Chapitre Cinq

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Trois semaines étaient passées depuis le départ de Milan. Je ne l'avais pas revu depuis. Enfin, pas directement.

En revanche, quelque chose avait clairement changé dans ma vie. Je ressentais des émotions qui ne me concernaient pas, comme si j'étais liée à quelqu'un. Certainement ce maudit loup-garou qui avait dû faire de la magie noire ou je ne sais quelle connerie de ce genre. J'étais parfois triste, nostalgique, ou même en colère sans raison. Puis je rêvais de lui, régulièrement. Des rêves remplis de fantasmes, de moments intenses et intimes horriblement gênants qui me donnaient l'impression de tromper Elliott indirectement.

Ce dernier devait rentrer bientôt. Dans une semaine précisément. J'espérais vraiment que sa présence me permettrait de tirer un trait sur mes pensées pour Milan. Ce monstre diablement beau occupait ma tête jours et nuits, cela devait cesser.

À l'hôpital, il m'était même arrivé de croire l'apercevoir, espérant à chaque fois que ce soit lui. Puis je retournais à mes patients, déçue que ce ne soit que des hallucinations.

Milan avait respecté mon souhait d'être loin de lui. Il n'avait à aucun moment cherché à me voir ou me parler. En revanche, cela faisait trois semaines que son cher ami Caleb me suivait de partout. J'avais gagné une baby-sitter.

Il restait le plus souvent loin de moi, à m'observer tel un agent secret. J'ignorais s'il faisait ça pour me protéger ou pour me surveiller, mais c'était de plus en plus pesant. J'avais sans cesse peur que quelqu'un le remarque et ne se pose des questions. S'il se faisait remarquer, il pourrait très bien se faire tuer et bien que je ne demandais qu'à retrouver ma tranquillité, je ne lui souhaitais quand même pas ça.

En parlant de questions, June avait cherché à me tirer les vers du nez pour les deux loups-garous qu'elle avait nommé "les bombes sexuelles". Elle était persuadée que j'avais un lien avec eux, ce que j'avais nié jusqu'à maintenant. J'espérais qu'elle cesserait de se poser des questions et qu'elle aurait la décence de ne pas en parler avec Elliott.

Alors que je faisais mes courses, je pus apercevoir Caleb à quelques mètres de moi, me fixant toujours tel un psychopathe.

Je pris une pomme et lui lançai de toutes mes forces dessus, espérant le faire déguerpir, seulement ses réflexes de loups dépassaient bien mes capacités de lanceuse. Il attrapa le fruit sans la moindre difficulté et croqua dedans en esquissant un petit sourire m'étant destiné.

Je levai les yeux au ciel en jurant et partis dans un rayon à l'autre bout du supermarché.

- Je suis persuadé que si j'avais été humain, tu m'aurais envoyé à l'hôpital.

Je sursautai, me retournant brusquement vers ce maudit Caleb qui se trouvait juste derrière-moi, mangeant toujours la pomme.

- Arrête de me suivre !

Il se mit à rire et à pousser mon charriot tandis que je le regardais, ébahie.

- Est-ce que tu m'écoutes au moins ?
- Bien sûr, Princesse. Malheureusement pour toi, j'obéis aux ordres de mon Alpha.
- Et quels sont ses ordres ?

Je ne relevai pas le petit surnom faussement affectif qu'il venait de me donner. J'étais trop occupée à vouloir en savoir plus.

- Te protéger.

Je fronçai les sourcils, puis me mis à rire face au ridicule de la situation.

- Vous avez un vrai problème !

Caleb me fixa quelques instants, puis jeta sa pomme dans mon charriot, sans la moindre gêne.

- Tu sais, quand j'ai su que c'était toi l'élue, j'ai tout de suite compris que les choses seraient compliquées.

L'emprise de l'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant