XIX

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Nick

Quelqu'un toque à ma porte. Je me lève de mon lit, ronchonnant. Je grommelle un sorte de "entrez", alors que je suis au milieu de la pièce. La poignée tourne, doucement, presque timidement. Puis des boucles brunes apparaissent dans mon champ de vision. Brooke ?

- Hum.. nick ? Fait-elle, hésitante.
- Oui ? Entre.

Je m'active, tout d'un coup. J'attrape tout ce qu'il me semble être des vêtements sales et les fourre dans un bac, dans un coin. Je les laverai plus tard. Je range rapidement la paperasse étalée sur mon bureau et époussette ma chaise, bien qu'elle soit assez propre. Je repars vers mon lit, avant de tomber sur une cannette de bière, que je m'empresse de jeter à la poubelle.
Trop tard, elle l'a vue.

- Tu bois ?
- Oui. Enfin non. Juste quand je veux oublier certaines choses tu vois. Je réponds, fuyant.

Un silence pesant s'immisce entre nous. Brooke, son sac toujours sur elle et ses yeux fatigués. Moi, une expression de gêne sur le visage. Heureusement, elle l'interrompt.

- Eh bien. Si j'avais su que rentrer aimablement dans ta chambre te ferait prendre conscience qu'elle est vraiment.. dérangée - et encore, ce n'est qu'un petit mot -, je serais venue toquer à la porte plus tôt !

Je souris, détendu. Elle aussi, ses épaules se relâchent et son visage s'étire. Elle vient s'asseoir sur ma chaise de bureau, lâchant lourdement son sac par terre. Moi qui pensais qu'elle prenait soin de ses affaires...

- Alors ? Que me vaut ta visite ?
- Oh. Simplement que je ne savais plus où me mettre, en bas. Du coup...

Elle ne finit pas sa phrase. Je la comprends.

- Mon frère peut avoir des attitudes.. étranges, des fois. Mais, ne t'inquiètes pas, tu vas t'y faire et puis..
- Ouais. J'ai vu ça. Pourquoi il réagit comme ça ?
- Aucune idée !

Je lève les mains en l'air.

- Sinon, on se gave de donuts sans moi ?

Elle me regarde, surprise.

- T'aimes les donuts, toi maintenant ?
- Je ne les ai jamais détestés, voyons !
- Ah ? Je pensais que tu préférais plus le chocolat.
- Pourquoi ça ?

Ses joues prennent une teinte rosée. Je souris.

- Tu te souviens du jour où tu m'a emmenée en voiture ?

Évidemment que je m'en souviens ! Comment oublier sa mauvaise humeur matinale ? Que j'aime bien, en fin de compte.

- Ouais ! Je t'ai même sauvée la vie.

Elle me regarde, offusquée. Faussement, offusquée.

- Oh mon Dieu ! C'est vrai ? Je ne savais pas que dire à une fille qu'elle devrait perdre du poids et descendre de sa voiture se voulait dire : sauver la vie.
- Mais non ! Je ne parlais pas de ça ! Je voulais dire que je t'ai sauvée la vie en t'aidant avec le professeur !
- Aah ! Ok. M'enfin, c'est pas sauver une vie, pour moi. Réplique-t-elle, les yeux moqueurs.

Il faut que je détourne mes yeux des siens. J'allais faire une connerie sinon. J'essaie de penser à autre chose. Aux possibilités qu'il y auraient qu'Ethan nous surprennent encore, trop proches l'un de l'autre. À du chocolat chaud, coulant sur des fraises sucrées. Ou bien, au devoir de mathématiques, que je devait faire pour aujourd'hui.
Cela ne m'aide pas. La plupart de mes pensées me rapportent à Brooke. Quand je vois le mot "Ethan" dans mon cerveau, automatiquement, une image de Brooke s'affiche. Quand je parle de chocolat, je revois la scène de la voiture où elle se demandait où je le mettais. Quand je pense aux mathématique, Brooke apparaît soudainement, assise à notre table, à ma gauche.

Et si c'était possible 1- Les contraires font paireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant