Elijah est le chanteur le plus méprisé dans le milieu du showbiz, et à raison. Il est tout autant haï par ses paires que idolâtré par ses fanes.
Patch est son univers, la musique sa drogue, le sexe sa passion et le sport son défouloir.
Mais...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Je m'avance lentement vers le portail noir en réajustant mon sac à main sur mon épaule. J'ai les mains terriblement moites, et mes pieds cherchent à faire demi-tour d'eux-même. Je stress à un point que je n'imaginais pas possible. J'ai passé une sale nuit, incapable de m'endormir assez profondément pour me sentir reposée. Je n'arrive toujours pas à réaliser ce qui m'arrive. Tout le monde crève d'être à ma place... pas vrai ?
- Mademoiselle, me hèle le gars de la sécurité en sortant de sa... de ce qui ressemble à une tour de contrôle avant l'accès à une base militaire. Vous ne pouvez pas rester ici.
Je l'observe tandis qu'il me fait signe de déguerpir. Le portail n'est pas très large, coincé entre deux murs aussi haut que long. C'est un portail automatique qui ne laisse entrer que certaines voitures, toutes luxueuses.
- S'il vous plaît, insiste-t-il en voyant que je ne fais pas mine de bouger.
Il doit me prendre pour une paparazzi. Ou peut-être pour une clocharde, avec ma chienne assise à mon côté qui ne bouge pas d'un cil en attendant que je me décide, et mes vêtements sportifs spécialement choisi pour mon boulot doivent franchement y contribuer...
- Je dois entrer, finis-je par avouer.
- Montrez moi votre laissé passer. Je ne vous connais pas.
- Je n'ai pas de laissé passer, marmonné-je plus pour moi-même que pour le gars.
Cet abruti de manager a dû omettre ce détail, à moins qu'il ne l'ait fait exprès ? Saloperie d'américain plein aux as.
- Je viens de la part de Monsieur Harmann, tenté-je.
Il secoue la tête.
- Connais pas. S'il vous plaît, ne restez pas là ou j'appelle la sécurité.
Je hausse un sourcil avant d'afficher un sourire en coin. Il doit avoir environ quarante-cinq ans à vu de nez, soigneusement rasé, une légère bedaine qui se discerne malgré son uniforme de vigile.
- Vous n'êtes pas la sécurité ? plaisanté-je.
- Non. Je suis juste le gardien.
Je m'approche de lui, peu désireuse de crier ma venue sur tous les toits.
- Je viens voir Stanley Harmann, le manager de vous-savez-qui. J'ai rendez-vous avec lui, déclaré-je une fois assez proche.
Je manque de rire toute seule. J'ai l'impression d'être dans une mauvaise fane fiction de Harry Potter. Mais le type se contente de hausser un sourcil.
- Qui ?
Finalement ça aurait été mieux. J'ai toujours voulu faire la connaissance des sorciers.
- Oh, aller quoi, on va pas jouer à ce petit jeu, minaudé-je avant d'ajouter encore plus doucement : le manager de Elijah.
Je vois l'éclair dans ses yeux avant qu'il ne cherche à masquer son intérêt. Il me déshabille du regard, et je trouve ça franchement mal poli. Mais plutôt que de lui faire remarquer, je le laisse retourner dans sa cabine tout en verre - ou presque.