Love and secrets

Chapitre 4: Briller Différemment

Ellipse

Sarah

Il est 19h, je suis dans mon lit allongée sur le dos et je fixe mon plafond sans aucun mouvement à part celui de mon coeur qui bat et celui des mes paupières qui s'ouvrent et se ferment instinctivement.

Cela va vous sembler étrange mais c'est mon père qui avait peint ma chambre quand j'étais encore petite, lorsque nous venions d'emménager et je ne l'ai jamais faite repeindre, je n'en ai jamais eu le courage car il m'avait aménager et décoré avec soin cette pièce qui nous représentait tout les deux, quelques mois avant le diagnostique de son cancer.
Tumeur au cerveau, stade quatre, il était condamné.
Ça ne pardonne pas cette merde.
Mon père et moi étions très proches, c'est mon héros, l'homme de ma vie et il le restera malgré son absence involontaire mais cette pensée me rappelle que je ne parle jamais de lui, peut être parce que c'est trop douloureux, mais comment être sûre qu'en ne parlant jamais de lui je ne l'oublierai pas, que je ne l'effacerai pas de ma vie?
Une larme perle au coin de mon œil et vient couler le long de ma joue, ce qui est rare pour moi (quoique plus tellement ces derniers temps... je dois avouer que j'ai intensément côtoyer la dépression depuis quelques mois) mais cette réaction émotionnelle subite me donne donc une réponse, si même huit ans après sa mort (huit ans déjà...) une simple pensée de lui peut me faire pleurer c'est que je ne pourrait jamais l'oublier.
Ni lui avec ses manies et ses habitudes, ni le son enjoué de sa voix, ni la façon chaleureuse et contagieuse dont son rire emplissait toute situation, ni ses yeux d'un or étincelant qui s'illuminait à chaque regard qu'il posait sur moi, tout comme son sourire radieux illuminait à coup sûr mon coeur et l'enivrait de joie, ni même tous ses moment partagés ensemble et tout ses souvenirs.
Je ne les oublieraient jamais même si je le voulais, ils resteront là, gravés dans ma mémoire pour toujours, mon père a été un pilier dans ma vie, il a façonné ma vision du monde et m'a marqué au fer rouge d'une marque indélébile qui est son amour et pour rien au monde je ne souhaiterait l'effacer.

J'ai un peu l'impression de m'égarer, ce dont je voulais vous parler c'est le fait que mon père avait inscrit sur mon plafond en grandes lettres noires, juste au dessus de mon lit :

"La Nature Fait Les Hommes Semblables, La Vie Les Rends Différents"

C'est une citation d'un philosophe Chinois, que mon père répétait souvent mais il y avait ajouté :

"... À toi ma petite étoile, promet moi de toujours Briller Différemment."

Mon père m'a toujours surnommé sa petite étoile aujourd'hui j'aime à penser que c'est lui ma bonne étoile et qu'il ne me quitte jamais vraiment, me guidant dans chacun des pas que je fais sur le chemin de la vie, dans ce monde où il n'est plus.
Je regarde souvent cette citation, elle me fait réfléchir et j'ai à chaque fois l'impression que mon père est là avec moi et qu'il va apparaître pour me serrer fort dans ses bras et me conseiller, comme il le faisait par le passé et continu de le faire à travers mes souvenirs.
Sa mort est sans aucun doute la plus grande souffrance que j'ai eu à affronter, je n'étais qu'une petite fille de huit ans, du jour au lendemain mon papa a déménagé à l'hôpital, je ne pouvais le voir que durant les horaires des visites, on me disais de rester bien sage qu'il était très fatigué, je ne comprenais pas mais j'obéissais, si ça pouvait aider l'homme que j'aime le plus au monde à rentrer à la maison j'aurai fait n'importe quoi.
Malheureusement ça n'a pas suffit, son cancer l'a emporté, la faucheuse l'a rencontré et mon papa s'est envolé.
Depuis ça fais huit ans que je survie sans lui car oui depuis ce jour là, ce jour maudit que je ne pourrais aussi jamais oublier, depuis qu'il est parti, je ne vis plus, je survis seulement.
La nuance entre ces deux mots peut paraître faible mais elle est bien réelle.
Je respire, je mange, je dors, je bois, j'ai même grandi mais je ne brille plus.
Mon coeur pompe mon sang dans mon corps mais ne bat plus.
Mon rire s'échappe de mes lèvres mais n'emplis plus les âmes de joies car il n'est jamais sincère et chaleureux, il n'est qu'une politesse, une façade, il m'est impossible de rire.
Comment le pourrais-je sans lui?
Je réussissais pourtant à reprendre quelque peu goût à la vie depuis un an, à oublier ce paysage gris et monotone qui m'entoure sans jamais me quitter et à en percevoir de nouveau la grâce et la beauté mais il a fallut que lui aussi il me quitte.
Eten illuminait ma vie, tout comme mon père le faisait plus tôt dans le passé.
Ils étaient les deux uniques homes de ma vie, les seules qui comptaient et que j'aimais (que j'aime toujours d'ailleurs c'est une évidence) et ils m'ont tous les deux abandonner.