L'emprise de l'Alpha

Chapitre Trente-Six

J'avais passé de nombreuses soirées à m'amuser à l'orphelinat, à rire, surtout à l'adolescence quand nous nous rejoignions derrière le dos des sœurs pour boire de l'alcool et fumer des cigarettes achetées en douce au village.

Mais ce soir, je passais de loin la meilleure soirée de toute ma vie. La présence de Galaad me donnait l'impression d'avoir retrouvé une parcelle de famille même si j'étais en droit de le détester pour cette malédiction dont j'étais la clé. Malheureusement, je n'y arrivais pas. Comment le pourrais-je ? Sa haine pour le meurtre de ma famille l'avait poussé à punir toutes les créatures surnaturelles du monde entier. Sa loyauté n'était pas à remettre en cause.

Chaque émotion me semblait décuplée, j'avais à la fois envie de hurler, de pleurer et de rire. Paradoxalement, j'avais l'impression de pouvoir tout contrôler pour faire en sorte que rien ne puisse m'atteindre.

Je dansais sur la piste, déchaînée, essayant de canaliser cette énergie qui me consumait. Je pouvais voir Milan qui tentait de rester avec moi à mon grand désespoir, sa popularité l'obligeait à être presque toujours retenu par des membres de sa meute. En tant que bon Alpha, snober son peuple lui était certainement inconcevable.

- Ça te va encore mieux que je ne le pensais d'être une louve, se mit à rire Caleb.

Contente qu'il soit venu me rejoindre, j'entourai son cou de mes bras et l'incitai à s'éclater avec moi. Il posa ses mains sur ma taille et son corps ondula près du mien, suivant mon épuisante cadence.

Cette euphorie qui me dévorait m'apprenait à ressentir de nouvelles émotions plus qu'intenses, et j'adorais ça. C'était comme être droguée, et ne vivre que les effets positifs.

Les mains de Caleb sur moi me créaient comme des frissons, son souffle sur mon visage me caressait... Ce n'était pas du tout une attirance sexuelle, plutôt sensuelle. Ma peau semblait réceptive à celle de mon ami. J'étais sensible à tout ce que je sentais, touchais, voyais...

- Je suis heureux que tu fasses partie des nôtres, Aliyah, me souffla-t-il.

Je me blottis dans ses bras, essayant de calmer la puissante énergie qui me dévorait quand soudain, une vague de colère traversa mon esprit.

- Je ne vous dérange pas ?

Je compris que ce sentiment ne provenait pas de moi mais de Milan, qui venait d'arriver. Ses émotions n'étaient plus seulement de simples ressentis, je les vivais et les confondais presque avec les miennes.

Caleb s'apprêtait à répondre quelque chose mais je fus plus rapide que lui quand je sautai sur mon âme-sœur pour l'embrasser intensément, enroulant rapidement ma langue à la sienne, dévorant ses lèvres qui ne faisaient qu'attirer les miennes.

Je le sentis s'apaiser immédiatement, et comprendre que ce dont j'avais besoin était de libérer toute cette puissance en moi, tout ce désir et cette euphorie.

- Fais-moi l'amour, Milan, lui chuchotai-je à l'oreille.

Un petit sourire en coin se dessina sur son visage et il me souleva par l'arrière des cuisses.

- À vos ordres, Madame Turner.

Accrochée à son cou, mes jambes entourant sa taille, je le laissai me guider tandis que j'embrassai activement son cou, ne laissant aucune parcelle de sa peau échapper à ma nouvelle vue bien plus précise.