Chapitre Vingt-et-Un

15.9K 1.2K 203
                                    

Ne pouvant participer à cette traditionnelle balade nocturne, j'avais décidé de me venger sur le délicieux cocktail qui attendait les nombreux membres de la meute dès leur retour. Je m'acharnai d'autant plus quand je compris que Caleb ne m'en dirait pas plus sur le massacre de ma famille.

Il m'observait attentivement, à la fois avec inquiétude et désespoir.

- Fais gaffe, Aliyah. C'est fort pour les humains.
- De toute façon, que pourrait-il bien m'arriver à l'intérieur du camp ? Me moquai-je d'un ton sec. Puis étant donné qu'apparemment je ne suis qu'à moitié humaine...

Il leva les yeux au ciel et vint me prendre mon verre des mains déjà rempli pour la sixième fois consécutive.

Nous n'avions pas vraiment parlé jusqu'à présent. Je lui avais bien fait comprendre qu'il m'énervait tout autant que son abruti d'Alpha. Personne n'avait le droit de m'empêcher de faire quoique ce soit. J'étais adulte et libre, alors pourquoi me retenir ici comme une vulgaire prisonnière ?

- Tu vas aussi surveiller ce que je bois ? Râlai-je.
- Milan m'a demandé de m'occuper de toi et c'est ce que je fais.
- Comme au bon vieux temps, répondis-je d'un ton ironique. Je suis assez grande pour me gérer toute seule !
- Quoiqu'il en soit, les ordres sont les ordres.
- T'en as pas marre d'être le petit chien de Milan ?

À ce moment précis, Caleb ne plaisantait plus du tout. Il attrapa mon poignet et le serra un peu trop fortement à mon goût.

- Fais gaffe à ce que tu dis. Tu pourrais le regretter plus tard.
- Regretter quoi ? Bientôt, vous ne serez tous qu'un vulgaire souvenir.
- On n'échappe pas à sa destinée.
- Et donc toi, la tienne, c'est d'être un larbin toute ta vie ?

Je compris que j'étais allée trop loin quand Caleb me plaqua contre le chalet juste derrière nous, les yeux noirs de colère.

Il faisait très sombre et ça le rendait encore plus effrayant. Je ne le connaissais pas sous cet aspect là. Du moins, pas avec moi. Je devais avouer que ce côté de sa personnalité me déstabilisait légèrement dans ma confiance en moi.

- Tu ferais mieux de te taire, princesse. Je ne suis le larbin de personne.
- Alors prouve-le ! Le défiai-je.

Il me fixa quelques secondes et se mordit la lèvre afin de contrôler sa colère au bord de l'explosion, puis après ce qui me sembla une éternité, s'écarta de moi en soupirant, las.

- Je n'ai rien à te prouver. Je suis juste le Bêta de l'Alpha et son meilleur ami. C'est comme ça. Quant à toi, tu n'es qu'une idiote imbue d'elle-même.

Tandis que ma fierté venait de prendre un sacré coup, il s'éloigna pour se rassoir où nous nous trouvions quelques minutes plus tôt et but cul-sec le verre qu'il m'avait pris des mains. Je voulais qu'il craque, qu'il me propose de sortir de ce maudit camp et qu'il m'emmène me promener, mais visiblement, sa fidélité envers son Alpha était bien plus puissante que sa force de caractère. Je me sentais blessée, mais je l'avais cherché.

Blasée, je m'apprêtais à partir me coucher quand mes yeux dévièrent sur une veste en cuir posée plus loin. Je me dépêchai d'aller la fouiller et ne pus m'empêcher de sourire en trouvant un smartphone à l'intérieur. Je supposai qu'il n'y avait pas de mot de passe pour le déverrouiller, étant donné la confiance qui régnait dans cette meute.

Après avoir vérifié que Caleb n'avait pas remarqué ma trouvaille, je partis rapidement jusqu'au chalet de l'Alpha et du Bêta pour m'y cacher. Je montai dans la salle de bains et m'enfermai à double tours au cas où mon geôlier déciderait de contrôler chacun de mes faits et gestes. Je pris soin de faire couler l'eau du robinet du lavabo pour être sure de ne pas être démasquée à cause de l'ouïe fine de ces maudits loups.

L'emprise de l'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant