Et si c'était possible 1- Les contraires font paire

XVII

Nick

    Pour la troisième fois de la matinée, je souffle.
    La première fois parce que ce matin, Brooke a fait irruption dans la cuisine, suivie de près par Ethan.
    La deuxième fois quand ils se sont langoureusement embrassés.
    Et la dernière - enfin pour le moment -, quand je les vois descendre de la voiture de mon frère.
    J'allai finir par craquer.

- Eh Nick ! M'appelle Taylor.
- Ouais ?
- Qu'est-ce que t'as aujourd'hui ? T'as passé une mauvaise soirée ou quoi ?
- T'as pas tout à fait tort. Souris-je.

    Il prend une posture fière et virile, puis déclame, tel un grand poète du vingtième siècle :

- Ô mon brave ami ! Quelle merveilleuse nouvelle m'annoncez-vous là ! Pour la toute première fois de mon règne sur cette planète, j'ai raison.

    Je le regarde, ris un peu et le casse :

- Dommage que ce ne soit pas le cas pour les réponses aux contrôles !

    Il s'immobilise alors, et me fixe avant de répliquer, piqué à vif :

- Parce que toi, en terme de nanas, t'assures peut-être ?

    Touché.

- Pff. Tu racontes n'importe quoi, Tay. Tu sais bien que c'est moi le plus fort entre nous deux pour séduire une fille !

    Il hausse les sourcils, croise les bras et pouffe :

- Et tu crois ça ? Pourquoi t'as toujours pas conclu avec la brunette alors ?
- C'est une autre histoire, ça.
- Hier soir. C'est exact ?
- Tout à fait. Dis-je en détournant les yeux des siens.

    Il vient s'asseoir à ma droite, faisant légèrement vaciller le banc. Faut préciser qu'il a déjà plus de trois cents ans passés, aussi.

- Bah alors ? J'attends ton histoire là. Aller ! Pousse Nick. Pousse ! Je vois même pas ses cheveux !

    Je m'esclaffe.

- Argh mais tu vas arrêter oui ?
- Oh ! Avoue quand même que ça te fait bien marrer !
- Ça, c'est clair !

     Je prends une grande bouffée d'air frais et me lance :

- Brooke et Ethan sortent ensemble, Tay.
- Oui ça je l'avais deviné ! Ils sont aimantés l'un à l'autre depuis...
- Oui, je sais. Je le coupe, un peu énervé.
- Et donc ?
- Bah, et donc, il y a que du coup, je peux plus "accomplir la mission". Fais-je, imitant des guillemets avec les doigts.
- Et alors ? C'est qu'une meuf parmi tant d'autres, non ?

    Je me raidis l'espace d'une demie seconde à l'entente de sa phrase.

- Euh... oui. Enfin non.
- Comment ça non ? C'est quoi encore le problème ?

    Je soupire et me gratte la nuque : signe que je suis gêné.

- Eh oh ? Nick ?
- Euh... En fait.. tu vois Tay, il y a que...
- Que quoi ? Balance tout merde ! Fait-il, moqueur.