose sur mes cuisses couvertes d'un plaid, un plateau chargé d'un bol de soupe aux vermicelles. Je réprime une grimace en sentant les chatouilles d'éternuement dans mes narines. 

— Merci c'est gen…atchouuumm. 

Il s'esclaffe devant mon air débraillé. Je passe un doigt sous mon nez tout en reniflant. 

— À tes souhaits. 

— Merci. 

Je n'ai pas besoin de me voir devant une glace pour savoir que je ne ressemble à rien du tout. Alors que je m'attends à recracher la première cuillerée, je me surprends à en reprendre d'autres. Ryan excelle en matière de cuisine. Il est plus doué que moi qui sais à peine faire cuire des pâtes. 

L'injustice du monde. 

— Comme d'habitude, c'est dé-li-cieux, commenté-je sincère. 

Satisfait de ma réponse, il se laisse choir au bout du canapé. Je soulève les jambes pour lui octroyer plus de place, et les repose sur ses cuisses une fois qu'il s'est installé. 

Tout en mangeant, je lutte pour ne pas fermer les yeux. À croire que je suis enceinte, j'ai tout le temps envie de dormir. Pourtant ça fait des mois que c'est le désert du Sahara là en-bas. Plus aride que ma terre cachée, tu meurs. 

— Zoé, crie Gwen en débarquant au salon comme une furie, papa et ma mère arrivent dans quelques heures. 

Quoi ?! Je frôle la crise cardiaque, et dans ma panique je tente de me redresser vivement, manquant de peu de renverser le plateau. Ryan, en bon sauveteur qu'il est limite les dégâts.