L'emprise de l'Alpha

Chapitre Six

Je savais que Milan était reparti énervé, je ressentais toute sa haine. Le vide qu'il avait créé en s'en allant était encore plus fort que les fois précédentes. Il fallait que je passe du temps avec Elliott et que je laisse ce bref passage étrange de ma vie derrière-moi. C'était vital. Pour mon couple, pour ma vie et pour ma santé mentale.

- Pourquoi tu ne n'avais jamais parlé de lui avant? Me demanda Elliott, l'air dubitatif.

Je savais qu'il soupçonnait quelque chose. Mais la dernière chose dont j'avais besoin était qu'il ne me pose des questions.

- Parce que je ne le connaissais pas, répondis-je naturellement en haussant les épaules.

***

Alors que je me changeais pour enfiler une nuisette, Elliott s'appuya, les bras croisés sur son torse, contre le cadran de la porte, me regardant.

- Je sais que mes absences répétitives n'étaient pas ce que tu imaginais le jour où tu m'as dit oui, commença-t-il.

Je ne me tournai pas tout de suite, soupirant doucement, en fermant les yeux quelques instants. Parler avec lui maintenant était tout ce dont je n'avais pas besoin.

J'avais toujours souffert de la solitude. Et le jour où j'avais épousé Elliott, j'avais cru que les choses changeraient, que je me sentirais plus complète, plus vivante. Mais ce n'était pas le cas. Il était censé être ma moitié, et pourtant, je me sentais toujours aussi vide et seule.

Il me rendait heureuse mais quelque chose manquait. Ne sachant pas d'où cela provenait, j'avais mis cette tristesse sur le compte de la perte de ma famille. Comment pourrais-je devenir un jour une personne tout à fait équilibrée avec ce que j'avais vécu ? Bien que j'avais toujours su camoufler mes émotions, elles étaient bien réelles et me bouffaient parfois de l'intérieur.

Je sentis deux bras entourer ma taille et me serrer contre un corps chaud et musclé, celui de mon mari.

- J'ai conscience de ne pas être un mari parfait, mais je te promets de faire des efforts. Je t'aime plus que tout au monde, Aliyah.

Il embrassa mon cou et me serra encore plus fort. J'aimais ce contact, cette affection, cet amour qu'il m'apportait quand il était là. Et pourtant, je ne l'appréciais plus comme avant.

Les yeux émeraudes de Milan m'apparurent, et je me forçai à les oublier. Ce n'était pas le moment. Il n'avait rien à faire dans ma tête lors d'un moment si intime.

Je me tournai vers Elliott, me noyant dans son regard bleu océan. Je passai mes mains dans ses cheveux et embrassai le coin de ses lèvres. J'aimais cet homme, de toute évidence, puisque je l'avais épousé. Donc pourquoi me posais-je la question ?

- J'ai demandé à ne plus partir trop longtemps. Et moins souvent.

Je ne pus m'empêcher de sourire. J'espérais simplement qu'il respecterait sa promesse et que notre couple pourrait repartir comme à nos débuts.

Il continua de m'embrasser et son corps chaud recouvrit rapidement le mien malgré qu'une sensation de colère et de haine m'envahirent, gâchant ce moment qui aurait dû être magique...

***

Aujourd'hui, cela faisait un mois que je n'avais pas eu de nouvelles de Milan. Enfin... je le sentais parfois non loin de moi, ou ressentais ses différentes émotions à cause de ce maudit lien étrange et incompréhensible qui nous unissait.

Je n'avais bien entendu rien dit à Elliott. Il ne supporterait pas qu'un loup ce soit tenu si près de moi et en saurait certainement plus que moi sur le sujet. Je savais que si j'approfondissais mes recherches sur ce qui se passait entre ce loup et moi, j'en apprendrais beaucoup. Et j'avais peur de ce que je pourrais découvrir. Alors je préférais nier en espérant ne jamais le revoir même si quelque chose en moi criait un manque indescriptible. Peut-être devais-je vivre un sevrage, comme pour les accro à la drogue ? Je me devais d'essayer, pour Elliott, et le respect que j'avais pour lui.