Elle&Lui - Ignorance & Attirance - Tome 1 (sous contrat d'édition)

Chapitre 10

Assis à son bureau, son ordinateur face à lui, les feuilles de correction juste à côté, Aedan tapotait son bic sur la table. Dans un rythme soutenu. Il avait décidé de passer son dimanche à corriger le roman sur lequel il travaillait. Il avait rendez-vous avec l'auteur le jeudi qui suivait, entre d'autres rendez-vous. D'où le fait que ce jour-là, il ne serait pas disponible.

Envoyer un mail à Summer était quelque chose qu'il faisait de temps en temps. Entre collègues, c'était une manière assez régulière lorsque l'on devait faire passer une info. Leurs échangent l'avait d'abord surpris. C'était bien la première fois qu'ils se parlaient ainsi. Ou plutôt, que Summer lui parle comme elle l'avait fait ! De la surprise il était passé à de l'amusement.

Sa jolie collègue lui tenait tête. Ce qui était plutôt rare ! Il était certain que c'était parce qu'elle se trouvait derrière son ordinateur ou son téléphone. Elle aurait été en face de lui, jamais elle n'aurait osé lui répondre ce qu'elle lui avait répondu. Il la connaissait peu, mais bien assez pour savoir cela d'elle.

Cela ne l'avait pas tant surpris que cela qu'elle accepte ce qu'il lui demandait. Même s'il savait que la faire lire deux manuscrits en trois jours était une demande assez serrée. Lui, il pouvait y arriver. Mais elle ? Elle lisait quand même bien plus lentement que lui.

Il ne cessait de se demander pourquoi elle ne voulait pas qu'il aille chez elle. Elle détournait ses questions, ce qui lui ressemblait bien. Summer était ainsi. Pourtant, il aurait pu faire le déplacement, ça ne l'aurait pas dérangé. Décidément, sa charmante collègue restait bien mystérieuse... ce qui suscitait grandement sa curiosité.

Elle avait osé lui dire de ne pas être sarcastique. Cela l'avait fait sourire sur le coup. C'était bien la première fois qu'elle lui disait cela ! Et encore une fois, jamais elle n'aurait osé le lui dire si elle avait été en face de lui. Il en était persuadé.

Il lui avait demandé son numéro de téléphone sur un coup de tête, pour pouvoir mieux discuter avec elle. Mais aussi, pour entendre sa voix. L'envie le lui avait pris dès qu'ils avaient commencé à échanger des mails. Pour ne pas changer, elle l'obnubilait. Ce qui lui faisait froncer les sourcils. Pourquoi se sentait-il autant attiré par elle ? Il ne comprenait décidément pas, mais c'était un fait. Et plus elle l'attirait, plus cette attirance se renforçait et le désir qu'il éprouvait s'insinuait douloureusement dans tous les pores de sa peau.

Son « non » avait étiré un peu plus ses lèvres. Un mot s'était infiltré dans son cerveau : audace. Oui, Summer avait été audacieuse. Elle ne disait pour ainsi dire jamais « non ». Il avait donc exigé son numéro, pensant qu'elle le lui donnerait sous le ton autoritaire qu'il avait voulu faire passer dans le mail. Mais elle n'avait pas cédé. Elle le défiait, et Aedan relevait toujours les défis. Et Summer en était un. Un défi exaltant et frustrant. Une combinaison qui le faisait sourire mais qui l'irritait tout à la fois. Il lui avait dit qu'il pouvait l'avoir d'ici la fin de la journée, mais en réalité, c'était faux. Mitch ne le lui donnerait jamais, surtout qu'il avait son adresse mail pour entrer en contact avec elle. On ne donnait pas le numéro de téléphone de quelqu'un ainsi, ce serait une atteinte à la vie privée. Mais en disant cela à Summer, il avait pensé qu'elle lui donnerait. Erreur. Encore une fois, elle lui avait tenu tête.

Elle évitait même de répondre à ses questions. Ce qui l'avait un peu irrité. Pourquoi contournait-elle ses questions de la sorte ? C'était pourtant simple : une question, une réponse. Pourquoi était-ce si difficile pour Summer ? Elle jouait à la femme mystérieuse, faisant grandir sa curiosité.

Il doutait fortement qu'elle ne lui ouvre pas la porte s'il allait jusque chez elle. Summer faisait toujours ce qu'on lui demandait. Mais c'était pour la tester qu'il lui avait dit cela. Il n'irait pas jusque chez elle si elle n'acceptait pas. Ce serait du harcèlement et ce n'était pas son style. Il préférait agir plus subtilement.