Lust Kick, Love Punch [EN PAUSE]

22. Chapitre 22 #Mike

Cette invitation ravit absolument tout le monde. J'avoue qu'en règle générale, Thanksgiving n'est pas une priorité pour nous. Lorsque nous étions ados, j'emmenais ma petite sœur au restaurant, pour un semblant de fête à deux. C'est devenu au fil des ans, une tradition à laquelle Liam et Alex prennent part lorsque leurs familles respectives le leur permettent.

Mais Mams et Paps, comme les appelle affectueusement Liam, sont si adorables qu'il n'était pas envisageable de refuser. Ils nous ont appelés à tour de rôle, pour « solliciter notre présence » avec une seule consigne, se mettre sur son trente-et-un. Et je l'avoue volontiers, la perspective d'être tous réunis me comble de joie.

Il faut dire que ce n'est pas très folichon en ce moment à la maison. Même si Alex semble de meilleure humeur, il reste de plus en plus difficile à cerner. Il a arrêté de se saouler la gueule certes, mais lorsqu'il ne fuit pas la coloc, il a des excès de rêverie... genre le mec devient carrément lunatique. Lily et lui discutent souvent à voix basse, et elle a une bonne influence, semble-t-il.

Anna me vole à mes pensées. Elle est splendide dans sa robe blanche, très aérienne. Je lui souris machinalement, ce qu'elle me rend au centuple. Alex qui se dirige à grand pas vers nous, marque une pause dès qu'il la voit. Elle lui jette un regard noir, qui reste sans réponse. J'observe le pote alors qu'il passe dans la salle à manger où certains sont déjà attablés. C'est moi où il fuit Anna ? Que se passe-t-il encore entre ces deux-là ?

— Tu veux bien être mon cavalier ? me demande-t-elle avec un sourire si attendrissant que je me laisse berner sans résistance.

— Avec grand plaisir, accepté-je en lui offrant mon bras. Cette robe est...

— Rooh, ne commence pas !

— Très jolie, approuvé-je.

— Oui, tu as vu ce travail d'orfèvre ? s'extasie-t-elle, heureuse du compliment, en désignant le bustier habillé de sequins, de perlettes et de strass qui le font briller de mille feux.

— Difficile de le rater.

Plaisanterie mise à part, elle est vraiment resplendissante, avec sa petite tresse en épi qui dévale son épaule droite. Naturellement belle. Des fois, j'essaie de me souvenir des traits de maman pour savoir si elle tient d'elle, mais j'en suis incapable et c'est bien mieux ainsi.

Après tout, elle s'est cassée, le Diable peut bien l'emporter !

Nous poussons la porte à doubles battants en riant avec complicité, et je me prends une bonne bière tandis qu'Anna se sert un soda.

Un petit air de jazz en fond sonore, Mams nous invite à gagner le salon, et nous rejoignons Liam et son grand-père qui rient à en perdre haleine. Je ne peux m'empêcher d'envier mon ami, ou plutôt cette relation complice et sincère. C'est con, mais c'est comme ça. Mams se ravit de l'arrivée des derniers invités. En effet, une énième voiture se gare devant la résidence, et j'ai la mauvaise surprise de voir le paternel en descendre.