Rainy Days (Jughead)

#6 Discussions sans réponse

• Rain Austin

Voyant qu'il ne répondait pas, je répétai ma question :

-Tu dors ici, n'est-ce pas ?
-Oui, soupira-t-il.

Je restai muette et je vis sur son visage qu'il était gêné et un peu stressé. Je voulais réagir, lui dire que ce n'étais pas une reproche... Mais je ne parvenais plus à parler.

-Rain, c'est... c'est provisoire. C'était provisoire...
-...
-C'est juste que c'est compliqué avec mon père.
-D'accord.
-N'en parle pas à Archie, s'il te plaît.
-Bien sûr, d'accord.
-Ni à Betty.
-Non.
-Et encore moins à Veronica ou Keller...
-D'accord.

Un silence embarrassant s'installa et il alla s'assoir sur le lit d'appoint sans un mot. J'hésitai à partir, le dérangeant sûrement et le mettant mal à l'aise... Mais je m'en sentais incapable.
J'étais fatiguée et un peu pompette car Veronica avait caché des bières dans le pick-up... Ça me rendait étrangement plus extravertie.
Une photo accrochée au mur attira mon regard et je compris immédiatement qu'il s'agissait de Jughead, son bonnet déjà visser sur sa tête, tombant jusque sur son front. Mais je ne reconnus pas la petite fille qu'il tenait dans ses bras.

-C'est ma petite-sœur, m'informa-t-il.
-Oh.
-Jellybean...
-Elle est adorable, souris-je en m'approchant de la photo en question.
-Oui.

J'étais maintenant à côté de lui et il me regardait depuis son lit d'appoint, souriant maintenant.
Je me raclai la gorge et murmurai :

-Je suis désolée d'être venue ici, Jughead.
-Ne t'excuses pas, s'il te plaît.
-Mais...
-Ça n'me...

Il respira lentement avant de finir sa phrase, ce qui fit se serrer mon estomac d'une façon étrange.

-Ça n'me dérange pas que tu sois venue, Rain.

Je n'parvins même pas à répondre, mais mon visage devait sûrement en dire assez sur la surprise mélangée à de la tendresse que je ressentais.
Le silence qui suivit sembla durer des heures et quelques secondes à la fois.
Puis, à contre cœur, je finis par lâcher :

-Il se fait tard. Je... Je vais rentrer.
-Oui.
-On se verra demain, hein ?
-Bien sûr.

Il se leva pour m'accompagner jusqu'à la porte qui n'était pourtant qu'à deux grandes enjambée de son lit.
Lorsqu'il ouvrit la porte, un courant d'air violent et automnal s'engouffra dans ma cabane et je fus soudain heureuse d'être protégée par le blouson en coton.

-Tu... hm. Tu aimerais que je te ramène ? Il fait nuit.

Je dus rougir un peu.

-Je... Non, merci. Ça ira.

Ma voix semblait pourtant bien moins assurée que ce que je le voulais... Je laissai couler.
Les silences embarrassants semblaient devenir notre spécialité car un autre s'installa sur le pas de la porte.

-Je... je vais y aller.
-Oui.

Je fis un pas en arrière, mais un soudain mouvement de son côté me fit m'arrêter et je vis sa main se lever vers la mienne, son regard fixant le mien alors que mon cœur semblait vouloir s'en aller.
Toujours bloquée sur ses yeux tachetés de brun, vert et bleu, je vis un léger changement dans son regard. Je compris soudainement qu'il regardait maintenant le badge d'équipe de foot sur le blouson ; mes joues se rougirent. Je n'étais plus sûre d'être heureuse de porter cette veste...
Un sourire gêné marqua ses lèvres et, du bout des doigts, il serra la paume de ma main, ce qui sembla presque me brûler tant ma peau était froide et tant la sienne était d'une tiédeur agréable.