XXII

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Ethan

    Kate. Ainsi s'appelait la rousse aux yeux émeraude. Jolie prénom. Des yeux magnifiques, une chevelure éclatante et, le petit plus : un sourire à en faire tomber plus d'un.

Comme toi ?

    En fait, autant dire que Kate est juste, la, liberté même.
    Avec ses cheveux au vent, ses yeux insouciants remplis de vivacité et ses tâches de rousseur, lui donnant un charme.. unique.

Ah bon ? Autant que ça ? Bon. Si tu le dis.

    Je me lève de ma chaise, optant pour un sourire charmeur, tout cela ponctué d'un clin d'œil. Elle me regarde en haussant un sourcil, se demandant ce que je vais faire.
    C'est simple : payer.
    Mais alors que j'atteins le milieu du café, Kate me passe devant, m'envoyant un baiser au passage. Tiens ?
    Comme c'est intéressant... Je rêve ou elle vient de régler l'addition ?
    Ah non.
    Je ne rêve pas.
    Je la vois qui revient, toute pimpante avec son fidèle sourire.

  - Alors comme ça, Monsieur veut se la jouer gentleman ?
  - C'est un peu raté maintenant. Mais oui. Je le voulais. Je ris.
  - Eh bien, tu devras t'y faire. Parce qu'avec moi, seuls "aventure" et "audace" rentrent dans mon cerveau. Les chichis et tout ça, je m'en moque. Fait-elle avec un geste vague de la main.

    Bon ! Je ne m'y attendais pas, à cela.
    Et j'adore.

  - Je n'ai jamais dit que j'étais quelqu'un de faible et timide, chère enfant. Au contraire. J'aime beaucoup relever des défis. Fais-je, arborant un sourire malicieux.

    Elle hausse un sourcil en me regardant de biais. Elle n'a pas l'air très convaincue. Ceci me le confirme :

  - Alors prouves-le moi.

    Kate met les mains sur ses hanches, un air malicieux sur le visage.
    Mademoiselle veut jouer à ça ? Alors on va jouer.

    Je la prends aussitôt par la main, l'entraîne à l'extérieur du café et observe les alentours. Mes yeux se posent un peu partout, de passants en passants, de boutiques en boutiques, jusqu'à tomber sur la route, tout simplement.
    En voilà, un défi !
    Je la laisse ici et marche progressivement vers le passage piéton. Je la vois s'adosser à un lampadaire, déjà ennuyée.
    Je souris.
    Je bifurque alors brusquement sur ma gauche ; je me retrouve donc sur la route, avec en bande son les voitures qui filent à toute vitesse.
    Je scrute son expression faciale basculer de ennuyée à intéressée.
    Je continue.
    Je fais de petits pas, mes mains tâtonnant le vide. Je regarde un peu partout, les yeux dans le vague. Puis, voyant un véhicule arriver au loin, je me place sur sa voie. Elle se met à klaxonner, jusqu'à freiner sec.
    Je ne m'arrête pas.
    Je titube à force de toucher l'air. J'entends une porte claquer puis des pas se rapprocher.

- Eh, toi !

    Je fais un clin d'œil discret à Kate. De suite, je prends un air faussement soulagé, et me tourne dans tous les sens.   Je feigne chercher quelque chose, sur le point d'acclamer Dieu de m'avoir envoyé un sauveur. La personne s'agace puis s'avance vers moi.

- Eh. Je suis là. Et je suis un peu pressé vois-tu ?
- Ah euh non, je ne vois pas.

    Je regarde la personne sans vraiment voir. Mais bien sûr, elle ne se doute pas une seconde que ce n'est qu'une façade.

Et si c'était possible 1- Les contraires font paireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant