C'est lui

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La douleur... Je ne ressens que ça, que la douleur... 

Elle part de mon ventre et m'irradie tout le corps. 

Je ne sais pas où je suis et je vois rien. Je ne peux pas bouger et je sens la panique m'envahir.

Je commence à m'agiter et une voix me dit de me calmer.   

D'un coup une violente douleur m'électrise la gorge et j'ai envie de vomir. Je ne me suis jamais sentie aussi mal de toute ma vie, je sais qu'à chaque fois je dis ça mais à chaque fois mon mal être est pire que le précédent. 

La douleur était tellement forte que j'ouvre mes yeux et je réussis à bouger un peu plus que tout à l'heure. Une femme était penchée au-dessus de moi mais je n'arrivais pas à la voir tout mon univers était flou.

La même voix que tout à l'heure me parle et m'apaise. Elle me demande si j'ai mal et je lui dis que oui. 

Quelques minutes plus tard je retombais dans un sommeil artificiel. 

*

Quelque chose me chatouille les narines, je lève douloureusement un bras et enlève le tube que j'avais. 

"-Non non non Naëllia, tu dois le garder ! me dit la même voix douce que tout à l'heure.

-J'aime pas, ça me dérange... J'essaye d'articuler d'une voix pâteuse.

-Je sais mais tu es obligé de le garder, ça t'aide à respirer.

-J'ai mal...

-Je sais ça aussi mais on t'a déjà donné la dose maximale, il faut que t'essayes de supporter un peu la douleur.

-Elle est où ma mère ? 

-T'es encore en salle de réveille, on va te garder un peu avant de te ramener dans ta chambre, ta maman t'attends. Pour le moment essaye de te reposer." 

Je suis complètement morte, j'ai dû mal à différencier la réalité du rêve et je n'ai aucune notion du temps. 

Je sens mon lit bouger au bout de 10 minutes ou peut-être 3 heures je n'en sais rien. J'essaye d'ouvrir les yeux pour voir ce qui se passe mais je vois toujours et mes paupières sont tellement lourdes quelles retombent aussi tôt. 

"-T'es prête Naëllia ? On y va !" 

La voix est grave, très grave. 

Les secousses dans l'ascenseur sont douloureuses et je ne peux laisser échapper un gémissement et quelques larmes. 

"Allez t'es bientôt arrivée ne t'inquiète pas..." 

Cette voix profonde m'apaise vraiment et je ne me lasserai jamais de l'écouter. 

Arrivée enfin dans ma chambre j'entends ma mère qui s'inquiétait. 

"-Par contre Naëllia je suis désolé mais il va falloir que tu passes du brancard à ton lit.

-Je peux pas... Je suis trop fatiguée..." 

Je l'entends rigoler et je tombe directement sous le charme. 

Le passage du brancard à mon lit se fait dans d'horrible souffrance et plusieurs larmes de ma part. 

Avant de partir je sens le brancardier me serrer la main. Sa main est grande et chaude et son touché doux. 

"T'as été courageuse Naëllia." 

*

Deux jours après la biopsie je me sens déjà beaucoup mieux, la cicatrice sur mon ventre est minuscule et propre. Cependant je suis encore beaucoup trop faible pour sortir de la clinique. 

Sois courageuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant