Lust Kick, Love Punch [EN PAUSE]

04. Chapitre 4 #Mike

Ne pas bouger ? Alors que ma petite sœur a pris la poudre d'escampette en douce avec ce pseudo prince de pacotille ? Alex et moi échangeons un regard en biais avant de nous lever comme un seul homme.

Les tourtereaux prennent tout leur temps, discutant et riant.

Nous ne sommes plus qu'à quelques mètres d'eux quand ils marquent une pause et s'embrassent au beau milieu de l'embarcadère.

Bordel de merde ! Je vais étriper ce fils de pute !

Si je vois rouge, Alex disjoncte littéralement. Avant que je n'ai eu le temps de faire quoique ce soit, il attrape Anna par le bras et l'attire à lui. J'ai même l'impression que son visage passe par toutes les couleurs de l'arc en ciel pour finir rouge écrevisse. Il la porte et la distance de nous, sans jamais la lâcher.

— Non, mais ça va pas ? Pour qui est-ce que tu te prends ? hurle-t-elle avec hystérie. Et qu'est-ce que vous fichez là ?

— Je te conseille de te taire ! Ton tour viendra, la menacé-je tandis qu'Alex la maintient, dos à lui, avec une force mesurée.

— Mike, non. Ne t'avise pas de...

Alex lui murmure quelque chose à l'oreille et elle se tait immédiatement. Quand il s'agit d'Anna, je pète les plombs au quart de tour. 

Il le sait, elle le sait, je le sais.

Jared va l'apprendre à ses risques et périls.

Je l'empoigne à hauteur du col et le pousse violemment contre le cabanon, non loin de là, sur la berge. Un petit gémissement guttural lui échappe quand son dos frappe la façade.

Ce n'est pas la douleur qui déforme les traits de son visage inexpressif, mais la peur panique qui s'empare de lui. Comme tout pratiquant, mon sensei m'a appris que le contrôle est la clé de tout conflit. Savoir garder son sang-froid pour transformer sa colère en force, je sais faire. Mais je suis bien décidé à ce que ce petit enfoiré pense le contraire.

— Je ne sais pas dans quel monde tu vis, petit con, mais si tu t'avises à nouveau d'embarquer ma petite sœur dans une de tes expéditions fantasques, un jour d'école, sans prévenir qui que ce soit, je t'enterre vivant et j'attends que les asticots te fassent ta fête ! C'est clair ?

— Je... suis... désolé, balbutie-t-il péniblement. Annabella m'a dit qu'il n'y avait pas de problème. Je...

— Eh bien, il y en a un. Et de taille, sifflé-je en appuyant le revers de ma main sur son torse pour le plaquer avec force contre l'habitacle. Je vais te démolir, tu m'entends ?

— Ouais, intervient Liam, et nous nous joindrons à lui !

La menace de Liam manque cruellement d'agressivité. Je ne suis pas étonné de l'entendre grogner quelque chose à Alex. Après tout, il n'y a pas plus pacifiste que notre Mahatma Liam. J'ai beau ne pas partager sa foi inéluctable en l'humanité, je lui suis reconnaissant de veiller sur nous. Il n'a pas dû apprécier notre entrée en matière. Qu'à cela ne tienne, il nous passera un savon plus tard !