8. "Killer Queen"

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- Tu veux bien attendre dans la voiture ? 

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- Tu veux bien attendre dans la voiture ? 

Je détache mon regard de l'appartement quelconque qui abrite ma chienne pour le poser sur mon manager. Il meurt de trouille, l'andouille. Ses doigts pianotent sur ses cuisses depuis le début du trajet, quant bien même je lui ai déjà ordonné deux fois d'arrêter.
Quand c'est un musicien comme Nico ou Sean qui bat le rythme d'une musique que seuls eux peuvent entendre, ça claque. Quand c'est juste le reflet du stress d'un intellectuel qui ne se contient pas, c'est juste insupportable. 
Pour toute réponse, je me penche et ouvre la portière pour sortir de la berline. Je n'ai pas le temps de poser un pied dehors que déjà Roscoe se tient debout, droit comme un piquet, en me présentant ma casquette passe-partout. Je le remercie d'un clin d'oeil et la pose doucement sur mes cheveux, de peur qu'elle ne bousille ma coiffure. 

- Bon sang, Eli, sois plus prudent ! siffle Stan en sortant de l'autre côté, jetant des coups d'œil paniqués autour de nous.

J'ai la flemme de lui dire de se calmer, alors je lève la main pour lui intimer de la mettre en veilleuse. Il comprends, mais continue de piétiner d'anxiété. Il vient se tenir à côté de moi et parcoure la rue résidentielle à la recherche de paparazzi ou de fanes en chaleur. Je réajuste les lunettes de soleil sur mon nez, et enfile ma veste en cuir, l'air de rien, alors que je sais qu'elle envoie du lourd et me met grave en valeur.
La fille va pas en revenir de me voir. Je ravale mon ricanement.

- Alors, c'est où ? demandé-je à Stan.

Il me montre du doigt la fenêtre du rez-de-chaussé où un large pot de fleur décore la devanture. Je peux pas voir l'intérieur à cause des rideaux semi opaques qui doivent permettre d'y voir seulement de l'autre côté. Si ça se trouve, la fille est déjà entrain de nous espionner en trépignant d'impatience. Je l'imagine occupée à accentuer son décolleter, à se mettre du rouge à lèvre de pétasse ou encore à remonter sa mini-jupe pour m'aguicher.
Subitement, Stan se met devant moi et m'attrape les joues comme pour ausculter mes oreilles, me forçant a baisser la tête. 
Je grogne et me dégage de ses doigts. J'ai une sainte horreur qu'on me touche, et il le sait mieux que quiconque, mais il maintient la pression jusqu'à ce que je m'apprête à lui gueuler dessus ou à lui balancer un poing dans les dents. Alors seulement il me relâche et m'entraîne à sa suite devant le petit portail noir qui entoure l'entrée de l'appartement. Le portillon s'ouvre du premier coup et Stan me pousse encore dans le dos, ignorant les insultes que je lui lance. 
C'est en me retournant que je vois ce qui l'a alerté : sur le trottoir d'en face, trois midinettes tout juste sorti du primaire nous jettent des regards en gloussant. Mais elles s'éloignent tranquillement, et je me félicite d'avoir mis ma casquette. Heureusement pour nous, elles n'ont pas eu l'air de me reconnaître : ce doit être mon physique de rêve et la voiture de luxe qui a émoustillé leurs hormones de futures femmes.

- C'est bon Stan, grogné-je en voyant qu'il tente encore de me masquer à la vue des fillettes en utilisant son propre corps comme rempart visuel, elles nous regardent déjà plus.

El' a du chienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant