Epilogue

436 27 5
                                    

Brooke

  - Brooke ? Viens j'ai quelque chose à te dire.

La voix de mon père s'élève depuis le salon. Je fais un sourire d'excuse à Nick puis l'embrasse. Je sors de ma chambre et traverse le corridor. Je tombe sur mon père, assit dans le canapé, son ordinateur posé devant lui sur la table basse. Son visage est fermé, comme toujours. Malgré cela, je sens que ce qu'il va m'annoncer va plus me déplaire qu'autre chose.

De toute façon, il ne t'a jamais dit quelque chose que tu pourrais apprécier...

- Bien. Assieds-toi, s'il-te-plaît.

Je m'assois.

- Comme tu le sais, les vacances sont dans moins d'une semaine. C'est pour cela que je me suis dit que nous pourrions partir.

Partir ?!

- Mais où, je demande, retissante.
- À New York.

Quoi ?

- Mais... C'est pas la...
- Oui c'est pas tout près. Mais tes grand-parents y vivent. J'ai pensé que cette année, on pourrait passer le Noël avec eux.

Ah. C'est pour ça...

- Je les aime beaucoup mais...
- Il t'oubliera. Ne te prends pas la tête pour ça.
- Comment peux-tu dire ça ! Tu ne le connais même pas, et voilà que tu le juges déjà, fais-je, explosive.

Il ouvre la bouche mais c'est trop tard : je lui tourne le dos, marchant rapidement vers ma chambre.
Il ne peut pas me faire ça ! Non !

  - Bébé ? Ça va ?

Je tombe lourdement sur mon lit, les jambes en compotes et les yeux qui me piquent.

  - Non...

Nick viens près de moi et m'enroule simplement de ses bras, posant doucement la tête sur mon front.

  - J'ai entendu votre... désaccord.
  - Ah...

Il me caresse les cheveux, mon visage emmitouflé dans son sweat. Je me retiens de pleurer. Ça va, c'est pas la fin du monde non plus.

Tellement contradictoire.

- Nick, est-ce que tu...
- Ne prononce même pas ce que tu veux me dire. Je ne t'oublierai pas. Au contraire ! Plus tu seras loin plus tu occuperas toutes mes pensées.

Je resserre mes bras autour de lui.

- J'ai pas envie de partir. Il n'aurait pas pu me le dire plus tôt, dis-je, énervée.
- Eh, regarde-moi.

Nos yeux se croisent. Je me calme aussitôt. Les siens ont l'air de chercher mon attention alors que les miens sont perdus. Au sens figuré comme au sens propre.

- Tu vas y aller, d'accord ? Ce ne sont que deux petites semaines. Puis tu retrouveras tes grand parents et toute ta famille, je suppose.
- Mais...

Il me coupe la parole d'un geste vif de la main.

- Je sais. Je sais que tu préfères rester ici, et moi aussi. Mais c'est Noël ! Noël en famille, génial non ?
- Pas trop, non, je ris.
- Bon enfin tu m'as compris, fait-il, un sourire en coin.
- D'accord...
- T'inquiètes pas. Tu ne vas même pas voir le temps passer. Tu vas faire le sapin, décorer la maison et tout. Tu vas t'éclater, dit-il, très peu sûr de lui, tout à coup.
- On verra.
- Et... tu pars quand ?

Mon cœur se serre. Je ne lui ai peut être pas demandé, mais je sais que mon père n'aime pas perdre du temps.

- Le premier jour des vacances. C'est à dire...
- Samedi.
- Dans deux jours.

Je ne veux vraiment pas y aller. Mais voilà, j'en suis obligée.

  - T'inquiètes pas, ma chérie. Je ne t'oublierai pas, si c'est ce que tu veux savoir. Non, je n'irai pas voir d'autres nanas. Ok ? Je t'aime.

Je le regarde, attendrie.
Qu'est-ce que je ferais sans lui ?

  - Moi aussi je t'aime, chéri.

Puis je relève la tête et l'embrasse, lentement. On s'écrase l'un contre l'autre, allongés sur la couette. Ses mains se confondent avec mes cheveux pendant que je garde les miennes collées à son torse. Nos langues s'accrochent l'une à l'autre, comme deux aimants.

Ce que nous sommes.

Deux aimants.
Deux aimants constamment attirés par l'autre.

Alors ce ne sont pas deux petites semaines qui vont changer quelque chose.
Ça, je n'en doute pas une seconde.

Parce qu'en général, des aimants, ça ne se quitte jamais.

Et si c'était possible 1- Les contraires font paireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant