A lundi

136 19 6
                                    



Je regarde ma sœur se préparer pour aller au collège, bizarrement je m'inquiète plus pour elle que pour moi. Comment expliquer à une gamine de 13 ans ce qui m'arrive sans lui faire peur ? Du coup, je ne suis pas rentrée dans les détails et je lui ai dit que j'allais bien et que le médecin devait seulement faire quelques vérifications en plus.

"-Tu vas faire quoi aujourd'hui ? Me demande ma sœur en se coiffant devant le miroir.

-Déjà pour commencer je compte retourner me coucher pour finir ma nuit et ensuite j'ai rendez vous chez le médecin dans l'après-midi."

Mes nuits sont toujours aussi difficiles et au moment où j'arrive à m'endormir une douleur vient me vriller l'estomac et me réveille. J'arrive seulement à m'endormir quand mes antidouleurs font leurs effets.

"-T'as l'air grave fatiguée Naëllia...

-Ne t'inquiète pas je vais bien, il me faut juste deux ou trois de sommeil en plus dans la tête. Tu sais où est maman ?

-Elle est partie au moment où je me suis réveillée, elle avait beaucoup de retard au travail. Bon j'y vais sinon je vais rater le bus.

-Attends."

Elle s'arrête et me regarde bizarrement. Je lui enlève l'élastique qui maintenait en place sa queue de cheval sans faire attention à ses protestation. Je lui ébouriffe un peu ses cheveux et les remets en place.

"Voilà, t'es beaucoup plus jolie comme ça."

Ma sœur s'en va et je me retrouve seule chez moi.

Je suis obligée d'avoir ce rôle si protecteur envers Nawelle, pas seulement parce que je suis sa sœur.

Notre mere travaille tellement que c'est moi qui m'occupe de Nawelle et qui prend le rôle de " mère ", à ses yeux. Notre père ? Il nous a lâchement abandonné alors que ma mère était enceinte de Nawelle. J'ai très peu de souvenir de lui mais je sais que depuis ce jour ma mère ne s'est pas plains une seule fois de son absence.

Malgré nos soucis d'argent, ma mère a tout fait pour qu'on ne manque de rien, cumulant à la fois deux boulots. Aujourd'hui elle est une femme d'affaire accomplit, elle a gravit tous les échelons jusqu'à devenir son propre patron, elle est à la tête d'un hôtel. Son travail lui demande énormément de temps ce qui fait qu'elle est rarement à la maison mais je ne lui en veux pas, elle fait ça pour nous et je l'admire pour ça.

Je repars m'allonger dans mon lit en poussant des grognements sous l'effet de la douleur. Je prends mon portable et vois plusieurs appels manqués et des messages la plupart dise à peu près la même chose : où es tu.

Merde... J'avais oublié de les prévenir de mon absence prolongée. Je souffle et envois un message groupé :

" Je ne vais pas venir pendant quelques jours, je dois me reposer cette intoxication alimentaire m'a vraiment tué " .

Je relie le message et je bloque sur le mot tué, c'est peut-être pas le meilleur mot à utiliser vu la situation dans laquelle je suis. Je décide de changer avec le mot fatigué.

J'angoisse un peu, cet après-midij'ai rendez vous avec un oncologue et je ne suis pas spécialementrassurée.

Au moment de me préparer pour aller au rendez vous le stresse augmente d'un cran et pour me changer les idées j'appelle ma mère pour savoir où elle est.

" -Allo maman ?

-Naëllia ?! Ça va ?! Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu te sens bien ?

-Maman détend toi je vais bien je t'appelle juste pour savoir dans combien de temps t'arrives à la maison.

Sois courageuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant