Caleb.

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- Caleb, je vais tout t'expliquer.

Il est temps pour elle de mettre des mots sur la douleur qu'elle ressent. Je n'accepte plus qu'elle laisse son passé empiéter sur son présent et gâcher notre futur ensemble.

- Assis toi, je t'en prie. Et, écoute moi. Promets moi de m'écouter jusqu'au bout au moins.

Je lui fis la promesse de l'écouter jusqu'au bout, je lui devais au moins ça, ou bien je me le devais à moi même, je ne sais pas.

- Tu te rappelles, il y a deux ans, nous étions à une soirée et ce soir là j'étais triste. Ma mère nous avait quitté et j'avais toujours du mal à m'en sortir. Je n'arrivais pas à remonter la pente. Je me sentais seule et triste. Pourtant, tu faisais tout ce qui étais en ton pouvoir pour me venir en aide, tu n'as jamais cessé de me soutenir.

- Bien sur, j'étais là pour ça, c'était mon rôle.

- Justement non, tu étais là pour prendre de ma douleur sur tes épaules, mais, pas en toi. Je te voyais triste et sombrer peu à peu, afin de me suivre. Je savais, que tu ne m'abandonnerai pas. Je voulais m'éloigner de toi, pourtant je n'ai jamais réussi. Je voulais arrêter de te faire sombrer avec moi, parce que j'étais quelqu'un de brisé après le départ de ma mère. Et toi, tu as toujours vécu sans parents, alors c'était égoïste de ma part de te montrer toute ma douleur, alors que j'avais eu la chance de les connaître moi. Puis, tu as continué à etre là, j'essayais de m'éloigner mais tu étais toujours présent à côté de moi. Mon ange gardien. Mon sauveur.

Je me rappelle de cette époque comme si c'était hier. La mort de Jane a anéantit Emma, c'est à partir de ce jour là, que j'ai commencé à la perdre.

- C'était mon rôle. Je devais être là pour toi. Ça fonctionne de cette façon lorsqu'on aime quelqu'un. Qu'est ce que tu me reproches là dedans ?

Je ne comprenais pas où elle voulait en venir. Pour moi, il était normal de réagir comme ça. Ma tete commençait à me faire mal, je me dirige vers mon lit, me couche dessus, tout en invitant Emma à se coucher près de moi.

- Justement non! Ça me brisait le cœur de te voir te brisé pour moi. Tu te pensais assez fort pour ressentir ma douleur, mais ce n'était pas la tienne. Elle m'appartenait et je devais être là seule à subir ça. Passons, ce soir là je suis rentrée et tu es parti, pendant une semaine. Un soir quelque semaine après la mort de ma mère, j'ai rencontré un garçon, il s'appelait Lowell. Il s'est assit au bar à côté de moi et m'a proposé un verre. Nous avons commencés à boire, boire, et reboire. Et.... et... il m'a demandé de sortir dehors avec lui. C'est ce que j'ai fais, je ne me suis pas posée une seule seconde si ce que je faisais était bien ou mal. J'avais l'impression que tu m'étouffais parfois alors, je me sentais libre à ce moment là, avec lui.

Des larmes coulent de ses yeux, je les sens parce qu'elles finissent leur chemin sur mon torse. Je voudrais la calmer, pourtant je ne peux pas. Elle est en train de briser mon coeur. Je sais, ce qu'elle s'apprête à me dire. Je ne dis rien, je reste silencieux. Et je lui laisse le temps de continuer ses révélations.

- Il m'a prit par le bras continue t-elle, il m'a entraîner dans une ruelle et m'a embrassé. Je suis tellement désolée Caleb, si tu savais. J'étais plus jeune, je ne réfléchissais pas aux conséquences. Je me sentais revivre, alors que depuis ce drame, j'avais l'impression d'étouffer dans mon propre corps. Tu comprends ?

Et moi c'est mon coeur qui a l'impression d'étouffer. Je reste cloué au lit et je n'ai même pas la force de lui répondre. Je lui donne l'occasion d'écraser mon coeur un peu plus.

TO RUN AWAY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant