TO RUN AWAY

Caleb.

Aujourd'hui fût sûrement l'un des plus beaux jours de ma vie, suite à l'accident que je venais de subir, les membres de mon corps ne fonctionnaient plus, je ne sais pas comment j'aurais pu tenir une vie entière en restant tétraplégique, comment j'aurai pu survivre en étant en situation de handicap, moi qui n'aime pas rester une seule minute sans rien faire.
Mon corps bouge ce matin et c'est le plus beau cadeau que je puisse recevoir.

Le Docteur Robins, m'avait bien dit que tout rentrerait dans l'ordre, qu'il suffisait d'attendre, le choc que j'ai subi derrière la tête a été très violent ce qui m'a causé un sacré traumatisme, c'était un accident mais malheureusement pour lui , je ne laisserai jamais Louis s'en tirer comme ça. J'ai beau être la personne la plus clémente qui existe sur cette terre, je ne peux pas le laisser s'en tirer comme ça, il a quand même failli m'ôter toute ma motricité ainsi que toute la vie qui s'offrait à moi.

Ma sœur, est présente, au bord de mon lit. Je sens sa main dans la mienne, il me tarde de la réveiller pour lui dire que je sens enfin des sensations partout en moi.

- Hailey, dis-je en lui secouant légèrement l'épaule

- Oui, oui. Que se passe t-il ? Tout va bien ? Ca va pas ? me dit-elle toute paniquée, les yeux sortant de leur orbites.

- J'arrive à bouger, tu te rends comptes ! J'arrive à bouger !

- Mais c'est super, me fit elle en se jetant dans mes bras.

- Le but n'est pas que tu me paralyse à nouveau, alors si tu pouvais desserrer ton étreinte, ça serait peut être mieux pour moi, dis je en riant.

- Pardon, pardon ! Mais, je suis tellement contente si tu savais

- Oh oui, je crois que je le sais !

Hailey se lève et part chercher l'infirmière. Elle vient me saluer et me faire passer un petit contrôle, réflexes, mouvements, force. Tout mon corps re fonctionne à nouveau, comme s'il n'avait jamais subi de traumatisme, elle me dit que je peux essayer de bouger ce matin et c'est bien ce que je compte faire. Je suis resté bien trop longtemps inerte dans ce lit d'hôpital, qui maintenant que je m'en rends compte, n'est pas du tout confortable, les patients sont censés se sentir bien, pas affreusement mal.
Je dégage la couverte de mes jambes et tente de me mettre assis, c'est un peu dur au début, mes jambes manquent encore un peu de force, mais cela reste toujours possible et c'est tout ce qu'il compte.

Je suis dans le jardin de l'hôpital avec ma sœur, lorsque je vois Emma se diriger vers nous. Ses yeux sortent des orbites, elle ne revient pas de voir ça. Je la comprends, je n'ai pas voulu la tenir au courant. Je lui en veux maintenant, si elle ne cachait pas toutes ces choses, rien de tout cela ne serait arrivé.
Et, je ne peux plus être là pour la défendre du reste du monde, et en supporter toutes les conséquences. Elle fait partie de ma vie, bien sûr. Mais, tant qu'elle ne sera pas capable de me répéter tout ce qu'il y a à dire, je resterai loin d'elle.

- Oh, Caleb ! Tu remarches, me dit elle en se jetant dans mes bras et en me serrant très fort.

- Oui, comme tu peux le voir. Lui, dis-je sans la tenir dans mes bras. 

- Je suis tellement contente pour toi.

- Tu veux bien qu'on aille s'assoir sur le banc, tous les deux ? Il faut que l'on discute, lui demandai-je

- Bien sur. À toute à l'heure Hailey.

Ma sœur fait un signe de la main à Emma et nous partons tous les deux pour une bonne discussion.

- J'ai quelque chose à te donner, commence t-elle. Je suis venue ici pour cette raison, étant donné que tu ne voulais plus me voir.

- Tiens ouvre là.

Elle me tend une petite enveloppe, je l'ouvre et découvre une lettre écrite à la main, je déplie le papier et commence à lire.
Arrivé, à la fin de la lettre j'en ai les larmes aux yeux, cela me fait tellement de peine de lire ses mots, mais je ne peux plus continuer comme ça, je ne peux pas me mettre en danger pour ses secrets, je voudrai la protéger mais je ne le peux pas si elle ne m'en donne pas l'occasion.

- Je suis désolée Emma, mais je ne peux plus continuer comme ça. Je n'abandonne pas bien sûr, je n'abandonnerai jamais. J'attends, simplement que tu t'ouvres à moi. Comme on l'a toujours fait, auparavant. Je veux que tu me dises ce qu'il t'a poussé à partir. Je ne peux plus te soutenir, je n'y arrive plus, lui dis-je en lui prenant les mains.

- Je suis désolée qu'il te sois arrivé tout ça.

- Je suis désolé aussi, j'aurai pu resté complètement immobile le restant de mes jours. Je t'aime tu sais, personne n'a du t'aimer autant que moi, mais je ne peux plus. Tu comprends ?

- Je t'en supplie ne me laisse pas Caleb, j'ai tellement besoin de toi, me dit-elle en sanglotant.

- Je ne t'abandonne pas Emmy, jamais... mais, j'ai juste besoin d'un peu de temps. Peut être, que pendant ce temps là, tu te rendras compte que tu dois me dire certaines choses, que tu ne peux mettre les gens que tu aimes en danger. Parce que, c'est ce que tu fais. Je sais, que j'ai toujours dis que je ne te laisserai pas tomber, cependant je ne peux plus mettre ma vie en danger pour un passé dont je ne fais pas parti.

- Je voulais te protéger, c'est tout, répondît elle les yeux pleins de tristesse

- Mais me protéger de quoi Emma ? Je n'ai jamais rien fais pour qu'on me protège, et je n'ai pas besoin de ta protection. C'est moi, qui dois te protéger, tu comprends, pas l'inverse ? Et, excuse moi de te décevoir, mais ce qu'il s'est passé la n'était pas signe de ta bienveillance à mon égard.

- Si seulement, tu savais Caleb... j'ai tellement peur que tu ne me pardonnes pas.

- C'est toujours comme ça avec toi, mais avec des " si " on mettrait Paris en bouteille. Je n'ai plus le temps pour ça. Je suis désolé.

Je me lève du banc et pars en direction de ma chambre sans un regard vers elle, je ne peux plus l'affronter. Ses cachoteries m'ont bien fait trop de mal. C'est comme si elle avait cassé tout ce qui était bon en moi. Je me suis tellement acharné pour récupérer de sa douleur, qu'elle a finit par s'insinuer au plus profond de mon être, mon âme, elle a finit par me rendre aussi sombre qu'elle.

Pourtant, je ne faisais que l'aimer.

- Caleb attend, je vais tout t'expliquer.

Emma, se tient devant le seuil de ma porte, les larmes aux yeux. Une photo à la main.