Pour toujours...

Chapitre 16 : Solitude

"Parfois, je préfère garder mes sentiments pour moi, parce que c'est difficile pour quelqu'un d'autre de comprendre."

Les semaines, les jours, les heures, les minutes, les secondes... Tout me paraît si long. Rien n'a changé, seul le paysage renaît sous mes yeux bordés de larmes.
Je peux tenter de mentir à ce qui se trouve dans ma tête mais je ne pourrai jamais mentir à ce qui se trouve dans mon coeur.
J'étais étendu sur mon lit, les larmes roulant sur mes joues, à écouter de la musique. Lorsque cette chanson retentit cette nuit hantait mon esprit.
J'attrapa mon téléphone avant de le projeter au sol. La musique se stoppa.
Mes sanglots se faisaient de plus en plus fort. Je me recroquevia sur moi même.

La fin des vacances de Noël arrivait à grand pas ce qui signifiait la reprise des cours. Je vais devoirs le voir tous les jours. Rien qu'à cette pensée mon coeur se serra.

Sur le chemin du lycée, je marchais doucement, tête baissée. Sans me soucier de ce qui m'entourait.
Je me sentais si seule...
Ce trajet me paraissait si long.
Une fois devant le bâtiment je poussa un soupire avant d'y pénètrer. A peine avais - je posé un pied dans l'enceinte de l'établissement que je vis Alice se précipiter sur moi. Elle me fit face en me regardant tristement.
"Cécilia...
Je sais ce qu'elle pense.
-Je ne comprend pas pourquoi il a fait ça, soufflais-je
Elle ne dit rien un long moment.
-Il ne viendra plus au lycée.
Je la fixa, interloquée.
-Pourquoi ça ?
Elle baissa les yeux.
-Il est occupé et il, elle marqua une pause avant de reprendre, il ne veut plus te voir...
Les larmes roulèrent sur mes joues. Me voyant pitoyable elle me serra contre elle doucement.
-Dit lui qu'il ne me manque pas, que je ne pense pas à lui... Mais ne lui dit pas que je pleure en disant ça...
Elle resta silencieuse à mes paroles.
-Très bien mais, Cécilia, tu l'aime ?
Je n'y répondis rien, la sonnerie retentit.
-Essaye de penser à autre chose..."
Je hocha ma tête.
C'est sur cette interaction que ma journée commença.

Je prenais place à ma table solitaire.
Le cours commença, je ne faisais que sentir cette chaise à mes côtés. Vide.
Je ressentais clairement son absence. Son sourire, son rire, son regard... Il me manquait.
Je ne saurais vous dire de quoi parlait le cour, il occupait toute mes pensées.
Mon heure de déjeuner arriva, après être passé au self je me dirigea vers la salle à manger.
Je m'assis à une table, seule. J'avais l'habitude de ce genre de moments mais pas ces derniers mois. Je fus prise d'une incroyable solitude.

Les semaines passèrent sans nouvelles de lui. Et concernant le lycée aucune trace. Quand à Alice, elle ne me dit rien à son sujet.
C'était un jour pluvieux, j'étais dans cet éternel salon lorsque ma mère vint me voir tremblante. Je détourna mon regard de la fenêtre pour le poser sur elle. Elle était si blanche et si amaigri. C'était la première fois de ces derniers temps que je la regardais. Les seuls endroit de sa silhouette à avoir grossit étaient ses hanches ainsi que son ventre.
Elle s'assit à mes côtés en baissant la tête.
"Ma puce il faut qu'on parle.
Je la fixa un moment.
-Je t'écoute.
-Je, sa voix se cassa
Ses mains commencèrent à trembler. Je les pris alors dans les miennes pour la rassurer.
-Tu peux tout me dire.
Elle leva les yeux vers moi.
-Je suis enceinte.
A ces mots je me paralysa.
-D - depuis combien de temps ?
-Deux moi.
Comment j'ai pu ne pas m'en rendre compte ?
-Je suis vraiment nul...
-Pourquoi dis-tu ça ?
-Je n'ai fait que de m'occuper de ma personne et je ne me suis même pas soucier de toi, je suis désolé maman...
-Ce n'est pas à toi de t'excuser, c'est à moi. Je n'ai rien fait alors que je t'entendais pleurer tous les soirs.
Ce fut le silence. Je ne savais pas quoi répondre.  Elle reprit la parole.
-Je suis une mauvais mère.
-Ne dis pas ça, de tout manière je t'aurais envoyer bouler.
-Mais je ne suis pas venu te voir ou même demander ce qu'il n'allait pas.
-Je ne t'aurais pas répondu.
Je la regarda un moment.
-Qu'est-que tu vas faire ?
-Je ne sais pas.
-Tu en as parlé à Philippe ?
-Non.
-Pourquoi ?
-Je... J'ai peur, peur qu'il m'abandonne.
-C'est un homme bien, il ne ferait jamais une chose pareille.
Elle me souria faiblement.
-Tu as raison, je lui dirai...
Je lui coupa la parole.
-Il n'y a pas de temps à perdre, il faut que tu lui en parle au plus vite.
-D'accord."
Elle se leva en prenant son téléphone.
C'est pas vrai, je vais être grande soeur ! Mais la joie que je ressentis s'envola aussi vite qu'elle était venu. Je me retrouvais de nouveau seule. Je me leva à mon tour. J'enfila ma paire de chaussure et mon blouson.
Je sortis de la maison, la pluie vint se déposer sur mes joues. Cela me fit du bien. Je commençais à marcher en direction du parc. Je marchais tête baisser. Tout autour de moi était sombre. Reflétant mon état d'esprit.

Le parc était vide, pas un chat. Je m'assis sur un banc mouillé mais cela n'avait pas d'importance. Je levais mon visage vers le ciel gris en fermant les yeux.
Un moment passa lorsque je sentis une présence à côté de moi. Un bras se posa derrière moi sur le dossier du banc.
J'ouvris précipitamment les yeux pour voir une personne que je n'avais pas vu depuis longtemps. Mon coeur se mit à cogner fort dans ma poitrine. Il était là, à me regarder fixement. Je bondis du banc en tremblant comme une feuille. Il se leva à son tour. J'allais m'enfuir en courant mais il me barra la route.
"Tu vas où comme ça ?
-Loin de toi, dis-je en détournant les yeux
Il posa ses doigts sur mon menton et tourna ma tête vers lui. On resta les yeux dans les yeux. Je pouvais y lire une certaine tristesse.
-Il faut que je te parle.
-Je n'ai rien à te dire.
Je le repoussa sèchement.
-Cécilia !
-Je croyais que tu ne voulais plus me parler, alors laisse moi tranquille Edan !
Il plissa les yeux puis s'approcha avec détermination de moi. Il m'attrapa les poignets de la même façon qu'il avait fait auparavant. Son corps était contre le mien. Sa chaleur me traversa, les larmes roulaient sur me joues.
-Princesse...
Ses lèvres se posèrent délicatement sur les miennes. Mon corps fut prit de frissons, mon coeur s'emballa.
Son baiser devenait de plus en plus passionné. Mon coeur me faisait horriblement mal. Je le repoussa violemment. Il me regarda interloqué. Je m'essuya la bouche en pleurant.
-Pourquoi tu as fait ça !
Je veux partir. Loin de lui...
Je m'enfuis en courant.
-Cécilia !
Les sanglots gènent ma respiration. Ma poitrine se contractait, je suffoquais. Il m'a donné mon premier baiser. Il a tout gâché ! Je le déteste !
Mes pas plongèrent dans les flaques d'eau.
Ses pas se rapprochaient, je pris panique et traversa la route en regardant dans sa direction. Son visage se déforma avant d'hurler mon prénom. Je reçus un violent choc sur mon flan gauche.
Tout se passa en un instant...
Je fus propulsé à quelques mètres en recevant un violent coup à la tête.
Je vis Edan se précipiter à moi. Tout devenait sombre. Le visage de Edan était en face du mien.
-Mon dieu... Cécilia, reste avec moi... RESTE AVEC MOI !!"
Ce fut les dernières paroles que j'entendis avant de sombrer dans l'obscurité.

Reste avec moi...